1338.- Ce n'est pas de Tony Stark dont je parlerai aujourd'hui mais de Lilian Maurel que je connais depuis 2010, peu après les débuts de mes folles aventures de running. C'est l'histoire d'un coureur un peu fou qui avait enchaîné l'Eco-Trail de Paris 80 km, les 100 km de Millau, les Templiers et la SaintéLyon. Il vient de terminer son premier Iron-Man à Vichy et ceci est son histoire. Bravo mon pote.
Note préliminaire : L'Ironman est un des plus longs formats de triathlon. Les compétitions Ironman (l'homme de fer) sont des courses consistant à enchaîner 3,8 km de natation, 180 km de cyclisme puis un marathon (42,195 km) en course à pied. Ironman est un nom déposé et propriété de la World Triathlon Corporation. Cette ligue privée organise un circuit de courses sur distances Ironman, et les championnats du monde de la distance. D'autres compétitions utilisent également les distances de l'Ironman sans pouvoir en exploiter le nom. Elles n'en sont pas moins de véritables « Ironman » : Embrun (France, 15 août), Ch'Triman (France, fin août), Challenge Roth (Allemagne, mi-juillet), Almere (Pays-Bas, fin août), Slovakman (Slovaquie, début août), Norseman Xtreme Triathlon (Norvège, début août), Esprit triathlon (Québec, mi-septembre), et bien d'autres. (Source : Wikipédia)
Le Défi
C’est parti pour un nouveau défi : Partir sur un triathlon distance Ironman. Cette idée m’est venue après avoir fini le 100km de Millau en 2010, je m'étais donné deux années pour le préparer. Suite aux conditions climatiques de 2012 où la chaleur avait été accablante et avait contraint de transformer l'épreuve en half Ironman, elle fut reporté à 2013.
Avant d’attaquer sur cette distance, j’ai fait plusieurs triathlons dont deux half IM. Je choisis Vichy car le parcours vélo est facile et ce n'est pas trop loin de Paris. Le parcours est constitué de deux boucles de 1900 m en natation avec sortie à l’australienne, deux boucles de 90km en vélo, et 4 boucles de 10.5km en course à pied.
L'Entrainement
La première phase de l'entraînement est une petite préparation 24h sur deux mois puis le 24h de course à pied. Durant cette période j’ai couru par bloc de deux ou trois jour avec plusieurs séances dans la même journée pour travailler sur la fatigue. Mais je n’ai jamais dépassé les 75 km par semaine et toujours gardé deux jours de repos consécutifs par semaine. Je réalise une bonne marque de 166km.
Après un mois de repos complet, on entame la deuxième phase de la préparation, la préparation spécifique triathlon. Elle fut très courte 7 semaines. J’ai recommencé par de la natation deux fois par semaine et de petit trajet en vélo entre mon domicile et mon travail plusieurs fois par semaine. Je suis progressivement passé à 3 séances de natations par semaine et des sorties vélo plus longues. Je faisais presque toutes les semaines une journée avec les 3 disciplines, natation le midi, vélo et course le soir. Au début les distances sont faibles (2000m de natation, 70km de vélo, 30min de course). J’augmentais ces distances de façon progressive. L’entrainement faisait la part belle au vélo et à la natation. Le dernier bloc entraînement s’est conclu par deux jours triathlon avec un courte distance puis un half IM le lendemain.
Il est venu le temps de la dernière phase, la préparation mentale sur 10 jours. Ce point est important sur ce genre de course.
Le Mental de Héros
J'imagine la course et j’essaye de prendre des repères. Je regarde le parcours de nombreuses fois et j’imagine ce que je pourrais penser et me dire sur la course. Les jours avant la compétition, je regarde ma montre de temps en temps et j’imagine l’endroit et l’état physique ou je serais à cette heure-là. On prépare la checklist de ce qu’il y a prendre, la playlist avant course qui permet de se mettre en énergie avant la course. Tous ces préparatifs permettent de se conditionner à un effort long et difficile.
Maintenant c’est le jour J, je me réveille avec beaucoup d'appréhension. Si vous voulez une image ça serait comme être en bas d’un gratte-ciel que l’on doit monter à mains nues alors que vous avez seulement grimpé sur un mur d’escalade avec plein de prises partout. Après quelques minutes, tout est prêt, il ne me reste plus qu'à manger et partir sur la course. Je file sur le parcours pour aller au parc à vélos mes princes et ma bouteille de malto.
