Retarder d’un an, la scolarisation des enfants prématurés, c’est l’appel de cette étude britannique qui suggère un cursus éducatif spécifique pour ces enfants. L’étude appelle donc à prendre en compte plutôt et a minima la date prévue de naissance du bébé à terme, sur la base de l’analyse des données de résultats scolaires. Leurs conclusions, publiées dans la revue PLoS ONE, suggèrent, que dans ce cas, les résultats des enfants prématurés sont comparables à ceux des enfants nés à terme.
Les chercheurs de l’Université de Bristol ont examiné les résultats scolaires en lecture, écriture et mathématiques des enfants nés prématurément pour déterminer si ces enfants avaient des besoins éducatifs particuliers. Alors que dans la plupart des pays européens, c’est la date de naissance, prématurée ou non qui est prise en compte pour l’admission à l’école, l’étude visait à déterminer si une scolarisation, elle-aussi prématurée, pouvait contribuer à expliquer des résultats scolaires généralement inférieurs chez ces enfants.
L’équipe a donc comparé les résultats scolaires chez les enfants prématurés l’année de leur date prévue de naissance aux résultats scolaires des enfants nés à terme Les chercheurs ont analysé les données de 11.990 enfants participant à l’étude Avon Longitudinal Study of Parents and Children (ALSPAC) et pris en compte les données sur l’âge gestationnel à la naissance. 722 enfants sont nés prématurément. Les résultats scolaires ont été évalués via des tests reconnus et par questionnaires aux enseignants. Enfin, les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion (âge de la mère, niveau socio-économique, niveau d’éducation des parents…).
Leurs résultats sont significatifs :
· Les enfants scolarisés en fonction de la date prévue de l’accouchement (à terme) ont des scores plus élevés que les enfants scolarisés en fonction de la date réelle de l’accouchement,
· chez les enfants nés à terme, l’âge réel influe sur les scores,
· les scores diminuent en effet progressivement avec l’âge de l’enfant, que l’enfant soit né à terme ou prématurément.
· Les enfants nés prématurés ont un risque accru de 57% de faible score et nécessitent un suivi éducatif spécifique, par rapport aux enfants nés à la même date mais à terme,
· Ce résultat reste significatif, même lorsque c’est la date prévue (à terme) qui est prise en compte.
· En revanche, lorsque les enfants prématurés ont bien été scolarisés en tenant compte de la date prévue d’accouchement, c’est-à-dire en gros, lorsque leur scolarisation a été retardée d’un an, leurs résultats scolaires sont alors comparables à ceux des enfants nés à terme, de la même classe.
La conclusion est évidente pour les chercheurs, les enfants prématurés doivent être scolarisés en fonction de leur date de naissance prévue et non réelle, sous peine d’échec scolaire lié à des difficultés d’apprentissage. Des résultats qui confirment ceux d’une précédente étude, déjà publiée dans PLoS One qui montrait, qu’encore à l’âge de 8 ans, l’association entre des déficits de performance des enfants nés prématurément et la complexité de la tâche, restait significative.
Source:PLOS One October 16 2013 doi:10.1371/journal.pone.0076615Preterm Birth, Age at School Entry and Educational Performance (Visuel© HaywireMedia – Fotolia.com)
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