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EVENEMENT : Pétition en faveur de la réouverture de la ligne Bordeaux Lyon

Publié le 26 septembre 2013 par Tuyra
EVENEMENT : Pétition en faveur de la réouverture de la ligne Bordeaux Lyon
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Le train Bordeaux-Lyon en gare de Saint Sulpice Laurière - Janvier 2008

Sylvain Guyot, universitaire à Limoges a eu l'idée, début septembre, de lancer une web pétition [1] qui en moins d'un mois à d'ores et déjà dépassée les 4000 signatures ! Il faut dire que le contexte n'est pas très réjouissant car la SNCF envisage de repousser sa réouverture au delà de décembre 2013 pour peut-être bien parvenir à ne pas la réouvrir du tout ! Cela montre bien, qu'au coeur de la France et dans ce vaste secteur du nord du Massif Central, il y a un très grande frustration d'avoir vu dépérir un axe aussi majeur et structurant que la ligne Bordeaux Limoges Lyon.

Voici ce que dit le texte de la pétition :

Cette ligne transversale est-ouest est vitale pour desservir par le train un grand nombre de territoires français mal reliés par ailleurs.

Elle a été fermée en décembre 2012 pour cause de travaux d'amélioration sur la ligne. Une fois ces travaux terminés nous exigeons la remise en service de cet axe structurant - qui n'est hélas plus d'actualité d'après le président de la SNCF Guillaume Pépy (voir Radio SNCF).

Ce train évite de passer par Paris, et permet donc de réduire considérablement le prix du billet. C'est à la fois une ligne territoriale mais aussi sociale, très empruntée par les jeunes, les personnes âgées et les familles. Le premier ministre a dit vouloir réinvestir dans les lignes classiques. Nous le prenons donc au mot ! Réouvrez la ligne intercités interrégionale Bordeaux-Limoges-Lyon dès la fin des travaux !

De l'importance de défendre les liaisons Lyon-Bordeaux via le Massif Central

Les lignes ferroviaires Lyon-Bordeaux via Limoges et Clermont-Ferrand irriguent d'Est en Ouest un vaste territoire depuis trop longtemps dépourvu d'infrastructures ferroviaires performantes.

1 - La dégradation et la suppression de ces liaisons constituent un grave préjudice pour les régions concernées :

Les territoires pour ce développer sur le plan économique ont besoin de s'ouvrir en direction des régions limitrophes. Même si la réalisation d'autoroutes RCEA et A89 offre une réponse partielle. L'absence d'infrastructures constituent un frein au développement de ces régions apparaissant comme nettement moins bien desservis que d'autres régions bénéficiant par exemple de dessertes TGV intersecteurs pour ce rendre dans n'importe quelles autres régions. Par exemple au départ de Rennes capitale d'une région située à l 'extrémité ouest de la France les TGV permettent d'amener les voyageurs vers le Nord, l'Est et le Sud-Est de la France. La dégradation des relations ferroviaires dans le Massif Central constituent une importante atteinte au droit aux transports pour les populations concernées. Pour les voyageurs qui souhaitent relier Lyon à Périgueux, Vichy à Bordeaux, Clermont-Ferrand à Limoges... il n'existe plus vraiment d'offre de transport à coût raisonnable :

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Le principal moyen est l'automobile. Si celui-ci offre une grande souplesse d'utilisation, il est toutefois particulièrement onéreux si l'on considère son coût réel en fonction des kilomètres parcourus. Ces derniers temps des systèmes de covoiturages se sont développés, cependant la fréquences et les temps de parcours s'avèrent très aléatoires pour celui qui a un agenda bien réglé avec un cout du transport qui reste toutefois non négligeable même s'il est inférieur au train dans certains cas.
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L'offre aérienne reste très limitée pour ce qui est des villes directement desservies et s'avère coûteuse. Il existe par exemple une liaison entre Limoges Bellegarde et Lyon St Exupéry avec une fréquence qui est intéressante (3 vols aller/retour) du lundi au vendredi et un tarif à peine plus de 60 euros si l'on réserve environ un mois à l'avance, cependant après, les prix montent très vites pour dépasser les les 150 voir 200 euros par trajet. Le problème reste l'accessibilité des aéroports qui se fait par taxi uniquement à Limoges et via le Rhône Express à Lyon entrainant un surcout conséquent.
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L'offre ferroviaire de substitution impose des contraintes en terme de détour, de temps de trajets ou de prix qui provoque l'indignation voir la désespérance d'un bon nombre de voyageurs : détour via Paris avec un prix du billet de train qui passe de 50 euros à 90 euros voir 120/140 euros suivant les trains. On ne peut négliger les pertes considérables en terme de consommation d'énergies et de production de gaz à effet de sert d'un réseau ferroviaire qui concentre les flux de trafics ferroviaires sur Paris en laissant une vaste zone de la taille du Portugal à l'écart des lignes ferroviaires performantes. La perte est double du fait des détours imposés aux usagers et le quasi monopole des transports polluants pour effectuer des parcours plus courts.

