Aujourd’hui, le tailgate identifiera des trouvailles des
dernières rondes du repêchage en plus d’adresser les 2 incontournables de la
semaine, soit les commotions cérébrales et Adrian Peterson.
Trouver l’aiguille dans la botte de foin
C’est bien connu, dans la NFL, le repêchage fait foi de
tout. S’il est relativement facile de sélectionner judicieusement dans les
premières rondes, l’exercice devient plus hasardeux dans les derniers tours,
surtout que contrairement aux autres sports majeurs, la NFL n’a pas de clubs
écoles pour compléter le développement de leurs espoirs. Dans ces conditions, beaucoup
d’appelés ne survivent même pas leur premier camp professionnel. Les clubs de
la NFL doivent donc prendre certains risques calculés, comme celui des Raiders
qui ont brûlé un 3e choix réel pour sélectionner Terrelle Pryor dans
le « Supplemental Draft ». Même si sa situation diffère de celles des
joueurs listés ci-bas, Pryor sert d’inspiration
à ce top-5 sur les bons coups tardifs au repêchage.
Petite précision : pour figurer dans cette liste, un
joueur doit avoir été sélectionné en 6e ou 7e ronde et
évoluer encore dans la NFL aujourd’hui.
5 ) Cortland Finnegan – Choix de 7e ronde (215e
au total) du Tennessee en 2006
Sortant d’une petite université (Samford, dont le stade de
football ne contient que 6 700 spectateurs) et réputé comme mauvais
plaqueur, Finnegan fut largement ignoré au repêchage 2006. Peut être
est-ce de là que lui vient cette rage qui le rend un des joueurs les plus
salauds et détestés du football. Sauf que sur le terrain, celui qui fut nominé
au Pro Bowl 2008 effectue du bon boulot qui lui a valu un contrat de 50
millions des Rams l’an dernier. Depuis 2007, il fut partant à chaque match qu’il
a disputé, réalisant au passage 17 interceptions.
4 ) Brett Keisel – Choix de 7e ronde (242e
au total) de Pittsburgh en 2002
Reconnu pour sa spectaculaire barbe, Keisel joue un rôle
prépondérant au sein d’une brigade défensive qui a terrorisé la NFL au cours de
la dernière décennie. Dans la plus pure tradition jaune et noire, le barbu a
gravi lentement les échelons et ce n’est que depuis 2006 qu’il est partant. Son
palmarès est éloquent : 2 bagues du Super Bowl, une apparition au Pro
Bowl, et même, sortez les masques à oxygène, une interception ramenée 76 verges pour un touché! Notez que la cuvée 2002 des Steelers fut assez spectaculaire, car en plus de
Keisel, ils ont mis la main sur un certain James Harrison en tant qu’agent
libre non repêché.
3) Antonio Brown – Choix de 6e ronde (195e
au total) de Pittsburgh en 2010
Comme c’est souvent le cas de ceux qui ont du succès en
étant repêché tard, Brown vient d’un programme universitaire mineur, soit l’université
Central Michigan. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a commencé sa
carrière d’aplomb, inscrivant le majeur dès sa première touche de balle! Brown est revenu à la charge en séries lors de sa première saison avant du
cumuler une saison digne du Pro Bowl à sa deuxième année. Les Steelers croient
tellement en lui qu’ils ont laissé filer Mike Wallace cet hiver pour en faire
leur WR # 1. Outre Brown, un autre jeune WR de qualité fut sélectionné
tardivement, soit Pierre Garçon, aujourd’hui des Redskins, repêché par les
Colts au 6e tour en 2008.
2) Jay Ratliff – Choix de 7e ronde (224e
au total) de Dallas en 2005
Malgré une belle carrière universitaire au sein d’une
institution reconnue, le gradué d’Auburn a patienté jusqu’à la dernière ronde
du repêchage en raison de sa carrure jugée trop frêle pour la position de nose
tackle dans la NFL. Il a confondu les sceptiques dès que les Boys lui ont
confié le poste de manière permanente en 2007. De 2008 à 2011, Ratliff fut
abonné au Pro Bowl. Ennuyé par des blessures depuis 2 ans, Ratliff n’a toujours
pas joué cette saison, mais l’état major des casques étoilés croit que le
nouveau schéma défensif de l’équipe lui conviendra à merveille en lui
permettant d’exploiter sa vitesse.
1) Tom Brady – Choix de 6e ronde (199e
au total) de la Nouvelle-Angleterre en 2000
Tous connaissons l’histoire (et les larmes qui viennent automatiquement avec) du beau Tom. N’empêche que d’un lointain choix de 6e
ronde à l’un des 5 meilleurs QB de l’histoire du football, le parcours est
remarquable. Les inoubliables Giovanni
Carmazzi (3e ronde – 49ers) et Tee Martin (4e ronde –
Steelers) pour ne nommer que ceux-là ont été préféré à celui qui a porté l’uniforme
des Wolverines de Michigan. A noter, le 6e tour de la cuvée 2000 fut faste chez les
quarts-arrières, car Marc Bulger qui a connu quelques bonnes saisons à St-Louis
fut aussi repêché dans cette ronde.
