Il faut se méfier des buts trop bien dessinés. Grâce à l’expérience de la méditation zen et grâce notamment à la lecture de certains mystiques chrétiens, je commence à comprendre qu’il s’agit plutôt de vivre sans « pourquoi ». On peut s’interroger à l’infini sur les raisons qui ont fait que nous sommes comme cela.
Cependant, rien n’est plus beau que l’adhésion totale au quotidien.
Aussi, je dirais que le but du chemin n’est pas la fin du chemin, mais de cheminer, de se mettre en route chaque jour, de s’ouvrir à ce qui aliène. Evidemment, nous sommes toujours, dans une certaine mesure, dépendants d’un but et il est clair que je m’abonne régulièrement à la méditation en vue de moins souffrir des passions tristes.
Cependant, je ne suis pas dépendant de ce but, il ne conditionne pas la qualité du présent. Pour faire simple, je dirais, en paraphrasant Erasme, que le but de la vie spirituelle est de devenir pleinement humain. On comprend dès lors qu’il s’agit d’un chemin sans fin.
Alexandre Jollien
Revue Reflets