Entreprise de démolition – UFML

Casser le système

Tourner et retourner le problème… Pas d’autre solution…

Pas d’autre solution face à un système devenu fou qui chaque jour nous impacte et rend notre exercice plus difficile.
Casser le système, qui fait de nous de simples rouages, des croix dans des cases.
Prescriptions encadrées, actes guidés, exercices bornés, tarifs bloqués et imposés, pratiques dévoyées..

Casser un système où d’autres que nous ont la main sur l’organisation du soin, du collectif à l’individuel.
Oser s’opposer à cette caporalisation de la médecine, que le rouage administratif aux ordres veut nous imposer.

Se lever face aux tribunaux d’exception de l’assurance maladie, face aux réseaux de soin des mutuelles, face à une politique qui brise les exercices, ferme des structures et en fragilise d’autres.

S’opposer aux baisses tarifaires répétées de nos confrères biologistes etradiologues, aux processus absurdes de certifications auprès d’organismes privés dont le seul but est la déstabilisation économique, la disparition, ou le regroupement des petites structures, la multiplication des groupes, le rachat par des mutuelles…

Ne pas accepter les oukases d’agences régionales aux ordres qui imposent la permanence des soins sans se préoccuper de l’exercice ou de la valeur de l’acte. Agences ivres de pouvoir qui ferment autoritairement ou transforment les établissements, autorisent ou non les exercices en leur sein. Agences qui demain décideront des implantations en médecine de ville au sein de SROSS ambulatoires opposables.

Se lever contre le démantèlement de notre système de soin, que nous constatons tous les jours, que nous vivons tous les jours.
Et se battre…

Comment ? Au regard des faits et de l’urgence, trois solutions s’offrent à nous :

Ne rien faire, accepter son sort, ou se laisser persuader qu’après tout, au regard de la crise, sa propre situation n’est pas si mauvaise, accepter la Stockholmisation de son esprit et le discours de syndicats porteurs du bilan et, dans un repli individualiste, ne pas voir qu’il s’agit de la défense de l’éthique et des valeurs médicales.

Juger l’urgence, quitter le système, certains l’ont fait, d’autres issus de la profession médicale comme d’ailleurs les rejoignent, il s’agit là de solutions individuelles et courageuses aux bénéfices individuels rapides et à l’impact collectif encore lointain.

Mobiliser sans relâche, chercher l’union, fédérer pour ensemble renverser.
Cela peu paraître fou, inatteignable, long, difficile.
C’est pourtant ce que nous faisons.

L’UFML a fait ce choix, sans s’opposer à ceux qui ont choisi d’autres moyens, elle poursuit sans relâche la construction de l’union de la résistance et du combat.

Loin d’être « des écrits lyriques », chaque intervention de l’UFML vise à préparer ce rendez-vous.

11 mois que nous nous battons, 11 mois que nous construisons et que nous préparons, c’est à la fois très court et très long au regard des attaques, des menaces, de la dégradation des exercices, de la désespérance…

Nous avons été dans l’action l’an dernier, nous venions de naître, nous avons depuis, par notre mobilisation, retardé l’avenant 8, fait passer de nombreuses idées, bousculé le cadre établi, perturbé la mise en place des réseaux de soin… Cela ne suffit pas ! Nous le savons.

Sans relâche nous avons travaillé et travaillons encore à des rapprochements, nous avons multiplié nos contacts, pris notre place : celle de la défense des valeurs médicales… Cela ne suffit pas !

L’UFML défend l’idée d’un vaste mouvement de toutes les professions médicales et de santé en généralpour renverser un système qui vise à mettre en place une médecine sans médecinspuisque sans liberté et sans indépendance.

Ce mouvement doit toucher nos patients, parce que le système que l’on nous propose est un système où l’humain s’efface derrière le chiffre, où la liberté disparaît derrière les obligations financières et sociales, où l’aspect comptable guide l’acte jusqu’à la non-qualité, où le niveau de soins dépend de son niveau de revenus, où les valeurs médicales sont piétinées, l’éthique bafouée.

Ce mouvement est devant nous, déconventionnement, départ hors de France,arrêt d’activité, l’action sera à la hauteur des menaces.

Dès lors, si vous partagez cette idée de combat, si la volonté de vous battre collectivement est présente, rejoignez-nous , soyez actifs à nos côtés venez grossir les rangs et préparer le combat…

Tiers payant pour tous : DANGER ! 

La volonté d’étendre le tiers payant pour la médecine de ville à l’ensemble de la population cacherait-elle d’autres intérêts ?

L’UFML rappelle que le choix de pratiquer le tiers payant doit rester libre et que, quel que soit le mode de rémunération des médecins, à l’acte, au forfait, au tiers payant ou au salariat, le niveau de rémunération des médecins de France doit être dans la moyenne européenne.

Avec moins de 9 % d’installations au sortir des facultés, la médecine de ville disparaît faute d’être considérée à sa juste valeur avec des tarifs qui ne reflètent plus la pratique.

Changer le mode de rémunération sans tenir compte de la réalité des pratiques, du rôle et des responsabilités, ne modifiera en rien l’effondrement des vocations et la lente mais inexorable dégradation de la médecine de ville. L’accès au soin continuera à se dégrader, les urgences à s’emboliser, faute de médecins pouvant faire face aux besoins.

L’UFML dénonce la manipulation de l’opinion, qui vise à faire accepter une mesure idéologique qui cache des intérêts autres que ceux utilisés pour sa justification.

L’UFML rappelle que la généralisation du tiers payant rendra les médecins directement dépendants des organismes payeurs. La main mise sur le soin de la part de ces organismes et de l’Etat sera alors totale et le risque d’une adaptation des rémunérations des médecins en fonction de l’état des finances et des politiques du moment n’en sera que plus grand, de même que la définition des pratiques sur des arguments comptables et les chantages à l’installation.

Faut-il rappeler les harcèlements administratifs, les tribunaux d’exception mis en place par l’avenant 8, la possible mise en place de réseaux de soin fermés qui montrent tout les jours le manque de considération portée aux professions médicales et la connivence entre l’Etat et les assureurs…

L’UFML face à l’importance du sujet soulevé, appelle à des Etats généraux de la santé, seuls à même de déterminer entre autres sujets, le mode et le niveau de rémunération des médecins.

Sans une telle organisation, l’UFML appellera à la mobilisation des professionnels de santé pour défendre la liberté et l’indépendance de la médecine seule garante de l’éthique et des valeurs médicales.

Auteur : Dr Jérôme Marty, Président de l’Union Française pour une Médecine Libre

Source : Newsletter de l’UFML, 22 septembre 2013

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