« Depuis les premiers jours de la levée démocratique contre le régime dictatorial de Bachar Al-Assad, la Ligue des droits de l'Homme manifeste sa solidarité avec les représentants de l’opposition démocratique et les défenseurs des droits de l’Homme en Syrie. Après avoir manifesté pacifiquement, la majorité du peuple syrien a fait valoir son droit à l’insurrection face à un régime qui a multiplié les atrocités de toute sorte, notamment à l’égard des femmes, pour finir par user de gaz toxiques contre son propre peuple.
Malgré l’évidence des crimes de guerre et contre l’humanité commis, la communauté internationale n’a pas su trouver les voies et les moyens pour mettre un terme à cette situation où aux réfugiés s’ajoutent plus de cent mille morts. En raison d‘une complicité avérée et intéressée, la Russie et la Chine bloquent toute résolution du Conseil de sécurité qui ferait grief à leur allié.
L’hypothèse de frappes militaires « punitives », envisagée par les Etats-Unis et la France, conduit à une impasse aventureuse dont la mise en œuvre reviendrait pour ses protagonistes à s’affranchir du droit international, dans un contexte où le désaccord des nations et des opinions publiques avec une intervention militaire est largement majoritaire. Dans ce contexte, la LDH se félicite que les institutions démocratiques aient, en Angleterre et aux Etats-Unis, contribué à désarmer cette démarche. Elle déplore que la pratique constitutionnelle de la Ve République conduise le Parlement à enregistrer les décisions du pouvoir exécutif.
Aujourd’hui le désarmement des armes chimiques du régime syrien est une exigence d’évidence qui ne saurait masquer d’autres impératifs minimums. C’est pourquoi la LDH :
— continue à soutenir sans réserve, avec la FIDH et le REMDH, l’opposition démocratique syrienne et les défenseurs syriens des droits de l’Homme ;
— exige la saisine de la Cour pénale internationale de tous les crimes de guerre et contre l’humanité commis durant le conflit ;
— demande l’ouverture d’urgence de corridors humanitaires, afin qu’une assistance adéquate puisse être apportée aux populations civiles ;
— exige du gouvernement français qu’il mette en accord ses actes et ses paroles en accordant pleinement le droit d’asile aux réfugiés qui en font la demande. »