Magazine Bien-être

L'histoire d'un gâteau

Publié le 20 septembre 2013 par Montaigu
Gateau

Dans nos journaux bien aimés que nous feuilletons d’un œil distrait, force est d’observer  que nous sommes gouvernés par les expressions « tendance ». En phase de collections, les « its » dominent : les it bag, les it shoes, les it girls, qui conjugués avec les must have, guident et encadrent nos goûts pour nous éviter l’humiliation suprême d’être « out ».

Aux cotés de ces directives modeuses, il y a les modes de vocabulaire, les « it expression ».

Des mots qui ont le vent en poupe auprès de nos journalistes. Un, particulièrement, a tous les suffrages, c’est le verbe « revisiter », non qu’il ne soit pas français, mais il est décerné à tour de plumes et parfois même plusieurs fois dans le même magazine. C’est le « it mot ». 

Sa palette d’utilisation est large et concerne aussi bien la redécouverte de l’eau chaude que des créations nouvelles, fruits de l’imagination, de l’observation et de la compréhension de l’évolution de la société en termes de goûts, d’habitudes, de modes de vie.

Changer, modifier, adapter, rafraîchir, ne sont rien à coté de l’estampille « revisiter », « it du moment ». On revisite les cabans, les marinières, les sandwiches etc. Comme si on portait les robes de nos mères ou on mangeait le bœuf bourguignon de la grand mère.

On peut gager que les journalistes se lasseront de ce terme pour jeter leur dévolu sur d’autres mots qui les feront assurément se pâmer.

Cependant j’ai goûté un gâteau revisité : un gâteau dont la recette a été magnifiquement retravaillée par un pâtissier de grand talent.

Ce mot a un sens, heureusement ! 

J’ai déjeuné récemment avec une amie décoratrice qui a planté ses choux dans le quartier des Batignolles,  « the place to be » selon les formules journalistiques, dans cette bonne ville de Paris. Nous avons élu un coin tranquille d’un salon de thé où nous avons eu tout loisir de papoter. Emportées par l’odeur du chocolat qui flottait, nous nous sommes laissées séduire par la perspective d’un dessert.

Et une nouvelle version du millefeuilles a flatté ma gourmandise.

Pas celui dégueulasse à la crème pâtissière d’une couleur qui fleure son goût industriel, plombe l’estomac et s’ensuit d’une sieste nécessaire. Mais une merveille au caramel, semé de raisins trempés dans du rhum. A tomber (encore une..) ! Cette dégustation a été l’occasion d’une discussion avec le maître de céans. Je lui ai déclaré tout de go qu’il m’épargne le genre « pâtisserie revisitée »,  j’en avais ma claque. Il s’est marré, preuve d’un certain humour.

Il nous a raconté avoir passé deux mois à inventer cette nouvelle recette. En utilisant des ingrédients différents pour une version moins sucrée, mieux adaptée au goût actuel, plus légère pour qu’un dessert puisse terminer agréablement un déjeuner.

Je peux vous dire que mes papilles gustatives en ont été chavirées. 

Je vous livre l’adresse si l’envie vous prenait après une balade dans ce quartier sympa.

Acide 24 rue des moines paris 17ème.


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