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de la Haute-Loire

Publié le 28 septembre 2013 par Triton95

C’est un département français qui ne vit plus que dans mon souvenir, je n’y suis plus retourné depuis des décennies, et peut-être est-ce mieux ainsi, car elle est conservée dans un état antérieur du monde. Tous les français ont une haute-loire à eux, au fond de leur tête, un lieu de leur enfance, et surtout où ceux qui les ont précédé sont toujours vivants. Je me souviens des prairies l’été, des ruisseaux et rivières, de la nature abondante, des gens plutôt renfermés, et méfiants envers les gens de la ville. C’était une France d’autrefois où les gens avaient une pratique religieuse, sans être des fanatiques. On se rendait à la procession sans être suivi par une voiture de police, et si la connaissance de la religion était celle du charbonnier, on prenait aussi ses distances, en expliquant que, quand même, si le ciel existait, on n’avait jamais vu personne en revenir pour en parler.

On a tous ainsi un monde hanté par les grands-parents, et qui, dans notre enfance si lointaine, nous semblait déjà en décalage temporel par rapport à celui où nous vivions.C’était un aperçu du monde d’avant, d’un passé proche en voie de disparition, d’une mentalité qui allait se perdant. C’est un monde peu peuplé, de petites gens, de gens d’autrefois, plus modeste et plus fier que celui de la ville. Il y avait tellement de cafés, presque partout, et tout se terminait toujours par un verre à boire, ce qui occupait aussi des gens dans des villages où la vie n’était pas toujours trépidante. Ces gens ne partaient pas beaucoup en vacances, mais ils nous semblaient y être toujours, tant le rythme nous semblait moins soutenu qu’à la ville.

Je me souviens encore des paires de boeufs tirant des chars à foin en pleine ville, et pourtant cela semble si loin dans le temps. Personne ne connait la haute-loire, et pourtant c’est comme un souvenir commun aux français, un refuge dans le temps perdu, une France rurale que l’on ne montre pas, si loin de l’image médiatique des banlieues. Ce sont nos racines, celles que l’on n’exhume plus nulle part, trop surannées pour être modernes.



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