Henri Guaino vient de publier Chez Plon : « Camus au Panthéon : Discours imaginaire ». Bêtement, je ne voulais pas acheter ni lire ce livre car je n’aime pas du tout l’auteur. J’avais tort. C’est un bon livre et l’on sent qu’il y a chez Guaino un amour sincère et une réelle connaissance de l’œuvre de Camus avec lequel il trouve des concordances dans leurs vies. Le livre se compose de deux parties : un prélude à l’éloge funèbre qui est un passage en revue de la vie et de l’œuvre et cette partie n’apporte rien de très original. Mais tant de choses ont déjà été écrites sur camus !Par contre, moi qui suis amateur de discours et notamment d’éloge funèbre (J’aime beaucoup le discours de Malraux pour Jean Moulin) j’ai apprécié ce « faux discours » émouvant et bien construit.Enfin il y a les deux dernières pages, l’épilogue, dans lesquelles Guaino analyse la décision des enfants de Camus, Catherine et Jean, de refuser le transfert au Panthéon et l’on sent que l’auteur qui était pourtant partisan de ce transfert, respecte vraiment et sincèrement la volonté des enfants. Il a raison.« Il restera dormir sous la lavande et le ciel clair du Lubéron dans la terre charnelle qu’il avait élue pour lui servir de refuge et qui l’avait recueilli.Fallait-il arracher Camus à cette terre offerte à la lumière pour l’enfermer dans ce mausolée ?
Fallait-il emprisonner cet esprit libre qui aimait tant la vie et le soleil, dans ce grand tombeau de pierre où la lumière du jour ne pénètre jamais, ni les mille et une odeurs, les mille et un bruits de la nature, les mille et une pulsations que la vie communique à la terre ? »