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Déficit à 4% : les contorsions du gouvernement

Publié le 19 septembre 2013 par Copeau @Contrepoints

L’objectif des 3 % en 2015 s’éloigne ; c’est sans doute pour mieux l’atteindre !

Un article de l'aleps.

Déficit à 4% : les contorsions du gouvernement

Les ministres de l’Économie, Pierre Moscovici, et du Budget, Bernard Cazeneuve.

Projet de loi de Finances 2014 : l’objectif des 3 % en 2015 s’éloigne ; c’est sans doute pour mieux l’atteindre ! C’est du moins l’habile présentation du gouvernement. On aurait pu faire mieux, reconnaît-il, et réduire davantage les dépenses publiques, mais au détriment de la relance. Gardons un déficit « raisonnable », la croissance sera là et nous allons nous rattraper l’an prochain.

Qui se laissera prendre à ce discours ? La vérité c’est que Bercy attendait davantage de rentrées fiscales dès cette année, mais ça n’a pas été le cas : l’effet Laffer a joué, c'est-à-dire que des entreprises et des ménages français ont été assommés d’impôts et que rien ne les a incités, rien ne leur a permis, d’avoir des revenus plus élevés.

Quant à la réduction des dépenses, elle est chiffrée à 15 milliards, à supposer que ce chiffre soit réaliste. C’est insuffisant pour une raison fondamentale, à laquelle s’en tiennent les libéraux : réduire les dépenses de l’État, c’est réduire l’État lui-même, or on ne voit pas l’ombre d’une privatisation à l’horizon, bien au contraire, on parle de recruter des fonctionnaires et salariés du public.

Un autre point du projet de loi de Finances 2014, c’est ce qu’il réserve aux entreprises : un budget pour les patrons, a-t-on lu dans Libération. En réalité Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef a souligné les insuffisances de projet de loi de Finances :

  • le taux de l’impôt sur les sociétés est inchangé alors qu’il avait été promis une (maigre) diminution d’un petit point ; nous voici toujours à un impôt qui confisque le tiers des profits des entreprises, les entreprises allemandes ne paient que 15%.
  • À cet impôt s’adjoint une ponction de 3% calculée sur l’excédent brut d’exploitation (EBE), qui est le résultat de l’entreprise avant amortissements, de sorte que les entreprises qui investissent sont pénalisées.
  • Les salariés, tout comme les entrepreneurs, ont des revenus personnels sur lesquels les sacrifices prévus pour l’impôt sur le revenu et l’ISF vont être particulièrement lourds. La meilleure façon de créer des emplois et du pouvoir d’achat est de libérer les entreprises d’une fiscalité écrasante. C’est ce que le gouvernement n’a pas voulu faire.

« Une occasion ratée » conclut le vice président du Medef. Le Medef va-t-il ouvrir le vrai débat fiscal, celui de la taille de l’État et du « modèle social » français ?

Pourtant la majorité n’est pas heureuse, et divisée : les Verts pleurent sur le diesel, les Rouges sur les cadeaux faits aux riches.

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