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Deux ministres sur le terrain

Publié le 14 octobre 2013 par Juan
Laurent Fabius visite la Centrafrique, un coin perdu et oublié où une guerre civile fait rage depuis mars dernier. Quand la France espérait faire rompre Bachar el Assad, certains lui reprochaient d'ignorer ce conflit. La voici qui s'y penche. Laurent Fabius, sur place, promet un soutien militaire français d'ici la fin de l'année.
Deux ministres sur le terrainL'autre ministre du weekend s'appelle Pierre Moscovici. Il est en charge de l'économie. Il n'est pas très doué pour la com'. En langage officiel, on dit qu'il "n'imprime pas". Il se livre dans les colonnes du JDD. "Tous les indicateurs sont orientés dans la bonne direction". L'expression est curieuse.
Pierre Moscovici est un homme curieux. Il a un blog, sobre, sauf cette photo, le sourire en coin. Il y a une citation de Léon Blum en exergue: "l'homme libre est celui qui n'a pas peur d'aller jusqu'au bout de sa pensée." Pierre Moscovici est effectivement très libre.

Dans son interview, Mosco en appelle à la confiance. C'est une incantation. La croissance doit revenir, puisque "tout" va bien. Et si elle n'est pas là, c'est la faute à une "défiance" qu'il faut conjurer.
"Sur les trois derniers trimestres, la croissance progresse à un rythme annuel de 1%. La France fait mieux que la zone euro, mieux que ce qui était prévu avant l’été. Une chose me frappe pourtant, c’est la défiance dans laquelle nous vivons. Elle n’est pas fondée : nous sommes une grande économie, diversifiée, et nous renforcerons au contraire la croissance par la confiance."
Le ministre déploie son concept de socialisme de l'offre. Il faudra lui rappeler la pauvreté, un terme proscrit de cette interview dominicale.
"La clé d’une reprise solide, c’est avant tout l’investissement. Nous voulons déclencher ce mouvement. Je le revendique. C’est par l’entreprise que la croissance redémarrera. C’est pourquoi le gouvernement a fait le choix de la compétitivité et de l’emploi, au service d’une ambition sociale."
Les questions fusent, toutes sur les entreprises. Le piège est gros, Mosco plonge sans débattre, il saute sans se débattre. Il ne voit plus le piège, oublie même l'essentiel qui préoccupe la masse, c'est-à-dire nous et le reste - la précarité.
L'hebdomadaire Marianne en fait sa une de la semaine. La pauvreté progresse en France.  Depuis 2002, on dénombre un million de foyers pauvres en France. "La France compte entre 4,9 et 8,8 millions de pauvres selon la définition adoptée" rappelle l'Observatoire des Inégalités. Les seuils à partir desquels on est "déclaré" pauvre varie en fonction de la situation familiale. Et cette pauvreté évolue avec le temps: "Entre 1970 et 2011, le seuil de pauvreté à 50 % a doublé en euros constants de 400 à 800 euros. Les pauvres d’aujourd’hui sont deux fois plus riches que ceux d’hier, mais ils ne vivent pas dans la même société : les besoins ne sont plus les mêmes " (source).
Bref, Moscovici s'exprime, enfin, dans la presse, mais à tort et à côté. Il oublie le plus grave - la précarité. Et il se fait zapper de l'actualité par un autre fait pourtant prévisible, l'élection cantonale à Brignoles.
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