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Le temps des Valois, par Claude Gauvard

Par Mpbernet

30 septembre 2013

couvvalois

C’est le troisième petit livre paru dans la collection « Une histoire personnelle de la France », et le second de l’historienne Claude Gauvard après « Le temps des Capétiens ». Celui-ci couvre la période allant de 1328 (avènement de Philippe VI qui succède au dernier capétien en ligne directe) – se souvenir des « Rois Maudits » de Maurice Druon – jusqu’à l’accession au trône de François Ier en 1515. Une période bien confuse de guerres incessantes, de peste noire, de profondes mutations et de héros devenus mythiques comme Bertrand Du Guesclin et Jeanne d’Arc.

Le regain de croissance qui suit une profonde récession (mauvaises récoltes, disettes, troubles militaires, effondrement du prix des céréales, dévaluation de la monnaie enrichissant ceux qui sont endettés) va durer jusqu’en 1348, avec la Peste qui arrive de Crimée par Gènes et  Marseille. Elle reviendra ensuite chaque décennie … La guerre, d’autre part, est le moyen qu’ont les seigneurs de compenser par des conquêtes leur baisse de revenus (rançons, pillages, soldes). On ne fait pas la guerre pour tuer, mais pour prendre des otages … La construction d’ouvrages défensifs mobilise hommes et capital. L’accroissement de la fiscalité fait face à la bureaucratisation de l’Etat et permet le financement des conflits. Nous sommes au temps de la Guerre de Cent ans ….

C’est aussi le temps des révoltes : revendications égalitaires, antinobiliaires et antifiscales, dotées de leaders qui sont d’honorables gens de métiers (Etienne Marcel en 1358). Les institutions administratives résistent mieux que les individus … Car si la population a sensiblement diminué, le nombre des officiers royaux reste stable et on se plaint déjà de sur-encadrement.

Entre 1364 et 1400, les Valois reconquièrent le territoire. Charles V opère une véritable transformation du royaume, jusqu’à la folie de Charles VI et la guerre civile provoquée par les Grands du royaume : c’est la lutte entre les Armagnacs et les Bourguignons. Les possessions de Louis d’Orléans gênent celles du Duc de Bourgogne (pour faire la jonction avec la Flandre). Jean sans Peur, fils de Philippe le Hardi, fait assassiner son cousin Louis d’Orléans en 1407. Il sera à son tour assassiné en 1419 sur ordre de Charles VII sur le pont de Montereau. La guerre civile s’achève en 1440 par le traité d’Arras.

Charles VII mâte la Praguerie, s’impose à l’Eglise par la Pragmatique Sanction, établit une armée permanente avec une cavalerie d’environ 12000 hommes. La bataille de Castillon en 1453 signe la perte définitive de la Guyenne pour l’Angleterre.

Louis XI, loin des images controversées, est un roi autoritaire mais habile, excellent gestionnaire et soldat courageux, à la fois rebelle et très pieux, sans charisme mais utilisant à fond les ressources du renseignement.

Comme on le constate, certaines constantes avec l’époque contemporaine émergent. L’important est la construction progressive de l’Etat qui est surtout le fait d’officiers royaux. Existe-t-il pour autant un sentiment national ? Dans cette société fortement hiérarchisée, chacun doit rester à sa place : cela tue dans l’œuf tout développement du sentiment national. En revanche, les rouages institutionnels du royaume se mettent en place.

Le temps des Valois, 1328 – 1515 par Claude Gauvard dans la collection Une histoire personnelle de la France aux Presses Universitaires de France, 228 p. 14€.


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