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Il est commode que l’État gère

Publié le 19 octobre 2013 par Copeau @Contrepoints
Opinion

Il est commode que l’État gère

Publié Par Baptiste Créteur, le 19 octobre 2013 dans Édito

L’État n’est pas plus juste. Au contraire, il réduit la justice en ayant recours à la contrainte pour empêcher les individus d’exercer leur libre-arbitre et d’exprimer leurs préférences.

Il est si commode que l’État gère. Jusqu’à ce qu’il s’écroule.

L’État n’est pas plus juste. Au contraire, il réduit la justice en ayant recours à la contrainte pour empêcher les individus d’exercer leur libre-arbitre et d’exprimer leurs préférences.

Toute intervention de l’État dans l’économie consiste à accorder à certains un avantage pris de force à d’autres. (Ayn Rand)

Les différences de traitement entre privé et public dans les retraites en France sont symptomatiques ; l’État protège les siens et avantage ceux qui le font tourner au détriment de ceux qui le font (et les font, ne l’oublions pas) vivre.

Non pas que leurs missions ne présentent pas parfois un réel intérêt et une réelle utilité ; mais en l’absence de marché, impossible de savoir si les citoyens ont une réelle demande pour un service donné, ni quel est son prix réel.

L’État n’est pas plus efficace. La longue histoire de ses investissements, récemment avec Heuliez (CF TWEET h16 Ségolène), et des monopoles étatiques, le montre. On peut d’ailleurs établir des liens entre poids de l’État (de la dépense publique, des taxes, de la réglementation…) et manque de dynamisme de l’économie.

L’État ne rend pas la vie plus simple. Certes, ceux qui ont appris à dépendre de lui et perdu toute autonomie trouvent plus commode de ne pas avoir à faire montre de la moindre compétence ni à exercer le moindre effort pour subsister. Mais quelle énergie les Français dépensent-ils chaque année pour remplir des formulaires et tenter de résoudre leurs casse-têtes juridiques et fiscaux ?

Cette énergie aurait pu être utilisée à meilleur escient ; les chefs d’entreprise pourraient par exemple passer plus de temps à développer leurs produits et servir leurs clients qu’à tenter de récolter des subventions et de minimiser le poids de la fiscalité. Combien de projets ne voient le jour que parce que l’État les finance pour tout ou partie ? Ou elle aurait tout simplement pu être économisée, tout gaspillage étant ainsi évité.

L’État ne rend pas la vie plus saine. Il prend son rôle éducatif trop à cœur ; rien ne justifie en réalité que l’État  modèle les citoyens de demain en s’arrogeant le monopole des programmes scolaires. Il n’est pas si surprenant qu’il utilise l’école comme vecteur de propagation du collectivisme et du dirigisme, ni qu’il tente d’inculquer aux futurs citoyens une morale laïque qui ressemble à s’y méprendre à un religion dont le Dieu serait l’État, la société ou la république. Ni qu’il fasse passer des théories pour le sens de l’histoire en distillant un peu partout les études de genre dans les programmes scolaires ; les constructivistes au pouvoir ont les moyens de modeler la société de demain, et ne s’en privent pas.

Rien ne justifie non plus qu’il tente de rééduquer les adultes à manger et bouger, ranger leur frigo, faire du sport et éviter le gaspillage. D’ailleurs, les Français sont toujours plus gros et bêtes alors que l’État s’en occupe toujours mieux et y consacre toujours plus de moyens.

Alors, qu’est-ce qui justifie qu’il occupe une telle place dans nos vies ? En réalité, la légitimité de l’État repose d’abord, comme la monnaie papier, sur la croyance qu’on a en lui. Sur la foi. Et si les citoyens osent remettre en question sa légitimité, ou refuser de se plier à son autorité, l’État a de son côté la violence et l’idée qu’elle est légitime. « Ta gueule, c’est magique » ; une petite loi, un bourre-pif, et voilà le récalcitrant remis sur le droit chemin.

Et si ça ne marche pas, si l’État est si grand et gros que la révolte s’exprime violemment, l’État a des tas de solutions qui deviennent assez rapidement finales et finissent en balle dans la nuque.

Il est sans doute commode que l’État gère. Jusqu’à ce qu’il s’écroule. D’ici là, il fera les fonds de tiroir et utilisera les citoyens pour caler des armoires et éviter que tout ne s’effondre – en vain. S’ils veulent s’éviter des souffrances inutiles, et abréger celles du Léviathan, les Français feraient bien de se demander comment faire. Car il ne s’agit pas seulement de réduire le périmètre de l’État, de tailler dans ses fonctions et le faire maigrir ; il s’agit de le remplacer, de faire réellement société.

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