La saison de l’AC Milan a très mal commencé, c’est le moins que l’on puisse dire. Entre blessures à tout-va et résultats mitigés (une défaite, une victoire, un nul), les deux étant peut-être liés, la sonnette d’alarme a d’ores et déjà retenti. L’équipe est dans l’obligation de réagir, sortir de cette spirale négative sous peine de vivre un début de saison semblable au précédent, c’est-à-dire cauchemardesque ! Et ça commence dès demain : réaction d’orgueil attendue, pour ne pas dire obligatoire.
Bref retour sur Torino – Milan (2-2)
Temps additionnel. Poli se joue de son vis-à-vis, lequel lui accroche le pied. Nous sommes dans la surface adverse. L’arbitre désigne le point de penalty : décision logique. Balotelli le transforme sans trembler. Fin du match. Les deux équipes se marièrent partagèrent les points et eurent beaucoup d’enfants de blessés.
Bah quoi, on avait dit qu’on ferait « bref », non ?
Retour sur ce « bref retour »
Pourquoi faire si bref ? (Ouais, je sais, ça commence à faire beaucoup de « bref ». Tellement qu’on se croirait dans la série du même nom. C’est que j’suis en manque d’inspiration. Enfin bref…) (Ouais, je sais, ça c’est la formule de Franklin dans Ma famille d’abord.) Alors, pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’y a rien de plus chiant que de revenir plus en détails sur un match chiant, duquel on sort dégoûté au point de devenir objectif. Impensable pour un supporter de foot. D’aucuns dirent au sortir de la rencontre que Milan méritait d’arracher le point du match nul mais tous comprirent, eu égard au scénario, la colère noire dans laquelle entra Ventura, l’entraîneur du Toro.
Emmenés par un Cerci – sérieusement pisté par le club lors du mercato estival – des grands soirs, intenable sur son côté droit, les Granata ont profité des carences de la défense milaniste, orpheline d’Abate et De Sciglio, les habituels titulaires sur les flancs, pour mettre en place une tactique basée sur la contre-offensive. Tactique d’autant plus judicieuse que Milan peinait sur le plan offensif, secteur le plus pourvu qualitativement avec la première de Kakà en match officiel pour son grand retour, et que Montolivo fut contraint de rapidement sortir sur blessure. Attaque stérile, milieu décimé, défense perméable… tous les éléments semblaient tourner en faveur des locaux.
Pendant l’essentiel de la partie, les hommes d’Allegri ont joué petits bras, alternant le mauvais et le médiocre avec des phases moyennes, mais jamais rien de bon. Une pauvreté technique à laquelle s’attendait le Mister, comme confié au sortir du match : « Je m’y attendais. [...] Nous n’avons pas été au point techniquement. Devant, les garçons manquent d’automatismes : ils n’ont jamais évolué ensemble. » Des circonstances atténuantes également rappelées par son adjoint, Tassotti : « Une amélioration est nécessaire au niveau de la circulation du ballon, mais il faut dire que nous n’avons pas pu travailler comme nous le voulions à l’entraînement avec les blessures de nos latéraux et le retour récent des internationaux, sans oublier le changement de système de jeu auquel il faut encore s’adapter. » Et d’ajouter, par rapport au calendrier chargé : « Certains joueurs vont devoir accepter de souffrir. » Les gars sont prévenus.
Blessures en cascade : coupable(s), levez-vous !
Déjà privé de plusieurs joueurs, dont El Shaarawy victime d’une déchirure musculaire la veille du déplacement à Turin, Allegri doit maintenant composer avec deux autres indisponibilités : celle de Montolivo, encore inconnue ; et celle de Kakà, estimée à environ un mois. Dans une courte vidéo adressée aux tifosi, le Brésilien a annoncé qu’il renonçait à son salaire durant l’intégralité de son absence. Les mauvaises langues diront que c’est la moindre des choses, et elles n’auront pas forcément tort, mais le geste est à saluer tant il est rare dans le monde du foot. Au rayon des mauvaises nouvelles, il faut aussi compter la gêne ressentie par Poli, chaque fois satisfaisant et mieux encore quand on a fait appel à lui, pour l’instant incertain en vue de la réception du Celtic qui lancera la saison du Milan en Ligue des Champions. J-1.
