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Trail world tour, Via Francigena, étape 7: briques, labours et canal!

Publié le 21 octobre 2013 par Sylvainbazin

Ce matin, je suis reparti dans la campagne picarde, un peu fatigué par ma longue étape d'hier. Au sortir de Peronne,  je suis un chemin tracé sur une ancienne voie de chemin de fer. Ce petit train devait silloner autrefois les villages alentours car le tracé file dans les bois, agréablement.
Le sol est cependant très boueux et ma progression s'en trouve ralentie. Au village suivant, je perds malheureusement le fil du sentier,  peu marqué et dois à nouveau suivre les petites routes à travers les champs et les labours.
Le décor offre un ciel immense,  qui me délivre d'abord quelques gouttes d'eau mais où le soleil va cette fois l'emporter pour m'offrir une après midi presque chaude. L'horizon est dégagé,  le regard porte loin.
Cependant, je dois bien l'avouer,  les grands plateaux me paraissent tout de même, à la longue, un peu monotones. J'ai l'impression d'y avancer à la vitesse d'un limacon. Les espaces boisés ont un goût d'oasis et je songe à me transformer en un nouveau Don Quichotte à la poursuite des clochers et des éoliennes qui rythment ce paysage à perte de vue.
Je n'avance pas bien vite mais tout de même.  Les villages s'enchaînent,  distants d'environ six ou sept kilomètres chacun. Cartigny, Estrellers, où toutes les boutiques sont fermées, ce qui ne fait pas mon affaire,  et d'autres. De larges maisons de briques rouges, des mairies-écoles-bureaux de poste bien typiques.  Et toujours des monuments aux morts.
J'arrive affamé à Seraucourt le Grand où je trouve aussi l'épicerie fermée.  Heureusement la brasserie du bord d'étang est encore ouverte et on m'y sert ce qui reste: une large portion de choucroute! 
Ainsi requinqué j'aborde les 20 derniers kilomètres de ma journée. Heureusement, ils sont plus variés et plus agréables. Je m'engage d'abord sur un sentier qui longe une voie de chemin de fer, puis aborde les rives du canal de Saint Quentin.
Au bord de ce calme cours d'eau,  les lignes droites passent plus vite. Pour m'évader un peu de mes sensations qui commencent à me faire sentir las, j'écoute un peu de musique, ce qui ne m'arrive pas si souvent en courant.
Le rythme,  tranquille, des mélodies, oriente mes pensées. Un peu nostalgiques mais point trop n'en faut.
Les écluses et les ponts s'égrènent. Je pense aussi aux romans de Simenon qui mettaient en scène des mariniers. Je ne sais pas si ce monde là existe encore mais le canal lui, est bien là.
Mes derniers pas sont un peu difficiles mais j'arrive tout de même à Tergnier. La ville me fait l'effet d'une curieuse cité.  La gare semble immense par rapport à l'importance de l'agglomération. Apparemment la sncf avait ici un noeud ferroviaire important,  mais délaissé aujourd'hui.
Manque de chances, les hôtels, au nombre de cinq, recensés dans mon guide, sont tous fermés. Heureusement,  je téléphone avec succès au 6e, qui me vaut un kilomètre supplémentaire mais un bon accueil et une chambre à un prix moitié moins chère que mon logis d'hier. Les prix n'ont d'ailleurs pas bien élevés ici. Je dine ensuite d'une pizza copieuse dans la boulangerie-pizzas installée en face.
Le patron me dit que la saison est calme. L'été c'est plus animé. C'est vrai que l'ambiance est très tranquille ce soir. Je suis le seul client du restaurant,  et de l'hôtel. Bon, c'est vrai que le pèlerin se fait rare en cette saison,  sur les chemins de campagne picards!

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