Ça y est, c’est le jour J, départ pour l’Indonésie prévu à 20:40 de Roissy CDG. Ma valise est prête depuis deux semaines déjà, je l’ai faite et refaite, remplie au fur et à mesure de cadeaux (jeux pour les enfants, gadgets ou habits pour les adultes). Tout est en ordre, je vous emmène avoir moi le temps du trajet, bonne balade Paris-Jakarta :-)
Premier cru de Javasolo
Pour tout vous dire, je ne suis pas particulièrement pressée d’être à Bali. J’en ai envie bien sûr, mais revenue il y a tout juste 9 mois, le bel archipel n’a pas vraiment eu le temps de me manquer, d’autant plus que j’y suis connectée tous les jours grâce au blog. Mais ce qui me branche vraiment cette année, c’est Java. J’en ai tellement entendu parlé, rencontré aussi quelques javanais sur Bali qui me vantaient l’originalité de leur villes d’origine, lu pas mal de news aussi, catastrophiques ou non, que ma curiosité m’a poussé à consacré la moitié de mon voyage à celle qu’il m’apparaît être, à tort ou à raison, comme le vrai visage de l’Indonésie. J’ai peut être tort oui, l’Indonésie étant tellement métissée, mais je crois que Java est un concentré de richesses et de travers, de fortunes et de misère, je la sens sans compromis, tranchante, peut être dangereuse parfois mais je suis persuadée d’y retrouver une gentillesse proche de celle des balinais, le sourire indonésien dans tous les cas. Qui vivra verra, comme dirait l’autre.
Les rencontres de Balisolo
Donc, arrivée à CDG cet après-midi, j’ai eu la chance de rencontrer Thierry et Cécile, lecteurs de Balisolo, eux aussi blogueurs et en route pour Bali afin de repérer et évaluer les possibilités d’installation sur l’île des Dieux. On se retrouve, on discute et tout se passe comme si on se connaissait déjà alors que c’est bien la première fois qu’on se rencontre physiquement !
Thierry, Jenni & Cécile à Roissy CDG – Départ pour l’Indonésie !
Quand j’ai créé Balisolo, sur le conseils de Fred en novembre 2010, j’étais loin d’imaginer faire partie aujourd’hui de la communauté des amoureux d’Indonésie et de Bali particulièrement, faire autant de rencontres dans la bonne humeur et la curiosité partagée, aller chez les uns et les autres, me connecter avec les amis d’amis, être accueillie dans tous ces différents endroits…. aaaaaaaaaaaaaaaaah la vie, merci à tous !
De Paris à Jakarta par Pékin et Xiamen
Pour ce voyage, j’ai choisi Air China pour un trajet Paris-Jakarta en passant par Pekin. Sur le billet, il n’y avait qu’une escale d’inscrite ainsi qu’une ligne « technique » mentionnant Xiamen, je n’avais pas bien compris mais l’important était d’arriver à Jakarta en moins de 24h. La dame de l’enregistrement de CDG n’a pas su me renseigner, elle m’a juste dit que j’étais la seule du vol à voyager jusqu’en Indo et que je retrouverai mon sac à Jakarta. D’accord…
Voyager avec Air China : rien à signaler !
Lorsque j’ai acheté mon billet, les commentaires sur la compagnie étaient alarmant : toilettes infâmes, nourriture dégoûtante, chinois mal élevés au comportement exécrable allant jusqu’à cracher par terre, bref, à lire ces avis on se demandait bien pourquoi la compagnie n’était pas sur liste noire. Et pourtant, je n’ai rien vu de tout ça et je recommande vivement Air China !
L’avion, un Boeing 777, était quasi neuf de Paris à Pékin, sièges confortables (ceux de la première classe m’ont fait baver – très large, inclinables, écran mobile, la grande classe – je le reconnais quand même) avec chacun un écran proposant plusieurs applications comme la carte de vol (je suis dingue de cette appli, je la consulte toutes les 20 minutes, c’est maladif), les radios, la TV, la cinémathèque avec large choix de films internationaux (dont 50% de films chinois) et des jeux. Le personnel parle un anglais suffisant pour répondre à nos questions, ils sourient et sont tous très serviables. Le pilote n’était pas saoul et nous avons décollé et atterri en douceur (j’ai presque raté atterrissage, dormant profondément…). Donc aucun problème avec Air China en partant de Paris.Escale à Pekin
Après 10 heures de vol à 900 km/h et 10 000 mètres d’altitude, j’ai les pieds tellement enflés qu’enfiler mes Converse me demande un effort surhumain, il faudra 15 minutes pour qu’ils reprennent leur forme normale.
