J’aime les mots. Suis-je ringarde ?

Je me souviens d’une conversation que j’avais eue avec un ami bien plus âgé que moi. Il me regardait rectifier mes fautes de frappe avec frénésie avant de me lancer « tu sais, plus personne ne fait attention à l’orthographe ni à la conjugaison aujourd’hui, ton combat est perdu d’avance ». Je l’ai regardé avec tristesse. Tant pis s’il est perdu, jamais je ne cesserai de me battre pour la justesse des mots. Notre langue est tellement riche, elle offre de telles possibilités, quel gâchis de la laisser mourir dans les mains des « KikooLol » ! Sans chercher pour autant à utiliser des mots compliqués ou qu’on ne voit que dans le dictionnaire, la moindre des choses est d’écrire un minimum correctement. Evidemment, ça arrive à tout le monde de se rater avec la concordance des temps ou de douter sur la conjugaison d’un verbe, mais voir des millions de gens écrire « sa va » ou « comme même »  me donne des envies de violence incontrôlée. Sans déconner, c’est du niveau CP !

J’aime les mots comme on aime la musique. Je les aime parce qu’ils me transportent, ils m’emmènent, ils me font m’évader, rêver. Je les aime parce qu’ils révèlent la créativité, l’imagination, parce qu’avec eux on peut aller où l’on veut. Parce qu’avec eux on couche sur un clavier nos désirs et nos espoirs. Quand je relis mes dernières phrases, j’ai conscience que beaucoup me considéreront comme une mamie complètement dépassée par son temps et pourtant je suis une addict des nouvelles technologies. C’est mon côté hybride. Attachée à de vieilles choses qui n’intéressent plus grand monde, pendant que je tweete à base de hashtags.

Certains militent pour de grandes causes, moi à ma petite échelle, je voudrais simplement qu’on n’abandonne pas la beauté et la justesse des mots. Utopique, non ?