Pourquoi il ne faut surtout pas que Hollande "inverse les courbes" !
Publié le 10/10/2013
François Hollande et son gouvernement veulent "inverser la courbe du chômage". Qu’ils arrêtent cette comédie ruineuse.
Par Nicolas Nilsen.
Tous les jours je les entends, à la radio, espérer que le gouvernement et le Président vont réussir à "inverser les courbes du chômage" d’ici la fin de l’année. Mais ils ne se rendent pas compte que non seulement c’est une ânerie idéologique, mais que c’est une ânerie économique dramatiquement coûteuse pour la Nation sur le plan financier.
C’est d’abord une ânerie parce que ce n’est pas au gouvernement de créer des emplois, mais au secteur marchand !
Ce n’est pas à l’État de "créer des emplois" (qu’il les appelle "emplois d’avenir", "emplois francs", ou emploi-n’importe-quoi). L'État n’est pas une entreprise, et donc ce n’est pas à lui de "créer des emplois". Sinon ce sont des emplois payés par le contribuable — et pas des emplois salariés du secteur marchand, crées dans des entreprises qui marchent, gagnent de l’argent, embauchent et versent ses salaires en contrepartie de la vente de leurs produits…
C’est ensuite une ânerie qui détourne l’argent des vrais investissements rentables pour l’avenir…
Ce qui est pris par l’impôt pour payer ces prétendus "emplois", c’est la richesse des Français : c’est ce qu’ils gagnent en travaillant dur, c’est leur pouvoir d’achat disponible. Ils ne sont pas bêtes et comprennent évidemment qu’il faut payer des impôts, pour assurer les grandes missions régaliennes de l’État (défense, affaires étrangères, justice, police…) et aussi le fonctionnement des services publics. Mais pas pour subir – à des fins idéologiques, politiques ou électorales – un racket fiscal qui détourne leur argent des investissements économiques rentables.
L’État n’a pas un droit de tirage discrétionnaire sur tout le revenu disponible des Français : leur épargne, il faut qu’ils puissent se la constituer, pour préparer leur retraite et aussi financer les entreprises (c’est ça le capitalisme). Pas pour financer les usines à gaz d’une bureaucratie inefficace ou le train de vie d’un État dilapidateur (dont la Cour des Comptes dénonce inlassablement – tous les ans – les dysfonctionnements incessants et la gabegie inadmissible).
C’est enfin une ânerie coûteuse pour le contribuable et ruineuse pour le pays !
Les "emplois" que peut créer l’État, ce sont soit des emplois de fonctionnaires (il y en a déjà trop et mal répartis) soit des emplois "subventionnés", donc non-viables économiquement. L’État est endetté à mort (2000 milliards d’euros de dettes), ses caisses sont vides, les rentrées fiscales ne se font plus, le raz-le-bol fiscal n’en est qu’au début…
Et donc il n’a plus l’argent pour prétendre créer des milliers d’emplois comme il nous l’annonce fièrement : tous les jours, chaque ministre y va de sa petite enveloppe d’emplois destinés à "inverser la courbe" d’ici la fin de l’année…
C’est surtout une ânerie parce que personne n’est dupe : il s’agit seulement de bidouiller les statistiques !
Toutes ces annonces n’ont en fait qu’un seul but qui est politique : montrer que la promesse présidentielle "d’inverser les courbes" est tenue, et surtout, avant les prochaines élections, dissimuler au bon peuple l’augmentation catastrophique du chômage. Outre les emplois créés directement par l’État, Pôle emploi apporte naturellement sa contribution en sortant les chômeurs des statistiques : soit en dissuadant les gens de s’inscrire comme premiers demandeurs, soit en les radiant carrément, soit en oubliant de leur envoyer des SMS de relance, soit en décourageant ceux qui sont déjà inscrits — qui abandonnent parce qu’ils voient bien que, de toute façon, on ne leur proposera rien et qu’ils ne retrouveront jamais d’emploi. En sortant tous ces gens des statistiques, le gouvernement croit qu’il va pouvoir faire croire qu’il a renversé les courbes ! Non seulement les Français ne sont pas dupes, mais le chômage ne baisse pas : il continue d’augmenter.
Qu’ils arrêtent cette comédie ruineuse. C’est la courbe de l’emploi qu’il faut redresser ! Et donc qu’ils laissent les entreprises faire : en ne les accablant pas de taxes pour les empêcher de le faire ! La compétition internationale est déjà assez dure.
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