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Pushing Daisies - Bilan - Critique - Saison 1

Publié le 03 mai 2008 par Blabla-Series

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Les épisodes de la saison inaugurale de Pushing Daisies ont été malheureusement livrés au compte-goutte, la faute à une grève légitime mais ravageuse. La brève saison de Pushing Daisies demeure incontestablement une bonne saison.

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Un conte de fée moderne, des enquêtes policières ficelées anecdotiques
Pushing Daisies s’est présentée comme la série originale de la grille d’automne d’ABC. Bénéficiant d’un univers onirique soigné et artistique, Pushing Daisies est avant tout comme un joli conte de fée moderne, mettant en avant un jeune homme attachant et son don surréaliste fascinant. Ancrées dans un univers tout aussi chimérique, les aventures de Ned décrivent le quotidien d'un pâtissier hors du commun, chargé de retrouver les meurtriers d’innocentes victimes. Si le fond de la série semble plus rationnelle que son concept même, Pushing Daisies se donne pour mission d’enrubanner les enquêtes policières fort bien conçues et de créer un univers singulier ultra-coloré, presque illusoire.

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En cela, la saison inaugurale est une véritable réussite, le spectateur est happé dans un monde coloré quasi-magique, une sphère travaillée dans lequel rien n’est laissé au hasard. Ecriture soignée assurément maîtrisée, des décors majestueux inventifs, des personnages hauts en couleur et pittoresques, des intrigues innovantes et étincelantes, le Pushing Daisies de qualité est le simple résultat de cette combinaison ambitieuse et opérante. Ainsi, Pushing Daisies, c’est à la fois tendre sans être écoeurant, acidulé sans être mièvre, féerique sans être ô Disney, malicieux sans être assommant, décalé sans être à côté de la plaque, pur sans tomber dans le profondément niais.

De Dead Like Me à Wonderfalls …
Parce que dans quelques années, la référence premium de B. Fuller sera assurément l’OVNI Pushing Daisies, nous fans de la première heure avons pour obligation de garder en mémoire les cultes Dead Like Me et Wonderfalls, parce que l’originalité et le talent de Bryan Fuller résident avant tout dans ses premières œuvres, œuvres modestes mais indispensables à la naissance du blockbuster Pushing Daisies.
Dans Dead Like Me, petite sœur de Pushing Daisies, le thème de la mort, de la vie dans l’au-delà, de l’éternel étaient déjà au premier plan. Pushing Daisies n’est qu’un spin-off plus ou moins éloigné de cette brillante et cultissime série, et je pense que pour apprécier toute l’âme de Pushing Daisies, un détour chez Dead Like Me reste nécessaire et permet de retrouver toute la philosophie de la vie et de l’existence, chère à Fuller.


Si l’ode à la vie est le trait caractéristique de Dead Like Me, en revanche, pour apprécier la subtile plume de B. Fuller, c’est davantage vers Wonderfalls qu’il faut se tourner. Et à ce niveau, cette bien méconnue série n’a absolument rien à envier à sa grande sœur Pushing Daisies, tant l’écriture de Wonderfalls était lucide, cohérente, délicieuse et décalée. Du côté de la FOX , Wonderfalls demeure une série au succès raté, boudée par les américains faute de bon-goût, du côté des assidus-Fuller, Wonderfalls est une pépite télévisuelle de 13 épisodes quasi-parfaits, qui fait la part belle au mystique, à la famille et à la communication humaine. Et je n’exagérerai pas en affirmant que dans l’état actuel des choses, l’évolution de Pushing Daisies étant proche de la fin de Wonderfalls, celle-ci vaut davantage le coup d’œil que sa grande sœur bienveillante, parce qu’au-delà de l’artifice et de l’esthétisme affiché, il est important pour une série d’adopter un ton, un propos bien à elle. Et Wonderfalls, elle, pour cela, peut se vanter d’avoir trouvé sa place dans l’histoire cathodique.  

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 Le thème de l’amour impossible, le dramaturge Bryan Fuller

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Dans Pushing Daisies, outre l’artifice permanent appâtant férocement le téléspectateur, il y a une dominante tragique non-négligeable qui progressivement fait surface et dont la potentielle efficacité ne fait aucun doute.
Les deux héros fous amoureux sont condamnés à rester éloignés, à ne jamais s’effleurer, l’amour des jeunes personnages est alors simplement impossible. Bryan Fuller se distingue ici dans un rôle nouveau, celui d’auteur dramatique, se jouant du destin de ses protagonistes et proposant ainsi un propos innovant, jusque là mis de côté.

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Et si les premiers épisodes ont été jugés trop précoces pour illustrer ledit thème, il apparaît cependant, en fin de saison les prémices de cette tragédie annoncée. Le pari est alors de taille : concilier la dimension comique-légère de la série avec un aspect plus profond et bouleversant qu’est l’illustre amour impossible. Il faut alors simplement espérer que ce schéma soit davantage développé dans la seconde saison de Pushing Daisies, la série gagnerait alors en maturité et en relief.

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Inventif, onirique et naïf, un postulat de départ très appétissant

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Le pilot de Pushing Daisies avait déjà permis à la série de trouver son univers et sa marque de fabrique. Un univers léger, dépaysant, ultra-coloré, un esthétisme soigné permanent, des enquêtes mi-policières, mi-burlesques inspirées, tel est le principe de départ que proposa Bryan Fuller. Une série si travaillée, il était naturel de tomber sous le charme, il suffit d’assumer son côté artificiel et son penchant mièvre, présent en nous.


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Si la recette fonctionna à plein régime le temps de neuf épisodes et émerveilla le téléspectateur grâce à un ensemble détonnant, au final, on peut craindre une certaine lassitude à l’égard d’un univers stylisé toujours parfait, au bout du compte assez gelé et à l’égard d’un concept attractif mais potentiellement redondant. Et il ne faudrait surtout en venir à s’ennuyer devant Pushing Daisies, la série reposant avant tout sur son charme naturel et sa sphère créative, il serait bien dommageable que ceux-ci nous laissent de marbre et finissent par ressembler à un vulgaire relief carton pâte.


Serait-il alors envisageable pour B. Fuller de se détacher de l’influence  clairement énoncée de l’esthétisme de Tim Burton et l’esprit de Jean-Pierre Jeunet afin de redonner à sa série une touche davantage personnelle, à l’image d’un Wonderfalls unique en son genre ?Réponse en septembre à travers la seconde saison de Pushing Daisies.


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