Samedi 14 septembre, nous nous sommes arrêtés à ROMAIN pour nous recueillir devant l'ossuaire militaire qui se trouve dans le cimetière civil du village. Inauguré le 31 août 1923, ce monument a été érigé en hommage aux morts du 22 août 1914 (plus de 150 victimes). Deux des habitants de ROMAIN furent également tués pendant la bataille. Après ces combats sanglants, le village fut incendié par les Allemands.
Dans mon livre ARTHUR ET MADELEINE, mon grand-père raconte :
"Le 22 août : à 2 h debout. Les balles tombent toujours... Dans les avoines, on n'observe rien. Au loin quelques coups de fusil. Le petit jour vient. Le 46ème aux avant-postes donne le refrain. Les bois se dessinent toujours parmi les champs d'avoine. Enfin l'ordre de partir en Belgique. On part à travers les champs de trèfle et d'avoine... On est arrivés à ROMAIN. On marche en colonne de Compagnies à travers les champs. On arrête à 100 mètres du pays. Halte. On se repose. On attend. Tout à coup, les balles pleuvent. On se couche sur le chemin. J'en profite pour me glisser derrière un tas de cailloux. Plusieurs balles tapent derrière moi sur le chemin et passent en sifflant dans les orties dont est bordé le chemin. Je bondis jusqu'à la 1ère maison et je me mets à l'abri avec tous ceux qui y sont déjà. Les chefs ne savent plus, perdent la tête. Pour comble on n'a pas d'éclaireurs. Certains disent que c'est le 2ème bataillon qui tire sur nous, d'autres le 46ème. On joue les refrains des 2 régiments. Nouvelle grêle de balles. Les gens se cachent dans les avoines. La fusillade n'arrête pas. On se rue dans les maisons et quand tout le monde est rentré, là horreur ! Terrible méprise ! Le 46ème tirait sur nous. Cela nous a coûté 2 morts et 5 blessés restés sur le terrain. On rassemble. Tout le monde est consterné. BARRIER et ACCAULT sont là pour toujours enveloppés dans la mort...
D'autres balles sifflent et ce sont les boches... On occupe les 1ères maisons et les murs de jardins et du cimetière, et on fait face à l'ennemi. Plusieurs montent dans les greniers. Je les suis, mais au moment de tirer par la lucarne, une balle passe projetant le plâtre du mur sur la figure, je sens qu'il ne faut pas insister. Je redescends, je me mets au mur avec d'autres et, de là, on tire sur les boches qui paraissent à la crête. Mais aussitôt ils sont nettoyés. Tous tombent. C'est un enfer. Les balles sifflent de partout. Un instant, ils sont descendus à mi-côte tout près d'un noyer et d'une meule de paille et on les oblige à remonter la côte sous notre feu. Ils ne peuvent avancer....."
Samedi 14 septembre, nous nous sommes arrêtés à ROMAIN pour nous recueillir devant l'ossuaire militaire qui se trouve dans le cimetière civil du village. Inauguré le 31 août 1923, ce monument a été érigé en hommage aux morts du 22 août 1914 (plus de 150 victimes). Deux des habitants de ROMAIN furent également tués pendant la bataille. Après ces combats sanglants, le village fut incendié par les Allemands.
Dans mon livre ARTHUR ET MADELEINE, mon grand-père raconte :
"Le 22 août : à 2 h debout. Les balles tombent toujours... Dans les avoines, on n'observe rien. Au loin quelques coups de fusil. Le petit jour vient. Le 46ème aux avant-postes donne le refrain. Les bois se dessinent toujours parmi les champs d'avoine. Enfin l'ordre de partir en Belgique. On part à travers les champs de trèfle et d'avoine... On est arrivés à ROMAIN. On marche en colonne de Compagnies à travers les champs. On arrête à 100 mètres du pays. Halte. On se repose. On attend. Tout à coup, les balles pleuvent. On se couche sur le chemin. J'en profite pour me glisser derrière un tas de cailloux. Plusieurs balles tapent derrière moi sur le chemin et passent en sifflant dans les orties dont est bordé le chemin. Je bondis jusqu'à la 1ère maison et je me mets à l'abri avec tous ceux qui y sont déjà. Les chefs ne savent plus, perdent la tête. Pour comble on n'a pas d'éclaireurs. Certains disent que c'est le 2ème bataillon qui tire sur nous, d'autres le 46ème. On joue les refrains des 2 régiments. Nouvelle grêle de balles. Les gens se cachent dans les avoines. La fusillade n'arrête pas. On se rue dans les maisons et quand tout le monde est rentré, là horreur ! Terrible méprise ! Le 46ème tirait sur nous. Cela nous a coûté 2 morts et 5 blessés restés sur le terrain. On rassemble. Tout le monde est consterné. BARRIER et ACCAULT sont là pour toujours enveloppés dans la mort...
D'autres balles sifflent et ce sont les boches... On occupe les 1ères maisons et les murs de jardins et du cimetière, et on fait face à l'ennemi. Plusieurs montent dans les greniers. Je les suis, mais au moment de tirer par la lucarne, une balle passe projetant le plâtre du mur sur la figure, je sens qu'il ne faut pas insister. Je redescends, je me mets au mur avec d'autres et, de là, on tire sur les boches qui paraissent à la crête. Mais aussitôt ils sont nettoyés. Tous tombent. C'est un enfer. Les balles sifflent de partout. Un instant, ils sont descendus à mi-côte tout près d'un noyer et d'une meule de paille et on les oblige à remonter la côte sous notre feu. Ils ne peuvent avancer....."