Cette semaine, on part à la recherche des one-hit wonders,
on essaie de sortir Maurice Jones-Drew de Jacksonville et on vous présente un
québécois dans la NFL.
Votre photo est sur les peintes de lait!
C’est la demande de notre lecteur Eric G concernant Chris
Johnson dans les 4 questions qui m’a fourni l’inspiration du premier sujet de cette semaine. En effet, si
CJ2K n’est plus la menace qu’il a déjà été, il demeure au moins une force avec
laquelle il faut compter. Ce n’est pas le cas de tous. En fait, la NFL est
remplie de gars qui ont eu leur 15 minutes de gloire et dont le potentiel a
fait saliver les fans avant de s’effacer. Vous n’avez qu’à consulter les listes
de repêchages de pools pour vous en convaincre. Le jeune qu’il faut absolument repêcher
parce qu’il va brûler la ligue cette année se retrouve bien souvent sur les
waivers à la semaine 8! Voici 4 étoiles filantes qui nous ont émerveillés l’instant
d’une saison avant de se faire beaucoup plus discrets…
Jermichael Finley,
TE, Packers : Après des flashs prometteurs en 2009, Finley trônait au
sommet de la liste des jeunes TE en devenir. Misant sur les mêmes atouts
physiques qui font les succès des Graham, et Grontkowski entre autres et sur un
QB de premier plan, il devait être une force intraitable. Cependant, une
blessure dès la 5e semaine a mis un terme à sa saison 2010 et le TE
n’a jamais été le même par la suite. Il peine à créer de la séparation et
échappe de nombreux ballons. Les jeunes WR Cobb, Jones et Nelson sont passés devant lui sur la liste des cibles
d’Aaron Rodgers. A 26 ans, Finley est encore jeune et il a déjà capté 2 passes
de TD cette saison, donc il peut toujours revenir à l’avant-scène, mais il
vient désormais très loin dans la liste des TE dominants.
Nnamdi Asomugha, CB, 49ers : Parler d’un one-hit
wonder dans son cas est sans doute exagéré, mais c’est incroyable à quel point
son séjour à Philadelphie a diminué sa valeur. En 2011, il s’est amené dans la
ville de l’amour fraternel avec la réputation du meilleur CB de la NFL et fort
d’une entente de 60 millions de dollars. Deux années très ordinaires plus tard,
Asomugha fut coupé par les Eagles et a signé à San Francisco pour le 1/10 du
salaire annuel de son précédent contrat. Asomugha est le Nickel CB des Niners
et a manqué la dernière rencontre sur blessure.
Son statut pour aujourd’hui est incertain, mais même s’il est
disponible, il est loin d’être assuré qu’il n’occupera pas un rôle de
réserviste. Les partisans d’Oakland ont connu un gars que le reste de la NFL n’a
jamais rencontré!!
Peyton Hillis, RB, au chômage : Lorsqu’on dit que
les porteurs de ballon sont interchangeables, Hillis en est la preuve. En 2010,
le gars a viré la ville de Cleveland à l’envers, inscrivant 11 TD et 1177 verges
au sol, la plupart sur des courses en puissance. Véritable saveur du mois, Hillis fut même élu au vote populaire pour apparaître
sur la couverture de Madden NFL 12. Certains attribueront à la célèbre
malédiction sa déchéance, mais son attitude y est pour beaucoup. Hillis a d’abord
voulu renégocier son contrat, avant d’indisposer coéquipiers et entraîneurs en
raison de « blessures » douteuses. Ses exploits ne datent que de 3
ans, mais, après des séjours infructueux à Kansas City et Tampa Bay, Hillis est
aujourd’hui sur son divan. Peut être qu’il se remémore ses exploits en jouant à
Madden!
Jason Pierre-Paul, DE, Giants : Ok, ok, il est
beaucoup trop tôt pour démissionner sur JPP.
Cependant, en 2011, c’est une véritable bête qui a pris d’assaut la NFL. Explosif, rapide, puissant et très grand,
Pierre-Paul réduisant à néant les défensives adverses. Le monstre a amassé 16,5
sacks et sa domination s’est poursuivie jusqu’à ce qu’il soulève le trophée
Vince Lombardi. Le DE étant jeune et pas encore tout à fait poli, on n’osait
imaginer le joueur qu’il allait devenir. Le résultat n’est pas très probant. Pierre-Paul
se rappelle parfois à notre mémoire de spectaculaire façon, entre autres contre les Cowboys, mais il est un pass-rusher très inconstant. Bien sûr, il a traîné son lot de
blessures depuis sa conquête du Lombardi, mais après une campagne très
décevante de 6.5 sacks en 2012, il n’en a qu’un seul cet automne. Si les Giants
espèrent avoir une chance de rebondir de cet horrible début de saison, JPP doit
revenir le joueur dominant qu’il était en 2011.
Et vous, quelles photos souhaitez-vous mettre sur les
peintes de lait?
Fromage à saveur de grenouille
Lors de cette chronique la semaine passée, j’ai identifié
Louis-Philippe Ladouceur comme seul Québécois évoluant dans la NFL. Mea Culpa,
car une autre grenouille fait sa marque dans le circuit Goodell cette année et
son histoire vaut la peine d’être racontée.
Andy Mulumba est né et a grandi dans la République
Démocratique du Congo. De nos jours, ce pays est l’un des plus pauvres d’Afrique.
