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Manuel Valls : combien de temps allons nous tolérer l'inacceptable ?

Publié le 26 septembre 2013 par Asse @ass69014555

Sylvie Lhoste

Manuel Valls : combien de temps allons nous tolérer l'inacceptable ?
Rien dans les origines de Manuel Valls ne le prédestinait a devenir ce ministre " anti-roms " que nous exécrons aujourd'hui, bien au contraire.

D'abord, il est né à Barcelone en 1962, né d'un père espagnol et d'une mère suisse-italienne. C'est d'ailleurs l'une des rares personnalités politiques à avoir acquis la nationalité française par naturalisation à l'âge de 20 ans... Et puis il a fait partie de la
Ligue des droits de l'homme (avant d'en démissionner en 1985)...

A priori des qualités idéales pour endosser le rôle de chef du ministère qui, depuis deux siècles, a pour vocation au cœur de l'administration française d'assurer sur tout le territoire le maintien et la cohésion des institutions du pays grâce à une organisation, des moyens humains et matériels permettant de garantir aux citoyens l'exercice des droits, devoirs et libertés réaffirmés par la Constitution de la V e République.

Mais voila... Quand l'ambition et le mépris de l'autre s'en mêlent, ça dérape...

Manuel Valls : combien de temps allons nous tolérer l'inacceptable ?
En 2009, lors du tournage dans sa ville d'Evry d'une séquence pour l'émission " Politiquement parlant " de Direct 8, dans les allées d'une brocante, il soupire: " Belle image de la ville d'Evry... ", avant d'ordonner à son directeur de cabinet " tu me mets quelques Blancs, quelques white, quelques blancos. "

Le ministre justifiait quelques jours plus tard sur Europe 1: " Il ne faut pas avoir peur des mots mais dire les choses telles qu'elles correspondent à la réalité ", ajoutant qu'il " se bat contre la ségrégation territoriale, sociale, ethnique " depuis vingt ans.

En 2011, en pleine campagne pré-électorale, le socialiste Manuel Valls a révélé avec force son attachement - qualifié d'" éternel " - à l'Etat hébreu. Le député de l'Essonne s'étant aussi déclaré hostile à la demande palestinienne d'adhésion à l'ONU... Des positions sans doute louables mais qui interrogent quand on sait que devenu ministre de l'intérieur, il a tout fait pour les supprimer de la toile...

En octobre 2012, Manuel Valls déclare vouloir retrouver le niveau antérieur de naturalisations, autour de 110 000 par an. Mais en janvier 2013, une circulaire entre en vigueur qui ne prévoit pas plus de 30 000 régularisations par an, de plus, en 2012, 36 822 éloignements forcés ont eu lieu soit une hausse de 11,9 % par rapport à 2011.

Il déclare une première fois le 20 janvier 2013 que " les Roms ont vocation à rester en Roumanie ou à retour­ner en Roumanie ".

Manuel Valls : combien de temps allons nous tolérer l'inacceptable ?
En septembre 2013, il annonce qu'un projet de loi sur l'immigration, initialement prévu pour la rentrée, sera reporté à 2014 pour y adjoindre un volet asile qui sera éventuellement examiné après les municipales de mars qui déclare avoir ouvert une concertation avec les acteurs du secteur de l'asile (État, organismes indépendants, élus, associations) en vue de réformer un système qu'il juge " à bout de souffle ". La demande d'asile " continue de croître : entre 2008 et 2012, le nombre de demandeurs d'asile a augmenté de 73 % ", a expliqué le ministre, soulignant : " Sur les cinq premiers mois de l'année 2013, nous enregistrons déjà une augmentation de 10 % par rapport à la même période en 2012. "

Le 24 septembre, Manuel Valls répète à l'antenne de France Inter ce que son journaliste Thomas Legrand qualifie d'insensé : " les Roms n'avaient pas vocation à s'intégrer à la France " et " il est illusoire de penser que l'on réglera le problème avec uniquement de l'insertion (...) ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres "... sous entendu, par nature, ces populations ne sont pas assimilables par la France !

Le 25 septembre 2013, face aux voix qui s'élèvent de toute part, le Ministre de l'Intérieur déclare qu'il n'a rien à corriger à ses propos...