Trop, c’est trop ! Face à un tel marasme, qui semble épargner les autres grandes écuries européennes, la question qui revient le plus souvent est la suivante : à qui la faute ? Chacun, sans être spécialiste, y va de sa petite analyse et généralement, le coupable est tout désigné : il s’agit de l’entraîneur. Pour beaucoup, cela s’explique par le type de préparation choisi durant l’été. Une décision qui reviendrait à l’entraîneur, et à lui seul. Est-ce réellement le cas ? Oui et non. En l’occurrence, Allegri est entouré d’un staff médical et d’un staff athlétique qui le conseillent, l’orientent, l’aident dans sa réflexion et influencent fortement son choix. Et c’est partout pareil, tant au niveau professionnel qu’amateur. Parfois, même les joueurs ont leur mot à dire. On n’imagine pas un entraîneur s’isoler du groupe et faire comme bon lui semble, sauf à se comporter comme un vulgaire factotum aux idées suicidaires. Ce n’est pas le cas d’Allegri, qui l’a prouvé en modifiant sa préparation habituelle, vivement critiquée en raison du lent démarrage qu’elle occasionnait, pour mieux affronter le tour préliminaire. On l’a vu, malgré un retard lié au calendrier, l’équipe s’est qualifiée sans trop de difficultés pour la phase de poule en venant à bout de la jeune garde talentueuse du PSV Eindhoven, laquelle avait déjà cinq matches dans les gambettes pour autant de succès avant cette double confrontation. Sans le laver de toute responsabilité, car il a aussi ses torts, notons que cette propension aux blessures qui s’enchaînent, à laquelle l’AC Milan est souvent sujet ces dernières saisons, ne coïncide pas avec l’arrivée d’Allegri. En effet, le phénomène était observable au temps d’Ancelotti, et plus particulièrement la dernière saison. Pour s’en convaincre, il suffit de relire les premiers articles consacrés à la saison 2008-2009, dispos ci-après : http://www.passion-acmilan.com/saison-2008-2009/
La seule différence réside dans l’explication : à l’époque, tout le monde pointait du doigt le caractère vieillissant de l’effectif, et sa moyenne d’âge frôlant les 30 ans. Elle a depuis considérablement chuté, mais le problème persiste malgré tout. Le changement de staff médical ne s’est pas non plus avéré fort concluant. Et si, plutôt que de se renvoyer la faute, ou pire de l’esquiver, les forces vives du club se réunissaient pour faire leur introspection ? Il faut mettre fin à cette situation handicapante car les adversaires n’auront aucune pitié. Et ils auront bien raison.
Ligue des Champions : l’Europe n’attend pas
La Ligue des Champions reprend ses droits. Demain soir, l’AC Milan recevra le Celtic Glasgow, club mythique qui rappelle de bons souvenirs aux Rossoneri. Les fougueux écossais ont néanmoins perdu de leur superbe : des joueurs cadres sont partis et l’équipe a été rajeunie. L’expérience sera du côté italien. Une configuration à peu près similaire à celle du tour préliminaire, avec une opposition au nom ronflant mais sans l’aura qu’on lui connaissait jadis. Comme face au PSV, Milan abordera cette rencontre en restant sur une contre-performance en championnat (défaite, nul). Pas l’idéal pour la confiance, mais les hommes d’Allegri ont su régir comme il le fallait après le revers subi à Vérone. Il faudra apporter la même réponse demain soir, car tout autre résultat qu’une victoire plongera l’équipe dans une crise qui pourrait s’avérer fatale vu la rudesse du calendrier. En l’espace d’un mois, Naples, Ajax, Juventus, Udinese et Barcelone seront notamment au programme. Pour l’heure, il faut se concentrer sur le prochain rendez-vous : AC Milan – Celtic Glasgow.
