EXPO : Pierre Lallemand à la Lancz Gallery

La transversalité des disciplines est aujourd’hui la clé de l’innovation dans la recherche et l’industrie. Elle est aussi au coeur de l’art contemporain qui voit éclater les frontières entre peinture, sculpture, architecture ou design. La création dans ce domaine n’est d’ailleurs plus une problématique de la représentation ou de la forme, elle n’a plus l’objet fabriqué comme finalité en soi, comme c’était le cas encore dans l’art moderne, elle est devenue une prospective de la perception, ouverte sur des potentialités, cherchant à installer le sujet regardant dans des processus qui élargissent le champ de l’expérience perceptive et reculent les frontières et les significations de l’art, touchant jusqu’à son environnement et ses actes quotidiens.

Pour les artistes qui, comme Pierre Lallemand sont nés et se sont formés alors que cette révolution de l’art naissait et se développait, cette nouvelle attitude qui place l’acte créateur dans le continuum d’une société multimédia en mouvement permanent est le fondement et le ressort même de leur activité extrêmement diversifiée et polymorphe. Né en 1959, il a fait ses études à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1979-1983), collaboré ensuite au sein du bureau d’architecture d’André Jacqmain, puis travaillé à Milan dans le bureau BBPR et ensuite à New York chez César Pelli. Dès le début de l’année ’80, il s’est fait remarquer dans les revues internationales par la création de luminaires dont les caractéristiques statiques et plastiques relevaient à la fois de la sculpture minimaliste et de l’art conceptuel. Ses créations qui envisageaient la lumière comme une matière à traiter autant que sa source, ont connu un grand succès et ont été éditées par Moonlight Design, Schreder et Bis Lighting.

Parallèlement, en 1987, il fonde le bureau d’architecture Art&Build dont il sera le principal animateur pendant une vingtaine d’années. Auteur des bâtiments de la Bibliothèque de l’ULB, du Musée de la Médecine, et de la faculté Solvay, il a également conçu pendant cette période la rénovation complète du Berlaymont, devenu l’un des bâtiments les plus emblématiques de la présence de l’Union Européenne à Bruxelles. Aujourd’hui, Pierre Lallemand assume des missions de conseil pour le bureau d’architecture Jaspers-Eyers aux prises avec des avantprojets où son approche de l’architecture, placée sous le signe d’une grande liberté d’esprit et sous-tendue par des compétences techniques, apporte à la fois un renouveau conceptuel et une force plastique. On retrouve chez lui la même aisance à se mouvoir dans l’invention, lorsqu’il aborde la peinture, dessine des meubles, réalise des maquettes d’architectures imaginaires, se penche sur la création de bateaux, de voiture électriques ou de vélos, ou crée pour lui même une atelle de ski. Et souvent, le contact avec l’industrie de pointe se réalise permettant au projet expérimental de voir le jour.

Pierre Lallemand exposera du 3 octobre au 9 novembre 2013, une partie de sa création à la galerie Lancz, 15 rue Ernst Allard à Bruxelles.

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