Thomas Legrand - France Info - 25 09 2013

Manuel Valls : combien de temps allons nous tolérer l'inacceptable ?
Hier Manuel Valls, sur notre antenne a laissé entendre que les Roms n'avaient pas vocation à s'intégrer à la France... Et bien sûr, ce matin, ces déclarations font la Une de toute la presse.
Oui parce que Manuel Valls a changé la nature de son discours. Sans doute ne s'en est-il pas rendu compte lui-même mais il y a dans ce qu'il a dit hier une contradiction avec ce qu'il défend depuis longtemps. Manuel Valls est connu pour plaider, à gauche, en faveur une fermeté face à l'insécurité, pour que son camps cesse enfin de parler de " sentiment d'insécurité " et lutte de plein pied contre une réalité (et non pas un sentiment) : l'insécurité comme fléau social. Il veut incarner, à l'image de son mentor Clemenceau, une intransigeance républicaine sans complexe.

En cela il était entendu et même approuvé, ces dernières années, à la surprise générale, par les sympathisants socialistes et surtout par une grande majorité des élus de terrain. Il se trouve que le PS gère maintenant toutes les régions sauf une, et la quasi-totalité des grandes villes. Sur les questions de sécurité la gauche est devenu (forte de cette expérience) plus ferme.

Mais puisque la gauche est la gauche, elle avait à cœur de ne jamais oublier le contexte social et la prévention. Manuel Valls avait plutôt, jusqu'ici su incarner ce nouvel équilibre... Mais hier le ministre de l'intérieur a prononcé [NDLR ce n'était pas la première fois] une phrase insensée... c'est-à-dire qui ne correspond plus à cet équilibre, sur ces questions délicates, qui ne correspond plus du tout à la tradition républicaine dans laquelle il dit s'inscrire... et qu'un Clémenceau du XXIè siècle n'aurait pas pu prononcer je cite " il est illusoire de penser que l'on réglera le problème avec uniquement de l'insertion " (bon, jusqu'ici...pourquoi pas) mais voila la suite : " ces populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres "... sous entendu, par nature, ces populations ne sont pas assimilables par la France "!
Là, Manuel Valls passe un cap
Oui, parce que comment un républicain, pour qui la France, normalement représente un pays qui prétend défendre des valeurs universelles, valables pour tous, sans rapport avec les origines, le sang, la culture ou la religion peut-il prétendre que des individus issus d'un peuple, en particulier ne peuvent pas s'intégrer chez nous ?

Il peut dire que les conditions ne sont pas remplies, il peut dénoncer les mafias qui utilisent la misère et même se montrer intraitable avec l'application stricte des règles en matière d'immigration. Mais ça ne justifie pas de prononcer " l'inintegrabilité " d'une catégorie de personne à la France !

Le problème Rom n'est pas à minimiser, c'est un problème d'insécurité, de trafic humain, de banditisme, de nuisance, de voisinage, c'est un problème sanitaire parfois, diplomatique entre deux pays du sud est de l'Europe et la France c'est un problème de réglementation européenne sans doute inconséquente... C'est un problème qui ne doit pas être traité avec angélisme ni faiblesse... mais ce n'est en rien un problème d'origine et de nature des 20.000, 22.000 peut-être, Roms présents sur notre territoire.

Il parait que Manuel Valls adore la biographie de Michel Winock consacrée à Clémenceau... il ne faut pas lire que la fin, le père la victoire, le mateur de grève, le chef de la police... Il faut aussi lire (relire d'urgence) le début et sa conception de la république Française et de ses valeurs universelles.

Saïmir Mile, président de l'association La Voix des Roms, était l'invité du 22h de Public Sénat mardi soir. Interrogé sur les propos de Manuel Valls sur les Roms, il a dénoncé des déclarations " racistes " et a annoncé son intention de porter plainte.

" Les propos de Manuel Valls sont parfaitement racistes. (...) Le plus choquant dans son discours c'est quand il part de cette confrontation entre les modes de vie des Roms et les modes de vie français ", affirme Saïmir Mile. " Nous allons déposer plainte conte le ministre de l'intérieur ", ajoute le président de l'association.

