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Obama, le tyran de la Maison Blanche

Publié le 08 octobre 2013 par Copeau @Contrepoints
Amérique du Nord

Obama, le tyran de la Maison Blanche

Publié le 8/10/2013

La Maison Blanche est aujourd’hui occupée par un Président inconscient, qui ruine la démocratie américaine.

Par Jacques Garello.
Un article de l'aleps.

Obama, le tyran de la Maison Blanche
Dans une démocratie, la minorité n’a qu’à se taire.

C’est le principe énoncé sans hésitation par Barack Obama dans le discours de mardi dernier. L’échec et la désillusion expliquaient sans doute la tonalité générale des propos, d’une violence peu commune pour un chef d’État, mais rien ne saurait excuser l’anathème qu’il a lancé contre ceux qui avaient voté contre son projet de budget.

Voilà donc un triste et inquiétant constat : l’une des plus grandes démocraties du monde s’est donné un dictateur pour Président. C’est maintenant une certitude, à laquelle devraient se rendre tous les Français qui ont porté dès le début un amour inconsidéré à Barack Obama.

Pour ceux d’entre vous que mon émoi étonnerait, je rappelle quelques phrases clés du discours : « Ils ont bloqué le gouvernement dans le cadre d’une croisade idéologique visant à dénier à des millions d’Américains une assurance-maladie abordable. En d’autres termes, ils demandent une rançon pour faire leur travail [voter le budget] ». Le pays pris en otage par des doctrinaires : sur ce thème Obama a brodé en décrivant la misère des fonctionnaires qui risquent de perdre leur salaire et le danger pour la nation privée de ses services publics. « Des centaines de milliers de travailleurs civils forcés de rester à la maison ne vont pas être payés, bien qu’ils aient des familles à soutenir et l’économie locale qui compte sur eux… Cette situation ne fera qu’empirer si elle perdure. » Obama veut dresser les Américains les uns contre les autres et une partie de la presse américaine le suit.

Qui sont les inconscients qui ont provoqué cette catastrophe nationale ? Le Président n’hésite pas à les désigner à la vindicte populaire : les gens des Tea parties, qui terrorisent les Parlementaires républicains, mais aussi quelques démocrates, et qui ont plusieurs élus au Congrès. « Une seule faction d’un seul parti au sein d’une seule Chambre du Congrès dans une seule branche du pouvoir fédéral, ne doit pas pouvoir prendre en otage le pays tout entier ». Pour Obama, les Tea Parties sont des gens qui n’acceptent pas d’être mis en minorité, alors ils empêchent de trouver une majorité pour voter le budget. Comment concevoir que des minoritaires remettent en cause un vote acquis à la majorité ?

Voilà : tout est dit sans ambages. La minorité d’un jour ne peut prendre sa revanche en empêchant que se dégage la majorité du lendemain.

Cette conclusion est terrifiante. D’abord elle déforme l’histoire qui s’est passée au Congrès. Ensuite et surtout elle fait l’apologie de la dictature et entache la démocratie en Amérique.

L’histoire est celle du couple Obamacare-dette publique. Obamacare, c’est la volonté du Président de rompre avec le modèle traditionnel américain fondé sur l’assurance volontaire auprès de compagnies privées, pour lui substituer un système où l’État fédéral intervient largement, au prix d’une nouvelle charge budgétaire. D’une part, le champ couvert par Medicare (personnes âgées ou handicapées) et Medicaid (personnes sans ressources) est élargi, d’autre part, tous les Américains non couverts par le système public doivent s’assurer auprès d’une compagnie privée, l’État fédéral garantissant une couverture à 75% des cotisations. La charge budgétaire d’une telle initiative est considérable, estimée à 5.200 dollars par individu et par an. Or, les républicains ont pour objectif de mettre fin à la dérive des déficits et de la dette publique. S’ils ont été battus au Congrès sur le principe de l’Obamacare, ils viennent de gagner sur le financement, le budget ne sera pas accordé. Obama accuse les républicains de lutter contre son projet, et non de défendre les finances publiques : protestation spécieuse puisque l’un ne va pas sans l’autre !

Mais la violente attaque contre les Tea parties est encore plus dramatique. Tout d’abord ces gens sont politiquement incorrects. Issus de la société civile, ou fortement poussés par elle, ils empêchent les politiciens de métier de trouver des « arrangements » ; le « logrolling » est une tradition au Congrès, c’est un échange de bonnes manières entre majorité et opposition, ce qui facilite les compromis. Mais ça n’a pas marché en la circonstance. Obama en déduit que la démocratie a été ainsi déjouée, alors même qu’elle a au contraire très bien fonctionné.

Ensuite, ces minoritaires ont réussi à tenir en échec la majorité précédente, grâce à la pression qu’ils ont exercée au cours des récentes élections sur les candidats républicains et, parfois, démocrates. Mais Obama clame contre tant d’autres que la minorité doit se plier à la majorité.

Nous revoici au cœur du débat sur la démocratie. Benjamin Constant avait opposé les deux conceptions : la démocratie « à l’ancienne » qui s’assimile à la puissance totale de la majorité, et la démocratie « des modernes » qui est le respect des minorités et de la plus petite des minorités, qui est l’individu.

Hélas c’est la règle majoritaire qui dans la plupart des esprits définit aujourd’hui la démocratie. Or, les dictatures les plus inhumaines du 20ème siècle ont été mises en place à la suite d’élections libres (Hitler et Mussolini) ou officielles (Staline). C’est dire que le Saint Chrème électoral permet d’oindre le dictateur et la dictature.

Les libéraux ont donc le devoir de répéter sans cesse que la démocratie n’est pas la loi de la majorité. Hayek d’ailleurs avait imaginé un mot pour désigner la vraie démocratie : la démarchie, « La démocratie s’est pervertie parce que nous avons confondu idéal démocratique et tyrannie de la majorité », par contraste la démarchie consiste à limiter le pouvoir de l’État, à respecter et défendre les droits individuels.

Les libéraux doivent aussi contribuer à la renaissance de la société civile, seul contrepoids du tout-politique, seule limite aux abus du pouvoir. Dans sa Démocratie en Amérique, Tocqueville admirait la capacité du peuple américain à régler ses problèmes sans se tourner systématiquement vers l’État, comme c’était déjà le cas en France.

La Maison Blanche est aujourd’hui occupée par un dictateur inconscient, qui peut non seulement ruiner la démocratie américaine, mais aussi mettre en péril la paix mondiale. Il y a hélas un précédent : F.D. Roosevelt, dont toute la politique d’Obama s’inspire.

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