Il était une fois une place du marché, où ce dernier se tenait tous les samedis matin mais qui le reste de la semaine était ouverte au passage, aux rencontres, aux discussions et aux échanges. Ou encore à la paresse sur les bancs, aux personnes âgées qui promenaient leur chien, aux grandes courses d'enfants à vélo ou balle au pied. Quand on venait de l'avenue de la République, on pouvait la traverser pour rejoindre la rue du Maréchal Foch, à l'abri des voitures et de leur pollution.
Puis elle fut fermée pour la semaine, n'ouvrant plus que le samedi matin. Regrets ! Mais il restait, côté avenue du maréchal Foch, ces grilles supportées par de petits murets de briques. Un charme un peu désuet mais attendrissant. mais la semaine dernière, ils sont arrivés avec leurs outils. Ils ont enlevé les grilles, rasé les murets de briques. Et à la place, ils ont installé de fades et insipides grilles blanches, qui assurent une ligne continue avec les barrières coulissantes, blanches également, mais abîmées, rouillées, défoncées par endroits. Le résultat est d'une froideur clinique impersonnelle et repoussante.
Que craignait-on ? Des rassemblements de jeunes que la force publique n'aurait su contenir ? Des rassemblements de vieux indéracinables ? Ou tout autre cataclysme qui imposait d'imposer cet effet repoussoir ?
2 conclusions s'imposent à la vue de ce spectacle :
1) Nos socialistes locaux ont des goûts déplorables en matière d'esthétique
2) Quelle que soit la catastrophe crainte, la gauche locale a renoncé à ses valeurs ou constaté ses faillites, chacun choisira. Et on a opté pour l'idéologie sécuritaire du grand enfermement, reflet de la politique gouvernementale assumée dans ce style au niveau de la sécurité.
Comme les élections municipales approchent, et que l'on ne peut plus qu'acter cette nouvelle dégradation de notre environnement urbain, je propose que les candidats à la mairie pour 2014 incluent dans leur programme de rebaptiser la place du marché, place Manuel Valls.