Le PCF a de son côté évoqué des déclarations " xénophobes" qui " doivent cesser au plus vite". Et de pointer le discours paradoxal de la majorité : " Cette politique de bouc émissaire, la gauche l'a combattue ensemble en son temps, quand Nicolas Sarkozy se livrait à une détestable course à échalote avec le Front national. Ce qui était vrai hier, doit l'être aujourd'hui".

Pour le Mouvement européen contre le racisme (Egam), Manuel Valls s'est " vautré dans le larmier du populisme". Ses propos " insinuent que des modes et lieux de vie seraient déterminés par une origine ethnique. Ils nient la liberté de circulation de citoyens européens qui sera effective en 2014" poursuit la fédération.

La Ligue des droits de l'homme a estimé que " Manuel Valls devrait savoir, plus que quiconque, que l'usage de tels stéréotypes ne ressort pas d'un discours de vérité mais bien d'une volonté de stigmatiser une population dont la présence ne serait pas souhaitable en France". " De tels mots dans la bouche d'un ministre de la République ne sont pas acceptables, poursuit l'association. Ils le sont d'autant moins qu'ils ne satisferont même pas à l'objectif recherché, si ce n'est avoué, de préparer les prochaines échéances électorales."

Cécile Duflot :
25 09 2013
" Il faut réfléchir avec deux éléments très importants, a fait valoir la ministre écologiste du Logement. Les valeurs, celles de la République, qui sont des valeurs de fraternité, notamment, et puis aussi à des moyens d'intervention".
26 09 2013

Najat Vallaud-Belkacem jurait mercredi que tout le gouvernement soutenait Manuel Valls et son discours sur la question rom. C'était oublié un peu vite les ministres écologistes qui goûtent peu les propos du ministre de l'Intérieur. Cécile Duflot le disait jusqu'à présent hors micro. Mais ce jeudi, elle est sortie de sa réserve sans prendre de pincettes. La ministre du Logement Cécile Duflot a accusé jeudi 26 septembre Manuel Valls d'être allé "au-delà de ce qui met en danger le pacte républicain" avec ses propos sur les Roms.

La ministre écologiste, qui assistait aux journées parlementaires de son parti Europe Ecologie-Les Verts à Angers, en a appelé à "la responsabilité du président de la République". "Je le dit avec mon franc parler légendaire, j'en ai ras-le-bol qu'on déguise parfois des discussions de fond en couac gouvernemental", a déclaré Cécile Duflot. Des propos qu'elle a maintenus quelques minutes plus tard, assumant de provoquer une nouvelle secousse.

La Commission européenne a une nouvelle fois menacé mercredi 25 septembre la France de sanctions en rappelant que les Roms, citoyens européens, ont le droit de circuler librement dans tous les Etats membres de l'UE.

" La libre circulation comme la liberté de résider dans un autre pays sont des droits fondamentaux [...] Si ces principes inscrits dans les Traités ne sont pas respectés, la Commission utilisera tous les moyens à sa disposition" pour sanctionner ces violations, a averti le porte-parole de la Commission Olivier Bailly. " Les Roms, comme tous les citoyens de l'UE, bénéficient de la liberté de circuler librement dans tous les Etats membres de l'UE et de résider dans un autre pays que leur pays d'origine", a-t-il insisté.

La Commission a déploré une confusion "volontaire ou involontaire" dans les règles et principes européens faite par les responsables politiques français. " Il y a de l'élection en l'air en France", a résumé Viviane Reding, la vice-présidente de la Commission chargée de la Justice.

Elle a en outre accusé la France de ne pas mettre en œuvre sa " stratégie nationale" d'intégration des Roms, notamment de ne pas investir les 50 milliards d'euros mis à disposition des Etats membres par l'Union européenne pour l'insertion des Roms.

Monsieur le ministre,

Manuel Valls : combien de temps allons nous tolérer l'inacceptable ?
...Je vous ai écouté à France Inter puis à RMC, chez Jean Jacques Bourdin. Mal réveillé, j'ai cru entendre un dirigeant du Front national. J'ai même un moment pensé que, journaliste bien-pensant, vous interviewez le ministre de gauche J.J. Bourdin.

Manuel Valls : combien de temps allons nous tolérer l'inacceptable ?


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