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La chanson de l’éléphant

Publié le 06 octobre 2013 par Ohmyhomme @ohmyhomme

Nous sommes la veille de Noël et le docteur Greenberg, directeur d’une petite institution psychiatrique, est de plus en plus préoccupé par la disparition soudaine qu’aussi inexpliquée de l’un de ces collègues, le docteur Lawrence.

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Mickaël, son jeune patient de 23 ans, est le dernier à s’être entrevu avec le thérapeute et semble détenir des informations primordiales. La confrontation entre les deux hommes est inévitable. Mais Mickaël s’est trouvé un alibi. Chaque fois que se jeune fou se trouve en difficulté, il désamorce la situation en brandissant un éléphant en peluche ou en balançant sa science sur cet animal fétiche.

On commence donc à voir la pièce avec un avantage à la main. Et donc son partenaire aussi, le psychiatre qui va l’interroger à propos de la disparition du thérapeute. Et malgré les avertissements, malgré la conscience d’être mené en bateau, on voit le psy se laisser embarquer dans les stratégies du jeune homme avant d’être soi-même perdu et dépossédé de cette faculté de recul.

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Manipulateur, le gamin, qui voue une passion sans bornes aux éléphants, déstabilise son interlocuteur. Très vite un savant jeu de chat et de la souris se met en place… Derrière les allégations inquiétantes de Mickaël, on sent un besoin viscéral de se confier…

Quel(s) secret(s) cache t-il vraiment?

Sur scène, Jean Baptiste Maunier est bluffant, l’ex chanteur du film « Les choristes » joue de sa gueule d’ange pour tromper son monde. On sait qu’il incarne un jeune fou mais on ignore de quoi il souffre et s’il est dangereux, ou à quel point il manipule. Sans doute que pour son premier rôle au théâtre, après des études au mythique Actor Studio de Lee Strasberg, il a bénéficié d’un terrain favorable pour donner toute la mesure de son talent.

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La pièce du Cannadien Nicolas Billon ne manque pas d’atrait. D’abord elle séduit par la solidité de sa dramaturgie. L’auteur à ficelé avec soin son intrigue. Billon se plaît à en opacifier dans un premier temps le mystère, allant jusqu’à perdre son spectateur, pour mieux l’amener ensuite à la révélation par dévoilements successifs. Le procédé est classique mais parfaitement mené et le public du coup, tenu en haleine de bout en bout.

Second atout, le texte, qui porte pourtant paradoxalement en lui les défauts de ses qualités. Il semble un peu trop écrit, ce qui nous fait parfois regretter un peu le manque de spontanéité. La faute peut être à la traduction française de son auteur…

La pièce est un thriller psychologique qui vous embargue malgré vous, vous énerge et vous laisse KO à la fin. Et garder en tête que bien plus qu’une pièce sur la folie, cette « chanson de l’éléphant » est avant tout un triste chant sur la violence du manque d’amour.

Bruno Dupuis signe une mise en scène sobre et triste, il s’appuie sur une distribution de haute volée qui tient le public en haleine jusqu’au dénoiement.

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Un spectacle de qualité au théâtre Le petit Montparnasse, 31 rue de la Gaïté, 75014 Paris. (Métro : Edouard Guinet ; Ligne 6). Avec Jean Baptiste Maunier, Pierre Cassignard & Christine Bonnard. Cette pièce de théâtre est jouée du mardi au samedi à 21h00 et le dimanche à 15h00.

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