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36ème journée: Une Ligue 1 hitchcockienne

Publié le 04 mai 2008 par Patrick

32 buts à la 35ème journée, 14 lors de ce 36ème opus. Allons messieurs les buteurs, vous êtes quasiment en vacances, faites nous encore rêver. Bordeaux nous met en tout cas l’eau à la bouche en revenant à deux petits points de Lyon, après avoir réalisé un véritable exploit au Vélodrome. Un Vélodrome qui pourrait finalement ne pas revoir la Champion’s League la saison prochaine, tandis que les deux derniers stades qui ne verront pas la ligue 1 ne sont pas encore connus. Au contraire de la météo française, notre championnat national a pris de l’avance sur les températures. A tous les niveaux, ces deux dernières journées seront bouillantes !

Lutte pour le titre:

Lyon ou Bordeaux ? A deux petites journées du terme et six points à prendre, seulement deux longueurs séparent les deux équipes. Lyon avait ouvert le bal samedi après midi, permettant aux girondins de connaitre le résultat de leur adversaire avant d’aller défier Marseille. Et ce que les hommes de Laurent Blanc ont vu, c’est que Nice a réussi à accrocher Lyon, sur un score nul et vierge. Pourtant, ce n’était pas les occasions qui manquaient pour voir trembler les filets, mais la maladresse d’une part, et la malchance d’autre part empêchaient les deux équipes de nous offrir un petit but. La transversale tremblait à plusieurs reprises, mais rien n’y faisait, et Lyon devra patienter encore au moins une semaine pour être sacré champion de France.


Bordeaux a, heureusement pour le suspens, pu en profiter. Dans un match d’une grande qualité, riche en occasions et en émotions, Bordelais et Marseillais semblaient se diriger vers un match nul quand... Ducasse marquait le but de la victoire à la 91ème minute ! Ce choc offrait pourtant une première période parfois insipide, parfois passionnante, mais sans but… jusqu’à cette 47ème minute et cette grossière erreur de Ramé qui permettait à Niang d’inscrire son 17ème but de la saison. La soirée tournait au cauchemar pour le portier international français qui se blessait en seconde période et laissait sa place à Valverde. Une seconde période où la physionomie de la rencontre allait changer totalement. Autant la blessure de Micoud en première mi temps avait perturbé l’organisation girondine, autant l’entrée de Cavenaghi à la pause dynamitait son attaque. L’attaquant argentin ratait quatre occasions nettes, en buttant sur un Mandanda en grande forme. Mais à force de pousser, les hommes de Laurent Blanc revenait au score par Wendel sur un coup franc superbe. La suite, on la connait. Un contre mené à 2000 à l’heure, et un but assassin, venaient crucifier un public du Vélodrome médusé, et offrir à Nancy le rêve de la champion’s league de plus en plus grand.


Lutte pour l’Europe : Car Nancy a gagné ! Vainqueurs d’une faible équipe de Strasbourg, les nancéiens ont scoré à trois reprises, prenant trois points mais également quatre longueurs d’avances au goal average vis-à-vis de Marseille. Alors que la première période semblait finir sur un score de 0-0, Bérenguer d’abord, Fortuné ensuite, permettaient, en cinq minutes, à leur couleur de rejoindre les vestiaires avec deux buts d’avances. Zerka aggravait la marque peu avant l’heure de jeu, condamnant leur voisin alsacien à réaliser des exploits pour sauver leur peau en ligue 1. Avec deux points d’avances et avant un déplacement crucial du côté de Gerland samedi soir, les hommes de Pablo Correa peuvent rêver à un futur heureux. Eux qu’on avait oublié une fois que Marseille leur était passé devant vont peut-être nous prouver que cette année, ils n’étaient pas seulement une équipe euphorique de l’automne.

