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« Quand même l’ivg ca n’est pas un acte dont il faut être fier »

Publié le 08 octobre 2013 par Juval @valerieCG

(mon titre est extrait d'un twit que j'ai lu sur le sujet)

Nous ne sommes pas à l'aise avec l'IVG au fond. Tout se passe comme si on avait tous l'idée que c'est nécessaire mais que cela reste un mal ; un mal nécessaire.
Tout se passe comme si on en était réduit à autoriser l'IVG mais qu'on n'était pas bien sûr qu'on est pas en train de tuer des bébés. Je passe sur le fait d'appeler les anti IVG des pro vie comme su nous étions des anti-vie. "Bonjour je me présente Valérie, anti vie, qui adore égorger des foetus au clair de lune".

Il y a deux jours quelqu'un a fait le choix de raconter sur twitter son IVG sur un mode trash, férocement drôle comme c'est visiblement son habitude sur beaucoup de sujets. Cela n'est pas passé ; la pudeur n'était pas en cause puisqu'elle avait déjà raconté des choses bien plus trash sans subir la tornade de conneries moralisantes qu'elle a du endurer.

Tout se passe comme si il fallait avorter dans le silence, la semi culpabilité. J'ai été très surprise d'apprendre et de lire - l'IVG n'est pas un sujet féministe que je connais très bien - qu'on laisse sciemment des femmes souffrir de leur avortement alors qu'il y aurait possibilité de faire autrement. Que les papes de l'IVG nous expliquent qu'il faut faire son deuil ; comme si l'idée qu'on en a strictement rien à foutre du fœtus puisse être intolérable. je pose donc une question simple au cas où des médecins, des sages femmes, des infirmières passent par là ; est il oui ou non possible de réduire la douleur liée à l'IVG ?

Un foetus a la valeur qu'on veut bien lui donner et c'est sans doute ce qui coince. Dans le cas d'un enfant désiré c'est pour certains et certaines quelque chose de très précieux ; dans le cas de celles qui n'en veulent pas cela peut être un amas de cellules indésirable donc on veut se débarrasser rapidement. Et cette idée ne passe absolument pas d'où la sortie du site Je vais bien merci où il paraissait important de répéter que les femmes n'ont pas besoin d'une cellule psychologique après avoir avorté.

Mais apparemment il faut aller bien mais pas trop bien, dites donc. Il faut "aller bien merci" mais pas trop. Laisser entendre 5 minutes que la vie sera drôlement plus cool une fois qu'on sera débarrassé du foetus fait de vous une jeune inconsciente, une salope disons le tout net.
L'IVG est encore fortement liée me semble t il - et c'est sans doute pour cela qu'il faudrait encore s'en cacher - à trois types de comportement :
- l'idée qu'on a été une tête de linotte inconsciente qui n'a pas pris sa contraception, la vilaine. c'est qu'il faut qu'elle en chie pour comprendre
- l'idée qu'on ait face à la sexualité d'une femme. Cela m'assomme de penser cela en 2013 mais j'ai l'impression que beaucoup associent l'IVG à un comportement de salope : si elle a besoin d'un avortement c'est qu'elle est enceinte. si elle est enceinte c'est qu'elle a vu une bite de près. Si elle a vu une bite de près sans en supporter les conséquences (la grossesse) c'est qu'elle couche POUR LE PLAISIR. une salope donc.
- l'idée qu'une femme est forcément une môman avec l'instinct maternel solidement ancré en elle. et que si tout le monde comprend très bien qu'elle puisse avorter, cela doit faire mal à son petit cœur de mère qui s'ignore. Cela doit causer à ses tripes et ses hormones.

On ne le répétera jamais assez l'IVG ne sera jamais banalisée pour une raison simple ; c'est soit tellement douloureux, soit tellement compliqué soit les deux, qu'aucune femme ne va jamais aller s'amuser à utiliser l'avortement comme moyen de contraception (c'est qu'on en a des plaisirs simples nous les femmes, passer notre temps à avorter et le reste du temps déposer de fausses plaintes pour viol ; on a le tempérament blagueur tout de même).
Mais si c'était le cas, quand bien même ?
Pourquoi ne faudrait il pas banaliser l'IVG ?
Est ce que par hasard nous serions proche de penser que quand même on tue un peu des bébés ? Si c'est le cas interdisons l'avortement tout de suite.

Soit vous pensez qu'un foetus n'est rien, sinon un concept très subjectif et en ce cas en avorter une, deux, dix fois, ne vous pose pas de souci, soit vous pensez que, quand même c'est quelque chose et en ce cas on a un réel, gros, problème (et il n'y a plus à s'étonner de ce qui se passe aux USA).
J'entends déjà les "oui mais la contraceptionnnnnnnnn". Les accidents arrivent. Non personne n'oublie sciemment sa contraception pour ensuite, dans la joie et la bonne humeur, s'avaler du cytotec pour se provoquer de chouettes contractions. (la femme cet être basique).

Donc à partir du moment où on est tous d'accord entre pro IVG, alors le soulagement d'avorter ne doit pas, nulle part, être un problème. Et, si vous vous demandez comment il est possible de ne rien ressentir - sinon du soulagement - après une IVG, demandez vous la tristesse que vous avez ressenti après votre appendictomie. Cela n'est pas comparable  ? Vous mettez dans le fœtus avorté des autres des sentiments qui VOUS appartiennent et que vous feriez bien de garder pour vous.


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