Plusieurs voies d’infection chez les humains au virus Mers-CoV viennent d’être identifiées par le séquençage du génome du virus mené par cette équipe du Wellcome Trust Sanger Institute. Les conclusions publiées dans le Lancet apportent une meilleure compréhension de la façon dont le virus s’est propagé et comment son génome a pu évoluer au fil du temps. A ce jour, 111 cas d’infection ont été diagnostiqués, dont 52 décès.
C’est la première recherche à décrypter un tel nombre de génomes du virus. Ces chercheurs de l’Institut Wellcome Trust Sanger, de l’Université d’Edimbourg et de l’University College London ont cherché à préciser le mode de propagation du virus dans l’objectif d’un meilleur contrôle des infections, en analysé le génome d’échantillons MERS-CoV issus de 21 patients d’Arabie Saoudite. En combinant les localisations géographiques des cas recensés avec le temps, en identifiant les différences entre les génomes de virus, ils montrent que les modes de transmission MERS-CoV sont plus complexes qu’on ne le pensait. Alors que sur la base épidémiologique de ces cas, 13 épisodes de transmission avaient été définis au départ, la génétique n’en confirme que 8.
Des cas asymptomatiques ? Pour les scientifiques, cela signifie que la transmission interhumaine est plus compliquée que prévue et suggère que d’autres sources, humaines ou animaux, sont impliquées dans la transmission. Une des hypothèses retenues serait l’existence de cas humains asymptomatiques porteurs et sources de propagation du virus. Pourquoi ? L’analyse génétique fait apparaître entre les génomes des virus des différences trop importantes pour être expliquées par des erreurs de réplication lors d’une transmission d’humain à humain et au cours d’une seule chaîne d’infection. Le Pr Paul Kellam, de l’Institut Sanger et auteur principal de l’étude expliquent que les résultats d’analyse suggèrent que les différentes lignées proviennent de plusieurs transmissions de l’animal à l’homme.
Poursuivre les recherches sur tous les réservoirs animaux possibles : L’ancêtre commun de toutes ces lignées pourrait bien être originaire des chauves-souris, comme le suggérait une étude récente publiée dans la revue Emerging Infectious Diseases, mais les recherches continuent, sur tous les réservoirs possibles, dont les chameaux, les dromadaires déjà évoqués comme hôte intermédiaire, les chèvres, moutons et autres animaux. Une information essentielle pour développer des interventions pour réduire le risque de transmission.
Source: The Lancet 20 September 2013. Doi: PIIS0140-6736(13)61887-5 Transmission and Evolution of the Middle East Respiratory Syndrome Coronavirus in Saudi Arabia – a descriptive genome study
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