2 - L'importance de l'engagement de l'Etat dans le maintien en fonctionnement des relations Lyon – Bordeaux via le Massif Central :

La convention relative à l'exploitation des trains d'équilibre du territoire (TET) a été signée le 13 décembre 2010 par le ministre chargé des transports et M. Guillaume Pepy, président de la SNCF. Elle marque la volonté de l'Etat de garantir l'avenir de 40 liaisons ferroviaires d'importance nationale dont les relations Lyon-Bordeaux via le Massif Central. La convention a été renouvelé dans sa dernière version du 30 novembre 2012

Il faut rappeler quelque uns des objectifs que l'Etat s'était fixé : Redynamiser le service grandes lignes entre les principales villes non reliées par la grande vitesse, Garantir l'irrigation des territoires peu denses Assurer un investissement de la part de la SNCF pour la régénération du matériel roulant existant, améliorer la qualité de service offerte aux voyageurs.

3 – Des liaisons depuis trop longtemps négligées comme pour décourager définitivement les voyageurs potentiels :

Face à un fréquentation jugée par la SNCF trop irrégulière, la stratégie choisit n'a pas été celle de savoir comment adapter l'offre aux nouveaux besoins mais plutôt par des dégradations successives susceptibles de décourager les voyageurs :

Pour la desserte via Limoges : Il y a eu la réduction des circulations qui sont passées de 3 A/R par jours au début des années 90 à un seul au début des années 2000. Il y a eu la suppression des rames « turbotrain » en décembre 2003 scandaleusement remplacées par des rames non-réversibles induisant un rallongement du parcours de plus d'1h30 sur l'ensemble de la relation. Il aura fallut l'implication des régions en 2007 pour rétablir une liaison à peu près potable par la mise à disposition de matériel réversible et la suppression du point de rebroussement de St Germain des Fossés Il y a lieu d'être très critique sur le système de billetterie et d'informations de la SNCF qui empécha bon nombre de voyageurs d'utuliser les TER existant pour effectuer la relation Lyon Limoges. Exemple : Jusqu'en 2010 il était possible tout les dimanches soir de relier les gares lyonnaises à Limoges avec un seul changement de train à Riom. Cependant la plupart des agents SNCF étaient dans l'incapacité de renseigner les voyageurs ni même de vendre un billet de train. Résultat un train à longtemps circuler le dimanche soir quasiment à vide entre Montluçon et Limoges.

Il faut dénoncer les nombreuses suppressions de trains. A chaque grève et quelquesoit le taux de participation des grévistes cette ligne semblait prioritaire pour voir son unique circulation supprimée. Il fallait aussi compter sur la suppression de cette desserte à chaque fois que la neigne tombait de plus de quelques centimètres, la moindre panne de locomotive et autres travaux.

La desserte via Brive : Même si le trafic voyageur est moindre il aurait semblé correcte avec ou sans changement de laisser la possibilité à l'ensemble des voyageurs de pouvoir avec ou sans correspondances au moins rallier chaque jour Lyon ou Bordeaux dans la journée sans obliger des détours via Vierzon ou Montpellier. Problème de réversibilité des rames en gare de Tulle On retrouve le même manque de fiabilité pour ce qui concerne les suppressions de trains (météo, grèves, aléas divers...)

Tous ces éléments montre qu'il y a eu de la part de la SNCF un objectif et des décisions prises en lieu et place des usagers et des élus pour amener à une suppression des ces relations.

L'importance de la mobilisation de défendre la liaison Bordeaux-Limoges-Lyon pour viabiliser le projet Transline : La liaison Bordeaux Lyon constitue la base du projet Transline qui permettra de renforcer les projets d'infrastructures performantes qui concernent le Massif Central (LGV Limoges Poitiers, LGV POCL, barreau Est Ouest). La mobilisation pour maintien et le développement de cette importante ligne transversale constitue une étape essentielle pour mettre sur l'avant scène l'importance du désenclavement ferroviaire du Massif Central dont le gouvernement ne semble pas avoir encore pris la mesure.


[1] Pour participer à la pétition : www.change.org/fr/pétitions/urgenc...


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