Aujourd'hui le lobby du tabac a gagné. En limitant à 65% les messages sanitaires sur les paquets de cigarettes et en battant en brèche les dispositions visant à contrer le marketing des distributeurs, le Parlement européen ne tire pas les conséquences sanitaires d'un produit dont on connait la nocivité, en amoindrissant nettement le texte qu'avait proposé la Commission européenne. Sur la question de la cigarette électronique, la commission ENVI avait voté un texte promouvant le contrôle du produit, sans contrôle du point de vente. En renversant le vote de la commission, la séance plénière ouvrirait pour le cas français, l'absence de contrôle du produit et le contrôle des points de vente. En effet, le monopole qui existe en France sur la vente du tabac est en contradiction avec la liberté des points de vente qui avait été décidé et que pour ma part je soutenais. Celle-ci pourrait être remise en cause puisque si la cigarette électronique est considérée comme un produit dérivé du tabac, les buralistes auraient alors le monopole de sa distribution et les taxes sur le tabac deviendraient applicables. Au-delà du cadre juridique, les dispositions votées risquent d'encourager de nouveaux consommateurs à "vapotter" au lieu d'être un produit de substitution. Il est regrettable que les lobbies du tabac et de leurs associés aient pesé à ce point sur un texte de santé publique.