Under The Dome, Saison 1, créé par Brian K. Vaughan.Adapté du roman éponyme de Stephen King.
Synopsis : Chester's Mill est une petite bourgade des États-Unis où les événements exceptionnels sont rares. Mais un jour, un dôme invisible apparaît et englobe toute la ville. Les habitants de Chester's Mill sont pris au piège et ne peuvent plus sortir de la ville, et personne ne peut y entrer. Ils devront dorénavant se soutenir mutuellement pour traverser cette épreuve. Mais l'isolement du monde extérieur mettra à rude épreuve la communauté.
J'ai envie d'attaquer directement et de ne pas m'encombrer en évitant les spoilers. Ceci n'est pas un aperçu de la série, c'est un avis en profondeur, ce qui fait que si vous n'avez pas vu la série, ou au moins lu le livre, vous vous spoilerez des éléments majeurs de l'intrigue. Dans l'autre sens, je n'ai pas encore lu le second volume ce qui fait que j'ignore comment l'histoire se termine et si on est sur le même chemin ou si la chose prend une direction tout à fait différente. Concentrons nous sur cette première saison.
Under the Dome est l'adaptation du livre éponyme de Stephen King, connu en France sous le nom de Dôme, dont j'ai parlé du premier volume il y a très peu de temps. La première saison de la série vient tout juste de se terminer et j'ai pensé qu'il serait intéressant d'en parler un peu. J'avais principalement envie de comparer les deux œuvres qui se ressemblent beaucoup tout en étant très différentes en même temps. Ce qu'il est bon de noter avant toutes choses, c'est que Stephen King participe activement à cette adaptation en tant que producteur exécutif, c'est à dire le mec qui gère la série dans son ensemble, qui influence le casting, les scénars et probablement même la photographie, puisque c'est son bouquin qu'il fait adapter, y a forcément de bonnes choses à prendre dans la tête du monsieur à ce niveau là.
Comme dans le livre, on suit tout un panel de personnages qui se retrouvent enfermés sous un mystérieux dôme invisible, et comme dans le livre on ne nous donne qu'une petite introduction avant d'envoyer la sauce. Pas de temps à perdre et j'aime ça. A vrai dire, l'intrigue globale, soit celle qui n'est pas vraiment influencée par les changements au niveau des personnages, est similaire. On a donc le dôme, la mort du shérif, le missile, l'ascension de Big Jim et l'arrestation de Barbie. Tout ça fait partie de la trame principale de l'histoire et je suis content de le retrouver de façon assez fidèle.
La grosse, même l'énorme différence avec le livre c'est à vrai dire la totalité des personnages secondaires puisque seuls Barbie (quoi que), Julia, Joe et surtout Big Jim restent dans la veine de ce qu'ils sont dans le livre. Cette fois on dote Barbie d'un passé plus sombre mais il reste tout de même le même type de personnages. Par contre, à côté de ça, il faut avouer que même si les noms sont similaires, la différence avec le livre est flagrante. Que ce soit Angie, Dodee ou même Linda. Je pense que c'est le cas pour plusieurs raisons.
La première est probablement pour rendre le tout plus télégénique. Il est clair que la multitude de personnages du livre n'est pas adaptable dans l'état et il fallait définir des rôles plus précis et plus charismatiques. On voit certains personnages disparaître par rapport au livre ou fusionner avec d'autres. Le mélange est bon même si on a souvent (comme dans beaucoup de séries où on porte l'attention sur une petite ville en particulier) l'impression que seuls les personnages du casting ont quelque chose à apporter à la ville. Peut être que la présence de seconds rôles mineurs plus identifiables donneraient de l'épaisseur au tout.
La seconde raison pour cette différence est inévitablement la tournure beaucoup moins sombre de l'histoire. Car si Dôme, le livre, est d'un machiavélisme et d'une cruauté insoupçonnable au premier abord, la série est beaucoup plus soft à ce niveau. On nous offre quelques scènes de violence autour de Big Jim et la séquestration de Angie par Junior fait froid dans le dos, mais on est loin des multiples meurtres et du mec qui pionce avec des cadavres, ou des viols collectifs par les jeunes flics détraqués, ou même encore de ceux qui se font exploser le visage à coup de parpaing. On va dire que c'était pour rendre le tout plus vendeur et plus tout public. Car même si Big Jim fait des choses pas jolies jolies, c'est d'un tout autre niveau dans le livre. Attention, cette différence n'est pas forcément une mauvaise chose. J'espère cependant que le niveau sera un peu plus élevé par la suite à mesure que la dictature de Big Jim s'intensifie.
Une des différences les plus importantes est probablement l'intrigue même du dôme. Alors que le mystère reste entier pour moi côté bouquin (le premier dôme se contentant de simplement gratter la surface), la série y va à fond et dans un style que je suppose sacrément différent. L'idée du mini-dôme m'a éclaté et toute la symbolique de l’œuf et du papillon beaucoup plu. C'est des éléments visuels super simples qui ont pourtant la possibilité d'être des éléments narratifs fascinants dans des histoires de fantastique ou de SF. Même si j'ignore où la série va avec tout ça, c'est probablement ma partie de l'histoire préférée.
Côté casting c'est très bon. Dean Norris dans le rôle de Big Jim est tout simplement parfait. Si vous avez lu mes articles sur Breaking Bad vous connaissez ma passion pour cet acteur que je trouve fabuleux. Mike Vogel dans le rôle de Barbie est très bon et Rachelle Lefevre dans celui de Julia également. J'aurais cependant aimé que d'une certaine façon ils parviennent à ne pas prendre les acteurs parfaits pour ces rôles car cela rend ces personnages moins originaux. Ils sont bons mais ont une apparence un peu trop déjà vue à mes yeux. C'est vraiment le seul reproche que je peux avoir au niveau du casting, un certain manque de prise de risque. Colin Ford dans le rôle de Joe est parfait. C'est le genre d'acteur montant qui enchaine les bons projets et qui mérite d'être vu dans les années qui viennent. Le reste du casting est très bon également.
Je pensais écrire plus sur cette série mais je pense avoir fait le tour de ce que j'ai ressentit devant. La série est bonne et le cliffhanger final assez épique. C'est également une super adaptation de livre qui a réussi à s'émanciper totalement du matériau de base pour devenir une histoire à part entière. Les deux sont géniales et la série ne peut que faire grandir l'univers de Stephen King. Visuellement c'est un régal, très propre et simple à la fois. L'intrigue est prenante, prend quelques risques tout en gardant une trame assez classique. Un très bon mélange, de la soft SF agréable.