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« L’affaire Shalimar »: Publicitaire, ton métier est en danger!

Publié le 30 septembre 2013 par Darkplanneur @darkplanneur

Je savais la haine du métier de publicitaire tenace et bien ancré dans la société française, mais tant de mauvaise foi, de faux-culerie voire de conneries jamais ! Car c’est bien connu, nous publicitaires / communicants sommes la lie de la société contemporaine, nous corrompons les âmes vierges et pures des consommateurs … pire nous corrompons maintenant le noble art qu’est le cinéma. L’affaire Shalimar donc, film publicitaire qui selon deux articles, l’un des journalistes Gérard Lefort et Bruno Icher de Libération, et le second de David Honnorat créent le scandale : accusé Shalimar, levez-vous !

« L’affaire Shalimar »: Publicitaire, ton métier est en danger!

Mais au fait que lui reproche t’on à ce film ?

-   Sa longueur

-   Son sexisme (Cher David je cherche toujours)

-   Son prix

 Mais en vérité, et c’est là le plus détestable c’est son medium de diffusion qui pose véritablement problème. On ne touche pas au noble Art qu’est le cinéma français que diantre… Comment ce spot, pauvre création de l’empire du mal mercantile pubard peut-il se mélanger au meilleur du cinéma d’auteur, et ainsi souiller la grande famille du cinéma, surtout qu’il a coûté 4 millions!!!

«  Car dans l’érection spontanée d’un Taj Mahal en toc, c’est le cinéma qu’on assassine. En premier lieu, la publicité a engagé un budget de production de 4 millions d’euros, ce qui signifie que si vous la voyez en ce moment avant Miele, La Bataille de Solférino ou Alabama Monroe, le film pour lequel vous avez payé votre place aura coûté (beaucoup) moins cher » (david honorat)

Chers censeurs ne vous en déplaise, c’est le sens même de l’histoire ! Les marques ont plus de puissance, plus d’argent, et parfois plus d’histoires intéressantes à raconter : et  pourquoi les films publicitaires ne pourraient-ils pas de plus en plus s’apparenter à des courts-métrages ? Oui on a même inventé un terme pour cela, un barbarisme venu d’outre-Atlantique, juste à côté d’Hollywood, le Brand Content.

J’accuse la profession publicitaire de manque de corporatisme, de ne jamais faire bloc, de ne pas défendre l’acte de création publicitaire! Comment susciter le respect après ? Entre écrire un spot publicitaire et un long métrage le principe est le même : trouver un concept, une idée, ensuite c’est le développement de l’histoire qui diffère. Aux USA, cette polémique n’aurait jamais eu lieu, jamais ! Demandez donc à Guy Ritchie, Martin Scorsese, Spike Jonze, David Ficher, David Lynch, Ridley Scott, Spike Lee, Terry Gillian, Darren Aronofsky, Lars Von Trier, Roman Polanski, Sofia Coppola, Wong Kar Waï, Oliver Stone, Michel Gondry ou encore Steven Spielberg… ce qu’ils pensent de l’exercice du court métrage publicitaire.

 J’accuse le cinéma français de condescendance, ces deux articles transpirent la mauvaise foi, ils sont symptomatiques d’une approche dogmatique d’un autre temps, mais tellement française! « s’agissant d’une réclame pour un parfum de la marque Guerlain, ils préfèrent tant qu’à faire revoir Brise d’anus de chez Mon cul. » (Gérard Lefort). Comment s’étonner alors d’une manque d’innovation dans ce pays ? Comment s’étonner de la paupérisation des formats audiovisuels, cinématographiques, publicitaires dans ce pays… en France on  ne tente rien, on ne prend pas de risques, on devient les champions du conformisme formolé !

Mais une remise en question est aussi nécessaire pour Guerlain et son agence, car il n’y a pas de fumée sans feu, et il est toujours bon d’écouter (même avec un peu de distance) les critiques.

- La longueur : Oui beaucoup trop long ce Shalimar par Bruno Aveillan, 5 min 44 sec, là ou 3 min 30 sec auraient largement suffit.

- L’histoire : C’est sans doute le nœud du problème, cette légende de Shalimar est un conte raconté en publicité, sans doute que l’histoire aurait dû gagner en nervosité.

- Le style : Du Bruno Aveillan pur jus ! Images hyper léchées, larges plans séquences qui trainent en longueur. Ce qui est porté aux nues chez Cartier est ainsi critiqué chez Guerlain, un peu injuste, car il s’agit là de la patte de l’artiste Aveillan.

« L’affaire Shalimar »: Publicitaire, ton métier est en danger!

- Le medium : Il est clair que 5min 44sec auraient trouvé toute leur résonance stratégique dans une plateforme digitale dédiée, la version courte trouvant forcément plus de mansuétude aux yeux d’un public d’abord venu là pour « se taper son blockbuster ou son film d’auteur » en salles. En clair beaucoup de bruit pour rien, mais Shalimar a sans doute servi de bouc émissaire, pour une petite partie du public certes mais surtout à l’intelligentsia du cinéma français pour régler ses comptes avec l’insolence de ces courts métrages sponsorisés par les marques.

Mais il faut croire que la critique est beaucoup plus facile quand elle s’exerce chez les voisins, j’attends avec beaucoup d’impatience, le papier de messieurs Gérard Lefort et Bruno Icher, sur la nouvelle campagne de communication pour le supplément week-end, de Libération:

« L’affaire Shalimar »: Publicitaire, ton métier est en danger!

un vrai non évènement, qui signe la chute intellectuelle du quotidien de la rue Béranger…Après l’affaire Arnault, l’affaire Shalimar,, quel est la prochaine tentative de Buzz?

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