J’apprends au détour d’un billet assez long et détaillé du blog Lumière & Libertés que l’aimable saltimbanque qui sert actuellement de président de la République en France aurait très légèrement favorisé la Corrèze lors de l’attribution de fonds d’aide exceptionnels aux départements en difficulté. Comme c’est commode.
Tout le monde s’en rappelle, même si pas mal — notamment ceux qui votèrent pour lui — veulent l’oublier : Hollande, avant de devenir Calife à la place du précédent, était le président du conseil général de Corrèze qu’il a certes reçue fort endettée mais a laissée en faillite après plusieurs années d’un règne placé sous le signe du détachement et la décontraction budgétaire totale.
C’est donc sans grande surprise qu’on a appris par la suite que le département, le plus pauvre de France, fut rapidement celui qui se classa dans les plus endettés. Oh, attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : non, Hollande n’est pas responsable à lui seul de cet état catastrophique des finances locales. Il aura été grandement aidé par les gabegies et l’incurie qui l’auront précédé. De ce point de vue, rien ne ressemble plus à un socialiste de gauche qu’un socialiste de droite lorsqu’il s’agit de claquer les thunes des autres.Mais il n’en reste pas moins que le département n’aura en rien trouvé le chemin d’un retour à l’équilibre budgétaire ou même à l’apaisement des dépenses aussi somptuaires que débiles lancées par un Conseil Général dont tout indique qu’il est dirigé depuis trop longtemps par de grosses brutes budgétaires dispendieuses (et je ne rappellerai l’affaire des iPads que pour le fun : en novembre 2010, François Hollande, alors président du bousin, avait débloqué 1,6 millions d’euros pour équiper 2500 élèves de sixième et 800 professeurs avec les tablettes d’Apple de première génération).
Bref, la Corrèze, partie de bien bas, aura continué à s’enfoncer sous Hollande. Et une fois ce dernier parvenu « aux plus hautes fonctions de la République » comme on dit de nos jours pour se moquer sous cape, il aura eu ce geste reconnaissant pour ces contribuables locaux qu’il aura endettés et qu’il entend donc renflouer avec l’argent du reste du pays (qui n’en a pas non plus, mais ce n’est pas grave, la Socialie vole joyeusement au-dessus de ces détails). En substance, on apprend donc que sur la dodue enveloppe de plus de 85 millions d’euros dévolue à éponger les bavouseries budgétaires départementales, la Corrèze a empoché à elle seule 12,3 millions d’euros soit 15% de l’enveloppe globale, dans la bonne humeur (on s’en doute), la décontraction (l’argent vient de chez vous, pas de ceux qui ont voté, hein) et surtout la discrétion la plus totale.
Entendons-nous bien : il n’y a là rien d’illégal. Tout est bien proprement bordé (et les petits paragraphes de Légifrance l’attesteront pour qui veut les lire). Mais on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi les départements qui ont le plus lourdement péché en se vautrant dans le déficit sont ainsi « récompensés » par la manne nationale. On peut se demander pourquoi il n’est pas imposé, alors que la crise frappe de plein fouet, que soit procédé à des coupes claires et franches des services de l’état local que les citoyens n’ont pas les moyens de faire perdurer… On peut se demander aussi pourquoi l’un des départements les plus endettés est aussi l’un des départements les moins peuplé de France ; cela va vigoureusement à l’encontre de l’air de flûtiau habituel qui veut que l’Etat investit régulièrement pour notre avenir : manifestement, s’il investit de la sorte, il le fait là où il n’y a personne.
Et surtout, on ne peut s’empêcher de demander pourquoi tous ceux qui se sont succédé aux postes à responsabilité à la tête de ce département ne sont pas maintenant directement poursuivis pour avoir aggravé ou entériné la situation de déficits qu’ils trouvaient en arrivant, pourquoi ils ne sont pas directement mis à contribution pour rembourser les trous qu’ils ont laissés…