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Critique Ciné : Les Amants du Texas, Malick copycat

Publié le 29 septembre 2013 par Delromainzika @cabreakingnews

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Les Amants du Texas // De David Lowery. Avec Rooney Mara et Casey Affleck.


David Lowery, dont je ne connais pas du tout le travail jusque là s'essaye à imiter Terrence Malick. Sauf que l'ensemble ne fonctionne pas totalement. Alors certes, son film reste assez beau visuellement et jouit d'un casting complet et efficace mais je ne peux m'empêcher d'être déçu car le style du réalisateur n'est clairement pas naturel. En s'appropriant le mythe de Bonnie et Clyde à sa sauce, David Lowery nous offre tout de même un assez joli script. Celui-ci fourmille de belles petites scènes, notamment la première qui nous plonge déjà dans l'émotion. Le souci reste ces ellipses constantes qui cassent presque le film et ne permettent pas forcément au spectateur d'entrer pleinement dans l'histoire. Malgré tout, derrière cette belle histoire de couple maudit se cache une réelle fourmilière d'idées. David Lowery cherche à prendre son spectateur avec des pincettes en lui offrant des expositions de personnages et de séquences. Certaines susurrées comme du Malick. Je ne sais pas si c'est assumé de sa part mais en tout cas c'est très visible.
Bob et Ruth s’aiment, envers et contre tout. Et surtout contre la loi. Un jour, un braquage tourne mal et les deux amants sont pris dans une fusillade. Quand Bob est emmené par la police, Ruth a tout juste le temps de lui annoncer qu’elle est enceinte. Dès lors, Bob n’aura qu’une obsession : s’échapper de prison pour rejoindre sa femme et son enfant.
Mais quand il y parvient, quatre ans plus tard, le rêve correspond mal à la réalité. En fuite, poursuivi par la police et par les membres d’un gang, Bob peine à rétablir le lien avec sa famille. Ruth est devenue mère et elle ne veut pas d'une vie de cavale : courtisée par un policier attentionné, la jeune femme devra choisir entre le passé et l'avenir.


Les Amants du Texas n'est pas pour autant raté. J'ai plutôt bien aimé le film dans son ensemble grâce à un duo électrisant formé de Rooney Mara (Effets Secondaires, Millenium) et Casey Affleck (Gone Baby Gone, L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford). En parlant de Casey Affleck, bien plus talentueux que son frère, je trouve que cet acteur trouve ici un rôle à sa mesure. S'employant à nous reproduire un accent et une allure de texan, il arrive à nous bluffer. J'aime beaucoup cet acteur que l'on ne voit pas très souvent au cinéma mais qui à chaque fois qu'il apparait, crève l'écran. Je me souviens encore de sa prestation folle dans The Killer Inside Me (malgré la médiocrité du film dans son ensemble, sa prestation était un sans faute). Bref, Les Amants du Texas joue donc avant tout sur la prestation de ses deux acteurs principaux. C'est beau. Esthétiquement parlant il n'y a rien à redire et très bien joué. Encore une fois c'est le script qui pèche et qui n'offre pas au spectateur ce qu'il était certainement venu chercher (à mon grand regret). Je reste donc sur ma faim.
David Lowery cherche surtout les effets de style. Bien que sa vision du Texas soit assez jolie (les décors sont tout de même très beaux), j'ai eu énormément de mal avec le fait que l'on saute à pied joint dans divers moments de la vie de ces deux personnages alors que le récit aurait pu raconter le tout sans pour autant faire des sauts dans le temps particulièrement ratés et inutiles. Alors certes, le spectateur n'est pas abruti et sait pertinemment ce qu'il s'est passé entre mais voilà, je trouve que c'est dommage. Par ailleurs j'ai été un peu déçu que l'on veuille trop en faire autour du film. Certes David Lowery fait du bon boulot mais ce n'est pas parce qu'un film est joli ou qu'il a un bon casting qu'il est réussi. Cela ne m'a donc pas empêché de m'ennuyer au milieu de celui-ci en ne comprenant pas réellement où l'on voulait en venir. C'est froid, poétique et sincère mais le script manque judicieusement de profondeur. Dommage que la vacuité partielle de celui-ci vienne gâcher le plaisir.
Note : 5.5/10. En bref, malgré une esthétique travaillée et un duo d'acteur parfaitement dirigé, on peut regretter que le script soit en partie raté.


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