Avant de monter dans l’avion, j’avais l’impression que l’Indonésie était la porte à côté mais, une fois en vol, je me suis fait un coup de « flippe » en voyant tous ces massifs enneigés d’en haut, tous ces « vrais » étrangers autour de moi… J’ai réalisé que ce n’était pas rien de partir si loin, avec tant d’inconnus (lieux, langues, gens, etc.), que tout le monde ne pouvait pas supporter tout ça qu’on s’était tous laissés prendre par cet amour lointain, tellement que c’en est vertigineux… bref.
A la descente de l’avion, les choses sont un peu compliquées et l’amabilité des chinois de l’aéroport n’est pas là pour me rassurer. Je prends le premier bus pour l’aérogare puis fais la queue 20 minutes aux transferts internationaux, comme tous les bule de l’avion. Une fois mon tour, une porte de prison à l’apparence d’un petit homme rasé me renvoie à une autre queue pour les autres étrangers… Passeport tamponné, l’autre agent de l’immigration me dit juste d’aller tout droit derrière lui (je crois que son anglais ce limitait à ces quelques mots). La galère, c’est que j’ai un vol pour Jakarta qui s’arrête à Xiamen (en Chine) et que du coup, je suis assimilée à un vol domestique donc je dois changer de terminal et obtenir un visa temporaire (mais gratuit) avant ça. C’est chiant. Avec tous ces changements, je me dis qu’ils sont bien capables de perdre mon sac en route, non ? Je me raisonne, c’est leur métier tout de même ! Parfois, il faut se laisser guider, tout va bien se passer et puis quand bien même il arrivait quelque chose, ça ferait partie du voyage (la fatigue est un puissant « babacoolisant »).
C’est donc la première escale. Je suis dans l’aéroport de Pekin, un lieu un peu vieillot avec plein de panneaux en chinois. Le genre d’introduction au pays qui ne te donne pas envie d’en savoir plus sur la plus grande puissance du monde, toute en paradoxe, celle qui a explosé trop vite. J’ai l’impression d’atterrir dans les années 90. Je mange une Häagen-Dazs Vanille et boit un Lemon iced tea (dégueu). Il fait le même temps qu’en France ici et j’ai vite envie de partir.
Pekin-Jakarta par Xiamen
Après 3 heures d’escale, me voilà repartie en vol. Cette fois-ci, nous voyageons dans un petit Boeing 737 sans écrans individuels ni appuies-têtes transformables mais l’avion a l’air en bon état. Nous nous envolons sans encombre et arrivons 3 ou 4 heures pour Xiamen (note pour plus tard : regarder où est Xiamen ). La fatigue se fait sentir, je m’endors en dix minutes. Sur place, je comprends que nous devons descendre de l’avion pendant une vingtaine de minutes et ré embarquer à nouveau, avec d’autres passagers. A priori, ils chargent de la marchandise avant de reprendre l’air pour Batavia (l’ancien nom de Jakarta – c’était la pause culturelle).Je ne sais pas si c’est parce que c’est la province mais je trouve tout de suite les gens plus friendly : ici, on a répondu à mes sourires et on m’a même souri spontanément (croyez moi, à Pékin, je n’ai pas eu la cote) ! A la librairie de l’aéroport, je découvre des livres en chinois, mais vraiment QUE des livres en chinois, ça me fait drôle dans mon ignorance.
Finalement, l’escale sera de deux heures et nous arriverons à Jakarta avec plus d’une heure de retard, soit à une heure du matin.
Welcome to Indonesia Miss Jenni!
Ça y est je suis arrivée saine et sauve à Jakarta. J’adore descendre de l’avion, reconnaître l’horrible moquette du couloir des visas, faire face à imperturbabilité du personnel de l’immigration, sourire à deux-trois jeunes « militaires », marcher béate de bonheur, sentir le kretek dans une chaleur lourde et enivrante, trouver ma valise tout de suite sur le tapis, sortir et me faire accoster par le premier venu qui finalement m’accompagnera à mon hôtel à Jakarta nord-est en me racontant d’où il vient, qu’il est célibataire parce que cela lui plaît d’être libre, même à 39 ans, que les inondations avaient rendu l’autoroute impraticable un mois plus tôt, qui me donnera son Facebook et me dira « For indonesian people, you are a wonder-woman » juste parce que je vais et viens où je veux toute seule en Indonésie.
Bref, je suis en Indonésie, il y a tout ce que j’aime ici et ça me fait du bien de ne rien vouloir changer.
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