La semaine prochaine, nous ferons le décompte des agents
libres non repêchés qui ont connu du succès dans la NFL. Vous le verrez, la
liste est franchement impressionnante.
Un documentaire choc
La diffusion du documentaire « League in denial :
The NFL concussion crisis » sur PBS cette semaine a permis, outre de
rappeler aux américains l’existence de leur télé publique, de ramener le sujet
de commotions cérébrales sur le tapis. Je précise tout de suite ne pas avoir
visionné le brulot, mais la démonstration principale, à savoir que la NFL a
tenté de cacher les impacts des coups au cerveau inhérent à la pratique du
football sur la santé des individus, ne me surprend pas le moins du monde. Disons
que cette vérité entre dans le domaine des évidences, comme de savoir que les
cigarettiers qui ont dissimulé les effets nocifs de leurs produits ou que le
financement politique au Québec est contrôlé par des individus
non-recommandables.
D’ailleurs, à mon avis, cette preuve, même si elle expose au
grand jour l’escroquerie des hauts dirigeants du sport, est secondaire. Une
entente hors-cour est déjà intervenue avec les anciens joueurs et si des
parties lésées sentent le besoin de retourner devant les tribunaux, grand bien
leur fasse. Bref, le passé est le passé, que les riches propriétaires fautifs
sortent le chéquier pour compenser au moins une partie de leurs fautes.
La question qui m’intéresse est : qu’est-ce qu’on fait
maintenant? Le documentaire nous apprend que la simple pratique du jeu, même si
elle n’entraîne pas de commotion diagnostiquée provoque à presque 100 % une
forme de démence appelée encéphalopathie chronique traumatique. Voilà un beau
grand nom qui vous fera paraître savant dans vos partys de famille! Même si je
soupçonne le documentaire de dramatiser un peu, il s’agit néanmoins d’une
conséquence très sérieuse qu’on ne peut ignorer.
Comment prévenir les coups à la tête? On comprend mieux
maintenant les mesures déjà prises par la NFL à cet égard et on peut s’attendre
à en voir d’autres. Par exemple, la disparition des bottés d’envoi ne me semble
qu’une question de temps. On peut aussi penser que l’équipement sera repensé au
gré des recherches. N’oubliez pas que même si la NFL paraît extrêmement mal
dans le reportage de PBS, au moins ils ont pris des mesures agressives pour
limiter les impacts à la tête ces dernières années. A n’en point douter, la LNH
possède les mêmes renseignements que la NFL, mais eux continuent de jouer à l’autruche
et nier le problème.
Il faudra d’ailleurs suivre quelles pressions seront
exercées sur non seulement le football, mais tous les sports de contact dans le
futur. Qu’on pense au rugby en Europe ou au football australien sans oublier
bien sûr le hockey et les sports de combat. Même le douillet soccer est concerné
par ce problème, en raison des contacts répétitifs des ballons sur la tête, en
plus des collisions entre les joueurs lorsque 2 sautent en même temps pour se
disputer un ballon. Ce qui ne changera pas est que les joueurs seront toujours
plus gros et plus forts et que la connaissance médicale progressera. Plus les
recherches sur les effets dévastateurs des coups au cerveau se préciseront,
plus la pression sera grande pour réformer ces sports en profondeur. Comme
amateur, je ne peux pas dire que ça m’enchante, mais le mouvement me semble
inévitable. Reste à voir jusque où ça va nous mener.
En terminant, ceux qui veulent visionner le
documentaire pour se faire leur propre opinion peuvent le faire en consultant ce lien.
Une autre tragédie dans la vie de Peterson
Comment ne pas être enragé par l’épouvantable lâcheté d’un
trou de cul qui tue de ses propres mains un enfant de 2 ans? Je ne veux pas
revenir sur cette partie de la tragédie, mais plutôt porter mon attention vers
la réaction d’Adrian Peterson et sa décision (au moment d’écrire ces lignes) de
disputer la rencontre de dimanche.
Même en soupçonnant fortement que cette situation familiale
est plus complexe que la plupart des nôtres, j’imagine que je ne suis pas le
seul à penser que la place d’AP ce dimanche n’est pas sur un terrain de
football.
L’excuse que le sport permet d’évacuer le stress me semble
galvaudée, mais s’il y a un cas où elle s’applique, c’est dans la vie tumultueuse du RB des Vikings. Peterson connaît trop bien le deuil, lui qui a vu son frère, tué par un
chauffard en état d’ébriété, littéralement mourir dans ses bras à l’âge de 7
ans. Par la suite, que ce soit à l’adolescence
ou à l’université, Peterson a performé sur le gridiron en dépit des séjours en
prison de son père et de la fusillade contre son demi-frère la veille du Combine
de la NFL. Bref, l’homme de 28 ans a déjà vécu sa trop large part de tragédies et
dans tous ces cas, son processus de deuil a fait une large part au football.
Peu importe les circonstances, la seule chose à faire est de
respecter la décision d’AP, mais sachez que dans ce cas-ci, sa décision est
basée sur des expériences passées douloureuses. Inutile de préciser que nos
pensées l’accompagneront ce dimanche.
Revenez nous voir plus tard aujourd’hui alors que Tony et
moi-même vous résumerons l’action de cette 6e semaine d’activités.
Bon football!