Les services à la personne ne pourraient pas envisager de retour à l'équilibre avant 2015.
Le cabinet Xerfi-Precepta publie une étude sur le marché des services à la personne qui n'est guère optimiste avant l'horizon 2015. Quelques préconisations pour résister sur ce marché malmené par la fiscalité.
Les services à la personne, un marché de 37 milliards d'euros, mais un marché fragile
Le cabinet Xerfi-Precepta vient de publier une étude sur le secteur des Services à la personne. Le poids de ce marché est estimé à 37 milliards d'euros de chiffre d'affaires en incluant le travail illégal. Pour le cabinet, le secteur serait toutefois fragile eu égard à sa dépendance aux aides de l'Etat, une aide estimée à 6 milliards d'euros pour un secteur qui crée principalement des emplois précaires et à faible valeur ajoutée.
Le secteur serait également fragilisé par son positionnement et notamment les entreprises privées qui se sont développées en proposant essentiellement des services de confort comme le ménage, le jardinage, le bricolage ou encore l'assistance informatique. En temps de crise, ces services sont, par définition, les premiers sacrifiés par les ménages.
Les services de confort menacés par la situation économique
De plus, Xerfi-Precepta ne manque pas de noter, de concert avec la FEPEM et la FESP, que le secteur des services à la personne reste très menacé par le « travail au noir » ou « au gris » qui repartent en flèche dès que les cordons de la bourse se resserrent.
Bien qu'un rebond ait été constaté au deuxième trimestre de cette année selon les chiffres publiés par l'Acoss, l'organisme collecteur des cotisations de Sécurité sociale et le cabinet d'experts s'accordent sur une vision plutôt pessimiste de la santé financière du secteur des services à la personne. Pour Xerfi-Precepta qui a analysé les résultats d'un panel d'opérateurs privés du secteur, les performances financières se sont dégradées depuis deux ans avec un résultat net en recul de 2,3% pour l'année 2013.
Et les nouvelles dispositions fiscales qui se profilent à l'horizon 2014 ne vont rien arranger... On sait désormais que le taux de TVA à 5,5% restera inchangé, le taux intermédiaire de 7% qui concerne la majeure partie des services à la personne passera à 10% et le taux de 19,6% à 20%. Ce dernier concerne les travaux de jardinage, les cours à domicile (hors soutien scolaire), l'assistance informatique à domicile, les services de maintenance et « l'entretien et la vigilance temporaire de la résidence ». Xerfi-Precepta ne prévoit pas de retour à l'équilibre avant 2015.
Une absence de visibilité fiscale
Cette fragilité conjuguée à une absence de visibilité en matière fiscale devrait inciter les opérateurs privés à se recentrer sur les services dédiés aux publics fragiles : personnes âgées et personnes handicapées. Par ailleurs, le cabinet « conseille » d'adopter des stratégies géographiques cohérentes afin de réduire les temps de transport et d'augmenter le nombre d'heures de travail des salariés. Ajoutons que pour l'heure, dans l'attente d'un accord de branche, les entreprises restent soumises à l'obligation d'établir des contrats de travail de 24h hebdomadaires minimum, dans le respect de la loi sur la sécurisation de l'emploi.
Préconisations : course à la taille et développement du numérique
Le cabinet pointe du doigt la course à la taille comme meilleure stratégie pour un développement sur le marché des services à la personne si elle est doublée d'un renforcement des systèmes d'information. Le développement de la taille des entreprises et de leur maillage géographique permettra de multiplier, de fait, les zones de contact avec la clientèle et de renforcer les réseaux. Quant à l'utilisation du numérique, elle devrait permettre de construire de la réputation, de surfer sur l'essor des réseaux virtuels et de profiter de la puissance des plateformes.
Source : Cap Géris / Illustration : © A1Stock - Fotolia.com
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