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Mère de Gabrielle Marion-Rivard: Sohie Rivard

Publié le 16 octobre 2013 par Raymond Viger

Quel a été votre investissement pour le film?

sophie rivard mère gabrielle rivard-marion syndrome williamsJ’ai joué un peu les agentes d’artistes. Car, Gabrielle est très bonne pour s’organiser au jour le jour. Mais elle a plus de difficulté avec les plans généraux. Donc, je m’occupais de prendre les rendez-vous, voir ses disponibilités… toute cette partie, c’était moi.

Cela fait 4 ans que Louise Archambault a rencontré Gabrielle pour la première fois. Et, Louise est tombée en amour avec sa luminosité. Elle a beaucoup modifié le scénario pour Gabrielle. Elle me demandait de le lire et de lui faire des commentaires. Savoir s’il était crédible, et si les événements pouvaient arriver aux personnes déficientes. J’étais un peu conseillère de ce côté-là. Et comme vient de le dire Gabrielle, je l’aidais à apprendre son texte. Mais je l’aidais également à gérer son anxiété. Elle était bien nerveuse au début, et je la soutenais pour qu’elle prenne confiance. Je lui disais que si nous croyons en elle, c’est qu’elle pouvait le faire.

Comment faisiez-vous pour l’encourager?

Il faut garder un équilibre entre les critiques et les encouragements. Moi, je travaille beaucoup sur le fait de croire en elle. Elle a de belles qualités. Et le côté artiste, je le comprends bien. J’ai moi-même gagné ma vie, comme violoniste, pendant 30 ans. Je ne peux que l’encourager.

Quel ajustement cela demande d’avoir une fille avec le syndrome de Williams?

C’est la question à mille dollars! (Rire) Nous, on n’a pas su avant ses 16 ans que c’était le syndrome de Williams. Après ses 5 ans, ça a été, car Gabrielle facilite les choses. Elle a un côté très obéissant. Mais cela s’est compliqué à l’adolescence, puisque malgré tout, son corps évolue normalement, avec toutes ses hormones, mais la compréhension en moins. Donc, il y a eu de la gestion à faire là. Ça a été assez rock’n’roll (rire). Elle avait tous ces états d’âme, et des poussées dramatiques. C’est vrai que c’était une période difficile à contenir. Je pense qu’elle avait besoin de davantage de soutien. J’essayais de lui expliquer dans des mots simples ce qu’il se passait.

À l’âge adulte, elle a eu une belle progression. Son développement est plus lent qu’une personne normale, mais elle continue à évoluer. Puis elle a une telle luminosité! C’est n’est pas du tout une personne lugubre Gabrielle! Tout le monde dit que c’est un rayon de soleil.

Quel conseil donner aux familles qui élèvent un enfant avec une déficience?

Gabrielle a donné le meilleur des conseils. Il faut que les familles acceptent leur enfant tel qu’il est.

Moi, j’ai passé des années à chercher en quoi j’étais coupable. Quelle erreur j’avais faite pendant ma grossesse. Pour finalement réaliser que c’est vers le présent et l’avenir qu’il faut se tourner.

Pour en avoir discuté avec d’autres parents, je sais que l’acceptation est quelque chose qui fluctue. Il y a des jours avec et d’autres sans. Et de savoir qu’il y aura des jours meilleurs, ça permet de rester dans l’espoir et la confiance.

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Un reportage avec Gabrielle Marion-Rivard ainsi que sur le film de Louise Archambault a été publié dans le magazine Reflet de Société de septembre.

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