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Prix Nobel de physique : Peter Higgs "bouleversé"

Publié le 08 octobre 2013 par Blanchemanche

Timide et discret, le physicien britannique co-lauréat du prix Nobel de physique est un homme modeste de 84 ans, qui déteste les gadgets technologiques.

http://www.lepoint.fr/sciences-nature/prix-nobel-de-physique-peter-higgs-bouleverse-08-10-2013-1740447_1924.phpLe physicien britannique Peter Higgs, récompensé par le prix Nobel de physique pour l'éclair de génie qui l'a conduit en 1964 à postuler l'existence d'une particule élémentaire ou boson de Higgs, est un chercheur effacé à la santé fragile. Cet homme modeste de 84 ans, qui déteste les gadgets technologiques en tout genre au premier rang desquels les téléphones portables, s'était exclamé à l'époque de sa découverte : "Oh, merde, je sais comment faire !" Il venait d'avoir l'intuition d'un "champ" qui ressemblerait à une sorte de colle où les particules se retrouveraient plus ou moins engluées, a-t-il raconté à son ancien collègue Alan Walker.Higgs a, à l'époque, publié un document sur sa théorie, devenant ainsi le porte-drapeau d'une école scientifique à laquelle plusieurs physiciens ont contribué au fil des ans. Timide et discret, le scientifique de santé fragile vient de souffrir d'une violente bronchite suivie d'une chute, la semaine dernière, dans laquelle il s'est violemment cogné la tête, a rapporté le Sunday Times. Redoutant l'affluence de journalistes et autres admirateurs devant sa porte, il a choisi de s'éloigner pendant quelques jours d'Edimbourg, où il est professeur émérite en physique théorique, selon la même source.

"Standing ovation"

Injoignable au téléphone immédiatement après l'annonce de son prix Nobel, il s'est juste dit "bouleversé" dans un bref communiqué diffusé par l'Université d'Edimbourg, espérant que sa distinction contribuera à la promotion de la recherche fondamentale. Cette récompense intervient après la découverte en juillet 2012 à Genève, par l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), d'une particule "compatible" avec le boson qui porte son nom, objet d'intenses recherches depuis des décennies.Présent lors de cette annonce, Peter Higgs, en costume gris et chemise blanche à col ouvert, avait été accueilli par une "standing ovation" lors de son entrée dans l'auditorium, où les physiciens du CERN allaient ensuite annoncer qu'ils avaient mis la main sur ce qu'ils estiment être le chaînon manquant de la physique des particules. "Je n'imaginais absolument pas que cela arriverait de mon vivant", avait déclaré, dans une vidéo diffusée après l'annonce, cet homme aux joues rouges, aux sourcils blancs et au crâne dégarni. 

"Personne très intelligente"

Considéré comme "une personne très intelligente" par des gens qui ont travaillé avec lui, le chercheur a vu son premier article sur le boson rejeté par la revue Physics Letters, éditée à l'époque par le CERN, l'organisation même qui a ensuite dépensé beaucoup d'énergie pour valider son intuition. Une deuxième version plus élaborée du document a finalement ensuite été publiée aux États-Unis. "C'est un homme avec des manières très douces et polies, mais qui devient tenace si vous dites quelque chose de faux" dans le domaine de la physique, avait expliqué à l'AFP Alan Walker, lui-même à la retraite, après avoir collaboré avec Higgs.Né le 29 mai 1929 à Newcastle, dans le nord de l'Angleterre, il est titulaire d'un doctorat du King's College de Londres et détient plusieurs diplômes honorifiques ainsi que des récompenses (Royal Society, Institute of Physics, etc). En homme modeste, il a longtemps grincé des dents à l'évocation du terme "boson de Higgs", dit-on. En tant qu'athée, Higgs n'est pas plus fan de l'autre surnom donné à ce boson, "la particule de Dieu". Avant le Nobel, Higgs avait déjà partagé certaines de ses récompenses avec d'autres physiciens ayant contribué à la théorie du boson, notamment le Belge François Englert, 80 ans.Les deux hommes étaient assis côte à côte en juillet 2012 lors de la présentation du CERN, et François Englert avait eu les larmes aux yeux au moment de l'annonce, contrastant fortement avec le flegme du Britannique. Cette découverte est "extrêmement importante", car elle montre que la théorie "est en place", avait indiqué M. Englert dans une vidéo diffusée par le CERN. Une découverte aujourd'hui récompensée par le plus prestigieux des prix.

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