Je suis sur le parc à vélos encore bien vide, je fais les dernières modifications dans les sacs de transition. Maintenant, je me mets à l’écart de l’agitation, je mets ma playlist. Il est temps d’enfiler la combi. Je parle à des gens et revois des personnes de mon ancien club ça permet de détresser un peu. Je rentre dans l'eau, tout le monde attend le départ avec impatience.
La Course
Le signal de départ retentit, c'est parti. Je me suis mis en arrière-plan en natation pour partir doucement. Après 300m, je commence à trouver mon rythme à 800m je passe en nage 3 temps. J’arrive au 1900m avec une petite sortie à l’australienne je regarde ma montre je suis pile dans mes temps. Je passe la boue des 2000, 2500, 3000. Je commence à fatigue un peu mais je garde un rythme régulier 3500, ça se rapproche. 3800m, je sors de l’eau avec 3min de plus que prévu, ce n'est pas bien grave la course est longue. Par contre, j'ai mal au cou avec le frottement de la combi je comprends pourquoi les triathlètes mettaient de la vaseline au niveau du coup. Transition avec un changement complet; j’enfile le cycliste, le chausse et un t-shirt. Transition plutôt rapide. Je pars pour le vélo, je fini ma transition en mettant mes chaussures de vélo sur le vélo. J’avais prévu de partir sur les 20 premier km tranquille sur le petit plateau ce que je fis. J’en profite pour m'hydrater. Malgré tout ces précaution je pars vite les gens étant mélangé avec les coureurs du half, ça entraîne. Les premiers ravitos s’enchaîne, j’alterne boisson énergétique, coca et eau. quelques pâtes de fruit. Ma vitesse est plus rapide que l’année dernière sur le half ca m’interroge. D’un coup, je compris pourquoi quand je passai sur le trajet de retour, j’avais un vent de face. C’était l’inverse, l’année dernière. Le moral en prend un coup avec ce vent de face continu le compteur est reste à des vitesses basses. Voilà que le premier tour est fini, on repart sur le second sans les gens du half, il y a beaucoup moins de monde. Je récupère mon ravito perso (St-Yorre + Malto) et du coca. La vitesse redevient rapide ça fait plaisir. On passe les 100km les 120km (ma plus grande distance parcourue en vélo). 130km plus que 50km, j’apprends au passage que le parcours ne fait pas 180 km mais moins. Me revoilà avec le vent de face mais j'ai l’impression qu'il est moins fort. 160km je commence à avoir du mal à avancer. Le parcours vélo se termine avec 176km, vitesse moyenne 27.7km/h, je suis content (contre 29 sur la moitié l'année d’avant).
La transition vélo course
changement complet, short, tee-shirt, chaussures, crème solaire, casquette, est un peu longue. Maintenant, je pars pour un “petit” marathon, on m’a dit que ça se joue à ce moment-là un IM. Je pense juste à finir le premier tour déjà. Je récupère le premier chouchou après 500m de course symbolisant le nombre de tours effectués. Je cours avec mon ami Emeric venu m’encourager et accompagner. Je suis très bien, je raconte quelques blagues et cours à un bon rythme.Je récupère le second chouchou et je cours maintenant tout seul. J’observe que la majorité des concurrents ont un tour d’avance sur moi. Il risque de ne pas avoir beaucoup de spectateurs sur le dernier tour. La bonne humeur est partie et fait place à la fatigue mais il y a pas mal d'encouragements. Je récupère le 3e chouchou Emeric recourt avec moi un demi-tour les temps de marcher sont de plus en plus long qu'avant mais je veux terminer le tour pour avoir le dernier chouchou. Le ravito avant le dernier chouchou, je retrouve une jeune bénévole qui m’encourage à tous les tours. Je lui promets un bisou au prochain tour.
Me voilà avec ce fameux 4e chouchou, maintenant tous les endroits où je passe, c’est pour la dernière fois. Ca me remotive et j'ai l'impression de courir plus vite qu'au 3 e tour malgré le manque d'encouragement, le moral est là. Ça devient dur niveau cardio mais je sais que je vais terminer. J’arrive au dernier pont je parle avec un autre concurrent et pars courir dans une portion que j'ai toujours marchée. Je regarde ma montre et m'aperçois que je serai en moins de 12:30. Le ravito à 300m avant la ligne d'arrivée. J’embrasse la bénévole comme promis. Me voilà arrivé dans l’arène avant la ligne. Je pousse un cri de satisfaction et je finis avec un bonne foulée la ligne d’arrivée en 12:27:27.
(Crédit photos : Lilian Maurel)