Les vérités dérangeantes sur la tragédie de Lampedusa" border="0" title="INTERNATIONAL > Les vérités dérangeantes sur la tragédie de Lampedusa" />
Photo fournie par l'agence de santé de Palerme montrant des corps de migrants alignés sur un quai du port de Lampedusa - Nino Randazzo / 3 oct. 2013
L’affaire tient en trois lignes : le 3 octobre dernier, un navire de “réfugiés” somaliens venant de Libye a fait naufrage au large de l’île italienne de Lampedusa, l’une des portes d’entrée officieuses des clandestins en Europe. Les 130 noyés et 200 disparus, tous lauréats du Prix Darwin, avaient, dans le but d’attirer l’attention des garde-côtes, mis le feu au navire, lequel a derechef sombré entraînant les malheureux dans l’abîme. Aussitôt un chœur pleurnichard hypocrite s’était déchaîné pour stigmatiser l’égoïsme de l’Europe, autrement dit des Européens -vous et moi- pour notre insensibilité face à "toute la misère du monde" que "nous ne sommes pas en mesure d’accueillir", a dit le socialiste ex-Premier ministre Michel Rocard. Comme si en effet nous étions responsables, les uns et les autres, collectivement et individuellement du chaos rampant régnant sur le Tiers-monde.Si quelque chose est indécent, c’est bien la "honte" qu’on s’efforce de nous faire endosser. Notamment de la part du Pape François qui ferait mieux de se taire... (Source - AFP 3 oct. 2013). L’église, confondant charité et suicide, n’a-t-elle pas depuis un demi-siècle profondément sapé les intelligences en plaidant sans relâche pour l’accueil -sans préjuger des conséquences dévastatrices- d’une submersion de l’Europe par des masses démographiques en déshérence ? Et tandis que les uns prêchaient une charité mal ordonnée, d’autres leur faisaient écho en exaltant certaines âneries. Quant au gouvernement italien, il déclarait sa "honte" et son "horreur", selon les termes utilisés par le président de la République Italienne Giorgio Napolitano, puis décrétait une journée de deuil national, trouvant là un moyen de se dédouaner à bon compte de sa responsabilité sur le fond, notamment pour les 30 000 migrants qui ont débarqués depuis janvier dernier sur les quais de Lampedusa. Mais de quelle responsabilité est-il question ici ? Clairement, Rome s’est associée à Paris et à Londres pour faire tomber la Jamahiriya libyenne, laquelle faisait barrage -contre monnaie sonnante et trébuchante- au flot des immigrés. Un premier accord signé par Romano Prodi, passé avec Tripoli le 29 décembre 2007, faisait effectivement "échec aux flux migratoires illégaux". Silvio Berlusconi avait amélioré le dispositif le 4 février 2009 par le truchement d’un protocole d’application. L’accord avait établi des patrouilles maritimes devant les côtes libyennes et permettait de fournir à la Libye, en accord avec l’Union européenne, un système de contrôle italo-libyen sur ses frontières terrestres et maritimes. La Jamahiriya devenait ainsi la frontière avancée de l’Italie et de l’Union par laquelle se trouvait contenu le gros des flux migratoires africains.Nous récoltons aujourd’hui ce que nous avons semé hier. Les candidats à l’eldorado européen embarquent maintenant à Misrata, certainement pour mieux nous remercier d’y avoir laissé s’installer une bienfaisante anarchie si propice aux affaires. Après tout, le passage des clandestins est un commerce juteux. A l’exemple de la Tunisie, devenue depuis la chute de Ben Ali, avec la bénédiction de l’Union et de la Turquie, un paradis honteusement islamiste -ne pouvant plus se redresser économiquement - que sa vaillante jeunesse, sans espoir ni emploi, ne songe qu’à fuir.
Au grand dam des humanistes du bazar de la charité et sans doute par démagogie électoraliste, un lien fort entre vague de criminalité, délinquance et mouvements migratoires existe. Déclarer la bouche en fleur que "l’immigration clandestine n’est pas un crime contre les personnes ou les biens, ni une menace pour la sécurité" constitue un déni de réalité particulièrement pervers voire criminogène.F/G