Le 24 septembre dernier, le Conseil du
patronat du Québec a publié son Bulletin
de la prospérité du Québec. M. Yves-Thomas Dorval, président
du CPQ qualifie les résultats de préoccupant. C'est un euphémisme.
La situation est catastrophique.
Comment pourrait-on qualifier autrement
les statistiques suivantes :
Mais quelles sont les causes profondes
de cette catastrophe?
Elles sont évidemment multiples :
la trop grande part de l'État dans l'économie, un endettement
monstre, l'immobilisme engendré par les groupes d'intérêt, une
fiscalité qui puni l'effort et le succès, des lois du travail d'un
autre âge, une réglementation nuisibles à l'entrepreneuriat,
l'interventionnisme de l'État à des fins partisanes, etc.
Ce qui est convenu d'appeler le modèle
québécois a été construit au fils des ans sur la croyance que
l'intervention de l'État est essentielle au développement
économique du Québec. Ce qui était vrai et nécessaire dans les
années soixante est devenu un boulet qui maintient le Québec dans
le peloton de queue des économies nord-américaines. Selon l’étude
de l'Institut Fraser, intitulée Economic
Freedom of North America 2012, la liberté économique au Québec
ne dépasse que la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard,
parmi les provinces canadiennes. Si l’on tient également compte
des États américains, le Québec se classe au 50e rang parmi 60
provinces et États.
Le
message du grand patron du Conseil du patronat, Yves-Thomas
Dorval, aux politiciens :
«Dès lors, à notre avis, les
attaques contre des projets d’investissements d’entreprises,
l’adoption de moratoires ou la tenue de débats non prioritaires
devraient être évitées au profit d’actions constructives, que ce
soit en matière de main-d’œuvre, de fiscalité, de réglementation
ou d’environnement d’affaires.»
«Il ne peut y avoir de prospérité
sans des entreprises qui réussissent et qui investissent, et il ne
peut y avoir des entreprises qui réussissent de façon durable sans
condition favorable.»
Malheureusement, les politiciens ont
des priorités électoralistes autrement plus urgentes à relever :
promouvoir le projet de la charte des valeurs québécoises, suivre
les débats de la commission Ménard, réagir aux révélations de la
commission Charbonneau, paqueter le conseil du statut de la
femme, préparer les élections, distribuer des subventions pour
amadouer les groupes d'intérêt , etc. À ce rythme le Québec
risque de demeurer dans le peloton de queue des économies
nord-américaines très longtemps.