On peut imaginer que Nicolas Mayer-Rossignol a voté pour lui-même. (photo JCH)
Ils se sont congratulés longuement et avec émotion. D’ailleurs, il ne s’en est pas caché, Nicolas Mayer-Rossignol marchera dans les pas d’Alain Le Vern, l’ex-président de la Région Haute-Normandie. D’où l’éloge attendu de l’action d’un homme qui, pendant quinze ans, a mis toute son énergie au service de la région et des deux départements que sont l’Eure et la Seine-Maritime. Reconnaissons aussi qu’Alain Le Vern avait bien préparé son affaire. Discret mais décidé, il a mijoté sa démission de tous ses mandats pendant les vacances estivales, conservé le secret sur son avenir laissant libre cours à toutes les spéculations, préparé une passation de pouvoir intelligente. A contrario, on ne retiendra pas comme un grand moment d’éloquence le discours de Mme Préjean, doyenne de l’assemblée et membre du groupe Front National. A l’écouter on entendait une passionaria à la Tixier-Vignancourt, ciselant ses propos de remarques acerbes et félonnes pour vanter le résultat de la cantonale de Brignoles, dénoncer la politique d’Alain Le Vern alors qu’elle salua les qualités intellectuelles et morales de l’ancien président. Au FN, on trouve de tout, des costauds balourds et musclés, des Maurassiens pur jus et des élus polis qui n’en pensent pas moins. Nicolas Mayer Rossignol élu avec 37 voix contre 14 à Bruno Le Maire (le mari de Pauline) ne s’accorda aucun temps mort. Au boulot tout de suite après les remerciements de circonstance et les allusions aux cumulards spécialistes de la vérité au-delà et de l'erreur en deçà. Chacun s’y reconnaîtra. Est-ce pour cette raison que Franck Martin brillait par son absence ? Le programme des semaines à venir ne manque pas de contenu. Dès le 4 novembre, les élus régionaux se retrouveront. Ils débattront des priorités budgétaires après une réunion de la commission permanente. NMR en profitera pour rencontrer préfets, parlementaires, Conseil économique et social, élus départementaux de Seine-Maritime et de l’Eure, présidents des régions de France en lien avec la Haute-Normandie. Après qu’il a rappelé la priorité des priorités « l’emploi et notamment l’emploi des jeunes » le nouveau président a annoncé sa présence aussi souvent que possible sur le terrain. Dans les entreprises, les lycées, les lieux de formation…Il n'a pas oublié les dossiers chauds : lignes SNCF, contournement Est de Rouen, nouvelle gare rouennaise… Les douze vice-présidents ont été élus dans la foulée. La Région est en ordre de marche. Les cinq abstentions n'en sont que plus anecdotiques.