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Critiques Séries : Homeland. Saison 3. Episode 3.

Publié le 14 octobre 2013 par Delromainzika @cabreakingnews

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Homeland // Saison 3. Episode 3. Tower of David.


Cette semaine la série se concentre sur deux personnages, les deux amants de la série : Brody et Carrie. Les deux personnages se retrouvent enfermés de leur côté. D'un côté nous avons Carrie qui est en hôpital psychiatrique et de l'autre nous avons Brody qui est à Caracas sous la protection de gens pas très recommandables. Tous les deux veulent sortir de leur propre enfer mais ce ne sera pas aussi facile que l'on peut le penser. Homeland tente de créer comme dans l'épisode précédent ce sentiment de castration. Brody et Carrie ne pouvant pas aller où ils veulent quand ils veulent. Je trouve ça fascinant et les scénaristes mettent tout ça en valeur de façon plutôt bonne. Il semblerait donc que la saison cherche avant tout à mettre ses personnages dans des situations inédites mais claustrophobes. L'instinct de chacun, quand il ou est est enfermé est de trouver une sortie et c'est ce qu'ils vont tous les deux tenter de faire. A commencer par Brody que l'on revoit pour la première fois dans la série depuis le début de la saison. J'avais hâte de voir ce qu'il est devenu, surtout que l'intrigue de son départ n'était pas très claire. On découvre donc qu'il est actuellement à Caracas entre les mains de gens pas très recommandables mais qui sont semble t-il là pour l'aider.
Brody, qui n'aime pas trop sa nouvelle situation et surtout ce que font ces gens (tuer des gens qui auraient pu le dénoncer), va tenter d'aller trouver de l'aide à la Mosquée de la ville. La charité musulmane aurait pu l'aider mais non, là aussi il va se trouver trahi.
"You're not a muslim, you're a terrorist"
Ce que j'ai adoré dans cette réplique c'est le fait que Homeland tente de discrédité tout ce que les américains ont pu dire dans la presse ou même entre eux lors des attentats du 11 septembre 2001. Etre musulman ce n'est pas être terroriste et les musulmans renient les terroristes, comme tout le monde. Homeland est plutôt intelligente et en plus de ça ne tente pas d'intégrer cette réplique au milieu d'un gloubiboulga indigeste. Tout est très bien fait. Cela me rappelle tout ce que Homeland a tenté d'enseigner au personnage sur sa religion et ce que la religion lui a apporté. Je ne pense pas que Brody puisse vivre cela comme une trahison dans le sens où même s'il a baigné dans la religion musulmane au milieu de terroriste c'est aussi cette religion qui l'a aidé tout au long de son parcours.

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Je trouve ça remarquablement bien fait et bien interprété par Damian Lewis. Ce que j'aime avec ce début de saison également c'est que la série ralenti son rythme et tente presque de faire quelques pas en arrière. La saison dernière était trop centrée sur l'action alors que ce qui a toujours fait la force de Homeland ce sont ses personnages (cela a été l'un des reproches fait à la saison précédente d'ailleurs que de trop se concentrer sur la quête d'Abu Nazir et rien d'autre ou presque). La preuve en est, l'épisode "Q&A" a gagné l'Emmy du meilleur scénario et au fond c'est certainement l'épisode le plus centré sur les personnages de toute l'histoire des deux premières saisons. Au Venezuela, j'aime bien le fait que Brody tente de se créer de nouvelles attaches et va aussi faire ami-ami avec la jeune doctoresse en charge de son cas. Bien entendu, tout cela va changer à la fin de l'épisode. Je me demande même comment Brody va pouvoir sortir de son enfer si ce n'est grâce à Carrie qui pourrait alors l'innocenter mais une fois innocenter, Brody est-il encore important aux yeux de nos méchants vénézuéliens ? Telle est la question.
Le gros travail de cet épisode est donc fait sur le jeu de Damian Lewis, incarnant un Brody diminué et de l'autre Claire Danes, incarnant une Carrie toujours plus folle et fascinante. Clark Johnson, le réalisateur de cet épisode parvient à capturer l'essence même des personnages. De son côté, Carrie est donc internée à l'hôpital. Elle tente de prouver qu'elle va mieux, que ses médicaments font effets mais en vain, elle veut voir Saul et le fait qu'il ne vienne pas la voir la rend complètement folle. Comme Brody, Carrie va aussi trouver de l'aide en la personne d'une aide soignante qui va cacher le fait qu'elle s'est auto-mutilé le visage. Il ne faudra pas longtemps à mon avis avant que tout cela ne lui revienne à la figure comme la série sait si bien le faire. "The Tower of David" ne cherche pas pour autant à rendre Carrie complètement folle (ce qu'avait presque fait l'épisode précédent). On tente aussi de nous montrer qu'il s'agit d'une femme qui a éperdument envie de sortir et que le seul moyen qu'elle a pour sortir est bien évidemment d'aller à la rencontre de cette personne qui est venue la voir. Il s'agit de quelque chose que j'ai envie de voir faire évoluer Carrie, surtout que ce n'est pas du tout Saul.
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Carrie est toujours aussi fascinante. Le personnage en lui-même est suffisamment complexe émotionnellement pour faire pétiller tout ça. Et Claire Danes arrive à rendre à l'écran tout ce que le personnage est avec une telle force de caractère que l'on a envie d'en voir encore plus. Finalement, ce nouvel épisode joue sur le même plan que le précédent et cela me plaît énormément. Le fait que l'on mette le personnage presque en danger d'un côté et qu'on lui apporte une porte de sortie de l'autre.
Note : 9/10. En bref, j'ai parfois eu l'impression de voir un film de Steven Soderbergh. Il y a une vraie réflexion portée sur les personnages et leur solitude, leur envie de sortir de leur trou qui me fascine.


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