Si la course pour la Champion’s League est serrée, que dire de celle concernant l’UEFA. Le Mans, Rennes, Lille et St Etienne sont les quatre équipes concernées pour accrocher au mieux la cinquième place, au pire la sixième. Et puisqu’on est dans la journée du statu quo (voir ci-dessous le maintien), la course à la petite sœur de la coupe aux grandes oreilles ne déroge pas à la règle. En effet, chacune de ces quatre formations n’a pris qu’un point, ni plus ni moins. Si Le Mans, St Etienne et Lille n’ont pas marqué, Rennes a scoré deux fois du côté de Caen, Briand égalisant d’ailleurs à la 94ème minute d’une belle frappe. Auparavant, Leroy avait mis les bretons sur les rails du succès en ouvrant la marque à la demi-heure de jeu, mais Compan égalisait avant que Nivet pensait avoir donné la victoire à son équipe (87ème). La suite, on la connait, et les hommes de Guy Lacombe pouvaient se sentir heureux de ce point pris. D’autant que Le Mans ne gagnait pas à Lorient, et que dimanche en fin d’après midi St Etienne et Lille se neutralisaient. Malgré un match plaisant, ni Mirallas ni Gomis ne trouvaient l’ouverture, ne profitant pas de leur bonne forme du moment. Comme pas mal de courses dans cette ligue 1, la lutte pour cette cinquième place devrait donner des réponses seulement à la dernière journée.

Lutte pour le maintien:

Statu quo, quand tu nous tiens. Après cette 36ème journée, s’il y a bien une seule chose dont on peut être quasiment certain, c’est que Strasbourg devrait descendre. Mais ayant vécu tellement de retournements de situations durant toute la saison, nous ne pouvons jamais être persuadé de quelque chose tant que ce n’est pas acquis mathématiquement. Mais samedi soir, les alsaciens ont sombré du côté de Nancy, comme on l’a vu lors de la lutte pour l’Europe et la champion’s league. Les deux équipes du nord-est de la France n’avaient certes pas les mêmes objectifs, mais les hommes de Jean Marc Furlan sont ceux qui ne les ont pas remplis. Avec quatre points de retard sur le trio que l’on connait, Strasbourg semble condamné à deux exploits. Et quand on sait que ces derniers se déplacent à Marseille lors de la 38ème et dernière journée, on ne peut être qu’inquiet pour leur avenir.

Un avenir que le Psg, Lens et Toulouse aimeraient certainement connaître. Ils avaient tous 38 points avant le coup d’envoi de cette journée, ils en ont désormais tous 39, et par conséquent le classement n’a pas bougé d’un poil. Toulouse, Lens, Psg. Voilà le classement actuel qui voit donc le Psg rejoindre Amiens en Ligue 2, club qu’il affrontera dans la semaine en demi finale de la coupe de France. Mais ce match ne sera rien par rapport à la réception de St Etienne la semaine prochaine, tandis que Lens ira à Lille pour un derby brulant, et que Toulouse se rendra à Rennes. Autrement dit, les 16, 17 et 18ème rencontreront les 5, 6 et 7ème. Si le statu quo était sur toutes les lèvres samedi soir à 22H, Fofana y est pour beaucoup. Son égalisation à la 89ème minute face au Psg a évité au club de la ville rose de prendre un sérieux coup sur la tête en concédant une défaite quasiment éliminatrice. Au contraire, ce but au terme d’un cafouillage a peut-être assommé le club de la capitale, déjà très fragile moralement. Pourtant, après une première période peu animée, c’était Mendy qui avait ouvert le score à l’heure de jeu, au terme d’une action bien construite. Mais la fébrilité avait gagné les rangs parisiens, et l’égalisation sur le fil provoquait quelques échauffourées sans grandes conséquences sur les bancs de touche. Un banc sur lequel Paul le Guen pourrait s’asseoir pour la dernière fois au Parc samedi prochain si d’aventure le club quittait l’élite du football français.


Une élite où Monaco, Sochaux et Auxerre ont assuré leur continuité. Auteur à Lens d’un match nul, dans tous les sens du terme, les monégasques ont non seulement obtenu un point capital pour leur survie, mais ont également compliqué les affaires des nordistes, privés de Dindane et certainement de Hilton pour la fin de la saison. Sochaux n’a pu faire mieux qu’un match sans but à Bonal face à la lanterne rouge, Metz, et semble vouloir finir en roue libre son championnat. De son côté, Auxerre a battu Valenciennes 2-0, sur des buts de Lejeune en première période et Jelen dans les arrêts de jeu. S’ils ont obtenu, avec 44 points un maintien quasiment définitif, il n’en va pas de même pour les trois autres larrons qui se suivent depuis quelques journées. Des réponses pourraient venir nous éclairer la semaine prochaine, mais rien ne sera officiel avant la dernière journée. Passionnante et stressante, voilà comment pourrait-on définir cette fin de championnat dans cette lutte acharnée pour le maintien.


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