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CULTURE > Bailey-Shrimpton : un couple en mode "gang Barrow"

Publié le 25 septembre 2013 par Fab @fabrice_gil

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David Bailey - Jean Shrimpton

Il a shooté une révolution. Celle de la mode et l'émergence de la pop culture des années 1960. Longtemps collaborateur du Vogue anglais, David Bailey, gentleman rieur, reste l'une des sommités du monde de la photo. Portrait.
La vie de David Bailey, profondément atypique et romanesque, est l’histoire d’un garçon issu du prolétariat qui, à 20 ans, devient le photographe attitré du magazine Vogue. Le monde de l’argent, du Rock’n roll et de la mode lui ouvre ses portes. Il fréquente alors les grandes célébrités du moment et devient l’ami de Jack Nicholson, Angelica Huston, et Denis Hopper… Il devient, à lui tout seul, l’une des figures les plus notables de l’univers de la photo du XXème siècle. Son style instantanément identifiable, suit la lignée classique d'un Richard Avedon. 

Son pouvoir exceptionnel d’accompagner les mannequins vers un état d’abandon complet, offre un travail de composition adroitement maîtrisé, doublé d’une âme provocatrice et rebelle. Mais cette provocation reste un atout sensuel et charnel, un atout d’un profond humanisme.On lui connaît plusieurs grandes histoires d’amour avec de très belles femmes, notamment Catherine Deneuve, mais son aventure avec le mannequin Jean Shrimpton restera à jamais gravée dans l’histoire de la photo. En 1960, alors âgée de 17 ans, la jeune femme rencontre Bailey au cours d’une prise de vue pour le magazine Vogue. Il est de cinq ans son aîné. Amoureux d’elle, il quitte subitement sa femme Rosemary et emménage dans un appartement du nord de Londres accompagnés de vingt six oiseaux et deux chiens. 

"David a une nouvelle petite amie, son prénom c’est... Jean - A eux deux, ils forment un "fashion gang Barrow" aurait pu dire Serge".
Tout ne se passe pas de façon parfaite. Leurs infidélités respectives les entraînent sur un terrain dangereux de rupture, mais ils restent durant quatre ans le couple idyllique du monde mode, produisant à eux deux les séances photos les plus mémorables de l’histoire. Ils incarnent un véritable souffle de liberté et de désobéissance justifié. Un comportement qui ne sera pas au goût de tout le monde.En 1962, le couple part en shooting à New-York avec Lady Clare Rendlesham, rédactrice en Chef du Voguebritannique. Insolent, têtu, mal élevé Bailey voit en Lady Clare l’incarnation de ce qu’il abhorre : l’art figé de ses conventions. La rédactrice rend largement au couple leur animosité. Elle ne supporte pas ces jeunes gens venus du milieu populaire, qui ne connaissent rien aux règles et pourtant prétendent tout savoir. Cependant, Bailey exige de photographier sa fiancée dans des endroits ou les magazines n’avaient jamais osé pénétrer : un grillage dans une zone industrielle délaissée ou encore des colonnes d’aération au sommet d’un immeuble. Et c'est là, littéralement envoûté par Shrimpton, qu'il provoque ses émotions et "tremble" pour elle. Les instantanés transforment la jeune femme en égérie superbe, que Glamour US surnommera plus tard "The Face".Sur le pont de Brooklyn, il refuse de prendre Manhattan pour toile de fond, déclarant : "je ne suis pas un photographe de cartes postales". Le conflit avec Lady Clare va jusqu’au point de séparation. 
Les clichés de Bailey sont parvenus à la direction du Vogue anglais. Surprise, ils débordent de créativité, d’énergie et sont exactement ce dont le magazine avait besoin pour se réinventer, pour s’adresser à ce public nouveau -les jeunes gens- qui rendait au même moment, un succès notoire aux Beatles. De fait, la fraction de seconde de l’objectif de Bailey ouvrait l’éternité d’une absolue et délicate séduction photographique.Nous sommes tous capable de reconnaître une photo de Jean Shrimpton. Ses yeux de biche, ses cheveux roux impeccablement mis, sa moue boudeuse, ses lèvres pâles et ses interminables jambes sont les signes tout aussi identifiables que ceux des mannequins actuels. Alors que l’industrie de la mode organise de façon pédantesque et schématique son énième Semaine de présentations, la muse du légendaire photographe David Bailey, reste à jamais la définition parfaite et charmante d'un style bien trop tôt révolu.F/G

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