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Sommes-nous murés dans nos certitudes ?

Publié le 22 octobre 2013 par Christophefaurie
Une présentation de mon expérience à un échantillon de notre "élite" nationale. Les participants me disent (poliment) qu’ils sont fermement opposés à mes propos. Mais, en creusant, lors du déjeuner qui suit, nous découvrons que nous sommes d'accord. En fait, ils ont interprété mes paroles, sans se demander si leur interprétation était correcte

Il y a beaucoup de choses qui sont liées à ce phénomène ou qu’il peut expliquer. 

  • Comment se fait-il que mes missions ou mes conférences ne rencontrent aucune difficulté alors que mes livres ne sont pas compris, sauf d’universitaires ? 
  • C’est aussi le problème, fondamental du jugement. C’est ce problème sur lequel travaillait Hannah Arendt quand elle est morte. Elle avait conclu de ses études sur le totalitarisme qu’il ne pouvait s’installer que parce que les leaders de la cité, les intellectuels, compromettaient leurs idéaux selon la logique du "moindre mal", c'est-à-dire en absorbant progressivement l’idéologie totalitaire au nom du pragmatisme. Le contre poison ? La démocratie. Un débat entre égaux. Mais des égaux qui sont devenus des hommes parce qu’ils se sont dégagés des contingences matérielles. En particulier, ils ont appris à juger par eux-mêmes (i.e. à se dégager du diktat des exigences physiologiques).
Et si elle avait vu juste ? Et si le problème de notre époque était d'apprendre à juger ? Mais comment y parvenir ?

Il semblerait qu’une partie au moins de la solution ait été trouvée par les Grecs.

  • La première étape est « l’absurde ». L’absurde est ce qui arrive lorsque l’on se rend compte que ce à quoi l’on croyait est faux. (Par exemple les syndicalistes ne sont pas des démons, l’entreprise n’est pas le mal...)
  • On parvient alors à la « vérité » par le dialogue (la dialectique).
  • En outre, on sait que l’on est arrivé à quelque chose de solide, lorsque l’on en est si convaincu que l’on pourrait, figurativement ?, mourir pour lui. Socrate semble avoir dit qu’il était un "accoucheur" parce que, à son époque, l’accoucheur mettait l’enfant dans l’eau froide pour tester sa résistance. (D’ailleurs, lui-même a accouché de Xénophon, Aristote et Platon, qui avaient des théories diamétralement opposées. Ce qui me laisse penser qu’il cherchait plus à construire des hommes qu' à imposer son idéologie.)

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