Quand le coeur sauve une faible défense et une attaque stérile

Le moment compliqué de l’AC Milan se prolonge. A Bologne, les Rossoneri ont évité la défaite de très peu. A la 90° minute, ils étaient encore menés 3-1 avant de réagir furieusement et recoller au score dans les dernières secondes. Mais le résultat reste insuffisant. Milan devait gagner à Bologne. Le début de saison de l’équipe d’Allegri est pire que la saison passée 5 points en 5 matches (6 la saison passée). A l’inverse, les concurrents sont plus forts. La saison passée, après 5 journées, la 3° place était distante de 5 points. Aujourd’hui elle est déjà à 8 points…

La prestation à Bologne n’a pas été globalement mauvaise. Malheureusement elle a été gâchée par les innombrables erreurs individuelles, tant en défense (surtout en défense) qu’en attaque. Si les défenseurs commettent des erreurs inacceptables à ce niveau et que les attaquants manquent, parfois très maladroitement, toutes les occasions créées, il devient difficile de s’en sortir. Surtout si en face on a un adversaire qui a frôlé la perfection en terme de réalisme.

Une fois n’est pas coutume, à Bologne, les Rossoneri sont entrés sur la pelouse avec la bonne attitude et ont rapidement pris l’avantage. Ils se sont créés de nombreuses occasions pour faire le break. Des occasions que les attaquants (surtout Matri) ont dévoré. Et comme chaque erreur se paie, Milan a été sévèrement puni par les attaquants de Bologne qui ont profité pleinement de la moindre défaillance de la défense. De 0-1 on est passé en un instant à 3-1 dans un match pourtant maitrisé par l’équipe d’Allegri.

D’abord Abate et Zapata laissent filer Laxalt tranquillement vers le but d’Abbiati, qui ne couvre pas son poteau : 1-1. Ensuite, Constant laisse trop facilement centrer Garics, Abbiati hésite trop longtemps à sortir et laisse finalement passer le ballon vers Zapata et surtout Abate, défaillant au marquage de Laxalt qui n’a plus qu’à la pousser au fond de la tête : 2-1. Sur le troisième but, Zapata tente sans trop de conviction de dévier le centre de Diamanti et Mexès est trop laxiste sur le marquage de Cristaldo qui peut ajuster une tête plongeante parfaitement placée : 3-1. Erreurs individuelles sur erreurs individuelles. Abbiati semble actuellement en grande difficulté. Zapata et Mexès souffrent depuis toujours de pertes de concentration (comme ils l’avouent eux-même), tout comme Abate bien que moins fréquentes. En face, Emanuelson et Constant ne sont pas vraiment des défenseurs et ont beaucoup à apprendre dans ce domaine. Cette saison on compte déjà de très nombreux buts encaissés sur erreurs individuelles.

En toute fin de match, Milan a une nouvelle fois remonté, prouvant avoir avoir un grand coeur, avec les buts de Robinho et Abate qui sauvent que très partiellement une prestation entachée de trop grosses lacunes. Les erreurs se paient chers si derrière ça prend l’eau et devant ça vendange. Ainsi les matches défilent et Milan accumule le retard sur les premières places. Le cycle entre la trêve de septembre et celle d’octobre s’annonçait difficile mais pas autant. On attend le retour des blessés (qui ne règleront pas les problèmes défensifs individuels…), Allegri promet un tout autre classement d’ici Noël mais à ce rythme le retard deviendra irrécupérable (s’il ne l’est pas déjà…). Après 5 matches, déjà 10 points de retard sur les leaders, 8 sur le podium : un début de saison imprévu, pire que celui de la saison passée alors que Milan affrontait une révolution sans précédent.

La réaction devra être immédiate (on en a marre de se répéter). Milan doit retenir les points positifs : le grand nombre d’occasions créé et le caractère d’une équipe qui n’abandonne jamais. Mais l’équipe d’Allegri doit surtout améliorer la concentration derrière (même s’il y a pas vraiment de remède…) et la finition devant. Malheureusement c’est plus un problème de qualité individuelle qu’autre chose. La défense a été volontairement « oubliée » par les dirigeants durant le mercato alors que l’attaque est privée de tous ses meilleurs éléments (Balotelli, El Shaarawy, Kakà et Pazzini) et Matri déçoit énormément. Si au moins un des deux problèmes pouvait être réglé ce serait déjà un grand pas…

Tout comme le 2-2 à Turin, ce 3-3 à Bologne sonne comme une défaite. Cela devrait être en théorie l’inverse puisque dans les deux cas les Rossoneri ont évité la défaite de peu mais Milan continue à perdre du terrain sur les premières places et la meilleure perspective de la saison est de vivre une autre remontée vers le podium comme la saison passée. Ce n’est déjà pas une perspective réjouissante. Si en plus on se rend compte que les concurrents semblent nettement plus forts que la saison passée et que les miracles sont rares, la peur de vivre une saison anonyme grandit. Le risque de terminer en zone Europa League (ou pire) s’amplifie et par conséquent le moral s’écroule. D’autant plus que le plus gros problème (en défense) semble difficile à résoudre. Il est difficile de comprendre comment une société comme Milan et des dirigeants aussi expérimentés aient pu considérer que cette défense soit suffisante. On attend de voir ce Milan au complet car si l’équipe arrive à faire la différence offensivement, elle subira systématiquement moins en défense. En espérant que ce ne soit pas trop tard… mais pourra-t-on vivre un jour une saison « normale »?