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Le MIDAC : entre propagande et réalité, selon Ajir France

Publié le 06 octobre 2013 par Harki45

Le MIDAC : entre propagande et réalité, selon Ajir France !

A l'occasion du  51ème anniversaire de la cérémonie en Hommage aux Harkis, nous publions ci-dessous un article de l’association « Ajir France». Aujourd’hui, l’association Ajir France souhaite faire quelques commentaires sur le contenu de la journée nationale en Hommage aux Harkis et détailler le discours de M. Kader Arif.

Le MIDAC : entre propagande et réalité !

A la veille des cérémonies du souvenir de la journée nationale d’hommage aux Harkis du 25 septembre 2013, le Ministre Délégué aux anciens combattants a jugé utile de faire la promotion de son action depuis sa nomination par le biais d’un long courrier (à lire ci-dessous) auquel était joint le dernier numéro de la revue "Les Chemins de la mémoire" !

Dans une longue lettre (N° 735 MIDAC/CAB/MIN) de deux pages et demi le Ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et accessoirement de la question des rapatriés, détaille son action depuis sa nomination en mai 2012.

Notons au passage que ce courrier passe sous silence l’engagement du candidat François Hollande, devenu président de la république, de reconnaître officiellement « les responsabilités des gouvernants de 1962 ... dans le désarmement, l’abandon et le massacre » des harkis ainsi que « dans les conditions d’accueil des rescapés... ».

Depuis plus d’un an donc, le Ministre nous dit que son action comportait "trois priorités :

   -  un effort renouvelé en faveur de l’histoire et de la mémoire des Harkis et des rapatriés,

   -  la mise en place d’instruments de solidarité favorisant la réussite des Harkis et de leurs enfants,

   -  et la consolidation d’un dialogue plus efficace et plus transparent avec les pouvoirs publics (sic !)".

Dans les faits la réalité est très loin de la "propagande ministérielle". Comment, en effet, affirmer le souci "... d’un dialogue plus efficace et plus transparent..." alors qu’aussi bien le ministre que son cabinet répondent aux abonnées absents lorsque des responsables demandent des audiences ou tout simplement des réunions de travail sur la problématique qui les occupent... Les associations se contenteraient volontiers d’un dialogue, sans superlatif, efficace et transparent pourvu que le ministère en ai la volonté !

Par ailleurs, comment évoquer un tel dialogue lorsque le cabinet du ministre laisse entendre qu’il est quasiment impossible de travailler sérieusement avec les associations de Harkis tellement leur division et leur mésentente sont patentes... comme si la désunion et la discorde étaient l’apanage des seules associations de Harkis !

Rappelons simplement au cabinet du ministre que malgré leur division, autrement plus importante que la nôtre, les écologistes sont partie intégrante du gouvernement !!!

"La mise en place d’instruments de solidarité..." en faveur des Harkis et de leurs enfants semble relever plus du voeu pieu que d’une réelle volonté d’agir. Depuis plus d’un an tous les guichets auxquels s’adressaient cette population sont en situation de "mort clinique".

De plus, "les instruments de solidarité" n’avaient-ils pas déjà été mis en place par les gouvernements précédents ?

A moins que les conventions avec Pôle emploi, les emplois réservés, l’aide à la formation, etc .... ne relèvent pas de ce type d’instruments !

La seule nouveauté dans l’annonce gouvernementale consiste dans la fin des administrations spécifiques au profit de l’ONAC (office national des anciens combattants) et du SCR (service central des rapatriés).

Quant à la pertinence et à l’efficacité de cette nouvelle "réorganisation" nous le verrons à l’usage.

Enfin, "l’effort renouvelé en faveur de l’histoire et de la mémoire ..." aurait pu judicieusement débuté par la reconnaissance des "responsabilités ... dans le désarmement, l’abandon et le massacre" des Harkis en Algérie ainsi que "...dans les conditions des rescapés en France" attendue par l’ensemble des Harkis et de leurs familles.

A ce propos la concrétisation de l’engagement du candidat François Hollande tarde à se réaliser !

Comment croire également à "un effort renouvelé en faveur de l’histoire et de la mémoire..." lorsque, après la cérémonie du 25 septembre, le ministre inaugure une exposition sur les Harkis qui passe sous silence le massacre en Algérie ainsi que l’exode qui a suivi... Ce n’est pas en ignorant des pans entiers et importants de leur histoire que la mémoire des Harkis connaitra une "effort renouvelé" !

Comme ce n’est pas en mettant à l’honneur, dans la revue "Les chemins de la mémoire" dont le n° 238 est consacré aux Harkis, des historiens dont les écrits n’évoquaient qu’accessoirement les Harkis et leurs familles que le ministère fera "un effort renouvelé en faveur" de leur histoire.

D’ailleurs n’est-ce pas ces mêmes historiens qui ont boudé le conseil scientifique de la fondation pour l’histoire de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie ? Ces mêmes historiens pour qui les Harkis sont au mieux des "mercenaires" et au pire des "traites" qui se sont opposés à la révolution algérienne et au FLN objets de toute leur attention !

En conclusion, les gesticulations gouvernementales ne sont là que pour faire illusion comme pour les promesses et les engagements, même écrits, n’engagent que celles et ceux qui ont la naïveté d’y croire...


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