Milan a deux visages : bon résultat, prestation honteuse

L’AC Milan a obtenu un bon résultat à l’Amsterdam ArenA contre l’Ajax (1-1). Par contre, la manière n’y était pas. En première mi-temps, le « spectacle » offert par les Rossoneri a été affligeant : un Milan totalement passif, qui a littéralement refusé de jouer. Tous derrière à attendre l’adversaire, laissant jouer librement les adversaires. L’équipe d’Allegri s’est transformée en seconde période mais a quand même encaisse son habituel but de la tête (Denswil) avant d’égaliser, là aussi habituellement, à la 93° minute sur penalty (Balotelli).

Lors de la présentation d’Ajax – Milan, on avait assez insisté sur l’importance de se déplacement. S’imposer à l’Amsterdam ArenA donnait de grandes chances à Milan de se qualifier en huitièmes de finale. Ainsi, on s’attendait à un bon Milan qui fait valoir sa supériorité face à l’Ajax. En tout cas, on s’attendait à tout sauf à la prestation offerte en première mi-temps. Les Rossoneri ont donné lieu à un spectacle indigne et irrespectueux envers l’histoire glorieuse de l’AC Milan, ce club qui imposait son jeu et inculquait la peur à tous ses adversaires.

Face à l’Ajax, Milan a joué comme une petite équipe qui a peur et qui est largement inférieure à son adversaire : tous derrière à défendre à 11 et jeter les ballons n’importe où lorsqu’il est récupéré. Si évidemment une attitude prudente était compréhensible, cette passivité, ce refus de jouer au football est une insulte, un manque de respect envers les tifosi et la Champions League pourtant tant désirée. De plus, la seconde mi-temps a ensuite prouvé que l’adversaire était abordable et que Milan aurait pu remporter ce match en jouant avec la volonté d’imposer son jeu et de gagner. Ce que devrait faire une équipe qui s’appelle Milan et qui est le club le plus titré du monde. Prudent ne signifie pas refus de jouer. Il y a une énorme différence entre une attitude prudente mais positive et du « non football ». Hier, et c’est une des rares fois de l’histoire de ces 25 dernières années, on a eu droit à la seconde attitude. Pourquoi?

Si Allegri a lui-même avoué avoir demandé une attitude prudente pour éviter d’encaisser en première mi-temps lorsque l’adversaire allait être tout feu tout flamme (bien que si l’adversaire est le seul à jouer et passe 90% de son temps dans notre camp, c’est pas non plus très prudent), certains Rossoneri ont tout de même laissé comprendre que si dans le fond il y avait la volonté d’être solide, au niveau de la forme, c’était pas vraiment ce qui était prévu (Mexès : « Allegri nous a demandé certains mouvements défensifs mais on ne savait pas comment les agresser » et Poli : « En première mi-temps, on a eu du mal à trouver les mesures« ). On ne peut pas croire que ce qu’on a vu était volontaire car aucun entraineur au monde peut envoyer son équipe pour refuser autant de jouer. D’autant plus à Milan et face à un adversaire modeste. Cependant, volontaire ou pas, c’est à l’entraineur de rendre des comptes.

En seconde période, Milan a commencé à jouer plus agressif, a haussé le rythme et l’Ajax a immédiatement été mis en difficulté. Cela a prouvé qu’en jouant les 90 minutes, Milan pouvait tranquillement s’imposer. Mais comme le football est bizarre, les Rossoneri ont encaissé un but alors qu’ils dominaient (encore un problème de marquage et un but de la tête) avant d’égaliser quelques minutes plus tard sur un penalty probablement inexistant. Le résultat de 1-1 sur la pelouse de l’Ajax est positif (et logique) pour Milan mais il est difficile d’en être satisfait vu la manière. Non seulement Milan avait toutes les cartes en main pour obtenir les trois points mais a en plus risqué de perdre. Alors oui, le résultat est bon, mais l’AC Milan ne peut pas jouer de cette manière et la prestation reste en travers de la gorge. Au terme de cette seconde journée de Champions League, la situation comptable en Europe est bonne mais l’image de Milan a encore pris un coup.