Dans les années 90 (la jeunesse de Mulumba), nous connaissions ce pays sous l’appellation
du Zaïre et, à la pauvreté et la maladie, s’ajoutait une violente guerre civile
réunissant à bien des égards les mêmes macabres ingrédients ayant mené au génocide
du Rwanda, le pays voisin. Vous pouvez donc imaginer ce que le jeune Mulumba a
vécu durant les 12 premières années de sa vie, jusqu’à ce que sa famille
immigre à Montréal en 2002.
Ce n’est qu’à l’âge de 15 ans, 3 ans après son arrivée au
Québec donc, que Mulumba commença à jouer au football dans une école secondaire
de Montréal. Aidé par sa grande taille et ses habiletés athlétiques, il excella
à plusieurs positions, mais c’est finalement comme secondeur qu’il fit sa niche.
Mulumba fréquenta ensuite le CEGEP du Vieux Montréal, qui, outre son reconnu
cheminement en grèves étudiantes 101, compte sur un excellent programme de
football. A sa deuxième et dernière saison, il fut nommé joueur défensif de l’année et a bénéficié d’un coup de chance qui lui a permis de suivre son entraîneur,
promu à l’université Eastern Michigan. Celui qui ne parlait presque pas anglais
à son arrivée là-bas est ressorti de l’école avec une moyenne fort respectable
de B+. Sa progression sur le terrain de football fut constante aussi, lui qui
fut nommé MVP défensif de sa formation l’automne dernier
Il ne fut pas repêché en avril 2013, mais les Packers l’ont
invité à leur camp d’entraînement. Mulumba y a excellé, se faisant remarquer
par l’entraîneur Mike McCarthy dès les OTA de mai. Après une bonne tenue dans
les matchs préparatoires, il fut sélectionné dans l’alignement des 53 joueurs. A
sa position de secondeur extérieur, il vient en relève principalement à Nick
Perry, mais aussi à Clay Matthews. Évidemment, il évolue aussi sur les unités
spéciales. Il a revêtu l’uniforme pour chacun des 3 rendez-vous du Pack jusqu’ici,
amassant 3 plaqués.
Force tranquille, le jeune homme est discret, humble et
manifestement intelligent. Son parcours de vie est exceptionnel et il a
rapidement gagné le respect de ses coéquipiers, tant sur le terrain qu’à l’extérieur.
A l’instar de ses parents retournés en Afrique sous l’égide de l’ONU, Mulumba n’oublie
pas son continent d’origine. En attendant, il fait honneur à sa terre d’adoption
sur la Frozen Tundra du Lambeau Field!
Note pour les intéressés, ce très bon article du Toronto Sun
fut ma principale source pour ce portrait.
Libérez MJD!
Bien sûr, les Jaguars ont fermement nié cette semaine être
en mode vente de feu, et ont spécifiquement identifié Maurice Jones-Drew comme actif
qu’ils conserveront au moins jusqu’à la fin de leur pathétique saison. Voilà
qui est dommage, car le dynamique porteur de ballon mériterait bien de quitter
le purgatoire footballistique qu’est Jacksonville pour des cieux plus cléments.
Pour notre plaisir, et même si ça n’arrivera probablement pas, amusons-nous à
voir où MJD pourrait aboutir si David Caldwell décide de l’échanger. Bien sûr, nous
limiterons l’analyse aux clubs qui ont une chance de faire les séries.
Patriots :
Théoriquement, ils ne manquent pas d’armes dans le champ-arrière, mais elles
tardent tous à s’imposer. En plus, les blessures à Stevan Ridley et Shane
Vereen font mal. Un RB capable de capter des passes dans le flanc pourrait
constituer le remède parfait aux difficultés d’adaptation entre Tom Brady et
ses jeunes receveurs
Dolphins :
Le club performe bien, mais Lamar Miller est une solution bien fragile comme RB
# 1. La venue d’un RB du calibre de Jones-Drew forcerait la défensive à
respecter davantage le jeu au sol et accorderait une demi-seconde de plus qui
serait très bénéfique à Ryan Tannehill.
Cowboys :
Dallas ne fait rien qui vaille au sol, mais il faut se demander si Jones-Drew
est vraiment supérieur à DeMarco Murray ou si les problèmes des Boys dans le
jeu de course ne sont pas plutôt le reflet de leur déficiente ligne offensive
Falcons :
Ils préféreront probablement attendre le retour de Steven Jackson avec Jacquizz
Rodgers comme complément, même si à mon avis, l’explosion de Jones-Drew
pourrait les aider.
Saints : Ils
ont plusieurs porteurs, mais aucun n’est efficace dans le jeu de course. Darren
Sproles n’a pas son pareil pour sortir du champ-arrière et s’offrir en cible à
Drew Brees, mais lorsqu’il fallait écouler les minutes au 4e quart,
Sean Payton n’avait pas d’armes à sa disposition.
Rams : C’est
peut être pousser le concept d’équipes impliqués dans la lutte aux séries un
peu loin, mais leur jeu au sol est anémique et Sam Bradford aime bien lancer
dans les zones courtes. Le « fit » semble bon.
Évidemment, je répète que tout ce scénario est hypothétique,
tout comme le fait que MJD connaîtrait du succès ailleurs. Après tout, ses
statistiques actuelles sont atroces et il ne semble pas avoir récupéré de sa
blessure. Peut être est-il simplement fini? Néanmoins, j’espère que l’état
major des Jaguars changera d’idée d’ici la date limite des transactions du 29
octobre, car j’aimerais bien voir celui qui est un des joueurs les plus
excitants du football enfin placé dans un environnement gagnant.
Comme d’habitude, revenez nous voir plus tard aujourd’hui
afin de lire nos résumés de l’action de cette 5e semaine d’activités.