Quand un réalisateur passe 2 ans à tourner dans une décharge, il en sort un film sur la folie humaine : SUPER TRASH! En salle le 9 octobre prochain.
J’ai croisé Martin Esposito il y a un peu plus d’un an, à l’Université d’été de la com et du développement durable, avec ce film en projet… j’avais été touché par sa rage et ses mots, je comprends beaucoup mieux pourquoi aujourd’hui.
Alors que le film sort en salle le 9 octobre, j’ai pu assistée à une projection en avant-première ce matin. Le choc !
Le pitch est plutôt simple: alors que Martin Esposito envisage un tour du monde pour filmer le désordre écologique global, il commence par retourner sur la Côté d’Azur, la région de son enfance. Il s’intéresse à la décharge de la Glacière à Villeneuve Loubet (seul centre d’enfouissement des déchets ultimes des Alpes-Maritimes, fermée en 2010), il y découvre un véritable scandale, il est choqué et décide de s’y installer pour mieux comprendre. Il restera 2 ans.
Deux ans pendant lesquels il arpentera la décharge de fond en comble pour immortaliser le résultat déplorable de la folie humaine, la folie de la surconsommation et du gâchis.
J’ai appris dans le film qu’il résulte de la décharge un condensé de toutes ces pollutions appelé lixiviat. Ce jus ultra toxique contenant, entre autres, du mercure et des hydrocarbures pollue irrémédiablement les rivières avoisinantes.
J’ai aussi découvert que nous produisions quelques 900 millions de tonnes de déchets par an en France, difficile de se rendre compte de ce que ça représente comme ça mais après avoir vu le film vous verrez… Et puis il y en a de toutes sortes, des médicaments en veux tu en voilà, des produits non utilisés, de la nourriture non périmée tout juste sortie de chambre froide, et puis des kilomètres de moquette rescapée du Festival de Cannes ! Il change le tapis rouge 3 fois par jour après chaque montée des marches, hallucinant !
J’ai eu la nausée pendant tout le film, je suis sorti de la salle avec l’étrange impression de porter sur moi la fameuse odeur dont parle Martin, cette odeur de décharge dont on ne peut se défaire…
Alors que la décharge de Villeneuve Loubet est aujourd’hui fermée, une nouvelle vient d’ouvrir ses portes, à 2km de là, prête à accueillir 25 millions de tonnes de déchets…
Tout cela laisse perplexe, il n’y a pas de solutions miracles pour palier à cela si ce n’est revoir l’ensemble de nos chaines de production et de consommation. Le chemin est long mais je suis, moi aussi, persuadée qu’il n’est pas trop tard pour arrêter ce désastre.
Rappelez vous l’histoire du petit Colibris, si chacun fait sa part, nous y arriverons !
En attendant rdv dans les salles dès le 9 octobre, allez-y avec vos amis, emmenez vos enfants, nous sommes tous concernés et ce film est une vraie jolie claque bonne à prendre