Thomas. 20 ans. Mort ce vendredi, à Louvain-la-Neuve. Après une guindaille bien arrosée. Bêtement. Aurait pu n’être qu’un banal fait-divers. Stupide, mais banal. Le père de Thomas, avec beaucoup de dignité, ne l’entend pas ainsi. Son fils est mort pour avoir trop bu, trop fait la fête. Alors, il veut qu’au moins, il ne soit pas mort pour rien.
Dans une lettre ouverte à tous les étudiants qui font la guindaille, le père de Thomas dit aux jeunes : « Mobilisez-vous contre l’excès d’alcool dans les soirées » !
Il est impossible de dire comment ce message sera reçu. Beaucoup le liront, se diront qu’il a raison, et partiront faire la fête sans se priver de boire. En étant convaincu que c’est la seule solution pour s’amuser. Les jeunes d’aujourd’hui imaginent difficilement qu’il est possible de se marrer sans être bourré. L’alcool est banalisé : il est abondamment consommé par des jeunes de plus en plus jeunes. Sans contrôle d’eux-mêmes. Seule la guindaille compte.
Pourtant, je cite ma fille, ancienne étudiante : « Baptisée, j'ai pu profiter des guindailles en n'abusant que très rarement de l'alcool. OUI, on peut s'amuser sans boire ! ».
Tout le monde est concerné. Tout le monde se sentira concerné en lisant la lettre ouverte de ce père qui, blessé au plus profond de lui-même, ose montrer du doigt – sans jugement – ce véritable fléau qu’est l’alcool auprès des jeunes. Auprès d’ailleurs de tous ceux – jeunes ou moins jeunes – qui n’envisagent de faire la fête qu’en consommant une bonne quantité.
Si cette lettre ouverte faisait réfléchir quelques jeunes, quelques personnes… si un peu moins d’alcool était consommé dans les guindailles, dans les fêtes… si certains essayaient, ne fut-ce qu’une fois, à s’amuser sans boire, alors – peut-être – Thomas ne serait-il pas mort pour rien. Puisse cette lettre être lue, intimement, par le plus grand nombre.