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Il paraîtrait...

Publié le 22 octobre 2013 par Ericguillotte
mardi 22 octobre 2013

- que l’affaire Leonarda a fait parler tout le weekend, et toute la France. A partir de cette phrase, on peut penser ce qu’on veut. Puisque Fillon n’a rien dit sur Sarkozy et que Sarkozy n’a rien dit sur Fillon les journaux ont parlé de la gauche qui cherchait à sortir de l’affaire de la semaine le président a essayé de ménager la chèvre et le chou oubliant qu’il n’était pas inscrit à l’amour est dans le pré il a fait preuve d’humanisme et de fermeté a rappelé la loi a fait une proposition absurde a fait réagir toute la classe politique et toute la sphère médiatique a trouvé plus d’opposants que de soutiens la majorité l’emporte il a eu raison il a eu tort il s’est montré à la hauteur il a été nul cette semaine c'est à nouveau au tour de l'UMP de lancer une polémique de se discréditer de se tourner en ridicule. On aurait pu en dire plus, on aurait pu en dire moins, on aurait pu le dire autrement, et c’est ainsi pour tout.

- qu’un jeune diplômé sur deux est sans emploi un an après la fin de ses études. A partir de cette phrase, on peut penser ce qu’on veut. Il n’y a plus de boulot c'est une véritable catastrophe les profs sont nuls les étudiants ne sont pas prêts ils partent en vacances en fin de cursus ils cherchent mal ils glandent à la maison après des études où ils ont fait la fête trois soirs par semaine minimum la crise est là tout est horrible le monde va finir englouti sous le malheur quand on veut on peut qu’ils persévèrent qu’ils revoient leurs prétentions à la baisse que le gouvernement bosse mieux que les entreprises acceptent des employés sans expérience que les gens qui aiment les pâtes al dente les mangent moins cuites que ceux qui les aiment très molles. On aurait pu en dire plus, on aurait pu en dire moins, on aurait pu le dire autrement, et c’est ainsi pour tout.

- qu’un nourrisson de 6 mois a été abandonné au pied d’une tour dans un quartier de Marseille. A partir de cette phrase, on peut penser ce qu’on veut. La vie est triste ce fait divers cache une histoire pathétique où la misère a sûrement rivalisé avec tout un tas de mots rimant avec détresse pauvre bébé pauvre petit souhaitons-lui bonne santé bel avenir grand avenir meilleur avenir soyons optimiste pour lui on le soignera on le nourrira on le recueillera il rencontrera des parents adoptants aimants qui le mèneront vers des sommets de bonheur qui le feront s’envoler de joie bien plus haut que le dernier étage de la tour au pied de laquelle son histoire a recommencé il n'y aura plus de précarité pour les habitants de la tour qui s'entendront à merveille avec un sens de la civité 31 fois supérieur celui de la moyenne nationale. On aurait pu en dire plus, on aurait pu en dire moins, on aurait pu le dire autrement, et c’est ainsi pour tout.


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